ÉDUCATION. Les enseignants représentés par la Fédération des syndicats de l’enseignement (FSE-CSQ) seront en grève le 14 avril prochain entre minuit et une et 9h30 le matin. Il s’agit d’une grève de courte durée, un nouveau concept imaginé par la FSE-CSQ et l’Association provinciale des enseignantes et enseignants du Québec (APEQ).
L’objectif des enseignants avec cette grève est de faire valoir leur position dans les négociations de leur convention collective tout en minimisant les impacts négatifs sur leurs élèves. «En considérant que les élèves ont manqué beaucoup d’école en raison de la pandémie, une grève de courte durée a été choisie. On cherche à retarder la journée de travail sans causer de gros impacts sur les élèves. La partie patronale a deux semaines pour s’organiser, pour le transport des élèves entre autres, et la journée de cours se terminera à l’heure habituelle», a expliqué le président du syndicat de l’enseignement de la région de Drummondville (SERD), Guy Veillette. L’avis de grève a été envoyé à la partie patronale le 31 mars en soirée.
Les professeurs prévoient poser des actions de visibilité entre 8h et 9h30 le matin de la grève près de leur établissement d’enseignement respectif afin de pouvoir, rapidement, retourner enseigner. «À partir de 9h30, les gens seront disponibles pour donner des cours aux élèves pour ne pas tout perdre la journée éducative», a rassuré M. Veillette. En temps normal, les cours commencent généralement entre 7h40 et 8h45 dans les établissements scolaires de la région.
Au total, ce sont 1 380 enseignants de la région de Drummondville, répartis dans près d’une cinquantaine d’établissements, qui seront en grève le 14 avril. Également, plus de 13 000 élèves verront leur journée de cours retardée, autant au préscolaire, primaire, secondaire, formation professionnelle que du côté de l’éducation aux adultes.
Peu d’avancement
Les négociations entre le ministère et les représentants syndicaux ont peu évolué ces dernières semaines. «Au niveau sectoriel, le gouvernement tient mordicus à augmenter notre tâche de travail, déjà que les profs sont à bout. Des gens quittent la profession. Et au niveau salarial, ça n’a pas bougé. On a une réunion cet après-midi [1er avril], jusqu’à 22h, pour étudier l’offre qui a été déposée hier», a commenté Guy Veillette.
La FSE-CSQ s’est dite désolée d’avoir à utiliser des moyens de pression, comme la grève prévue le 14 avril. «Les enseignants attendent des changements significatifs à leurs conditions de travail, qui sont par ailleurs directement liées aux conditions d’apprentissage des élèves. Or, le peu offert après des années de sous-investissement ne permet pas d’atteindre cet objectif. La profession est en crise et il faudra des améliorations notables pour attirer et retenir les enseignants », a expliqué Josée Scalabrini, présidente de la FSE-CSQ.
Rappelons que les enseignantes et enseignants du Québec sont sans contrat de travail depuis plus d’un an. Ils réclament des améliorations significatives dans leur quotidien, notamment par une meilleure composition des classes et des ajouts de services, un allègement de la tâche, de meilleurs salaires et moins de précarité, tel que décrit dans un communiqué conjoint de la FSE-CSQ et de L’APEQ.
Il s’agit de la première journée de grève d’un mandat, équivalent à cinq jours, obtenu il y a environ un mois. Au Québec, ce sont 58 commissions et centres de services scolaires qui sont concernés par cette action.