HOCKEY. De Drummondville jusqu’au Dakota du Sud en passant par l’Europe, Cédric Montminy continue de rouler sa bosse dans le hockey. Pour une troisième saison consécutive, l’attaquant de 26 ans s’impose chez le Rush de Rapid City, dans la ECHL.
Débarqué dans cette organisation avec un simple contrat d’essai en poche, Montminy n’a pas tardé à y faire sa place. Dès sa saison recrue, le Sherbrookois a été désigné assistant-capitaine de cette formation affiliée aux Coyotes de Phoenix.
«Quand j’ai obtenu cet essai, je n’avais aucune idée où je m’en allais. Je m’en venais juste jouer au hockey, mais je suis vite tombé en amour avec Rapid City, a raconté Montminy en entrevue téléphonique. En fait, c’est un endroit très touristique en raison du mont Rushmore, où on peut voir la tête des présidents. L’histoire de la ville est beaucoup liée au Far West, aux cowboys et aux Indiens. Je me suis fait des amis ici et j’ai toujours été bien traité par l’organisation.»
Selon Montminy, le calibre de jeu de la ECHL gagne à être connu. L’ex-Voltigeur se dit d’ailleurs excité par la venue d’une équipe de ce circuit professionnel mineur à Trois-Rivières dès la saison prochaine. «La ECHL passe un peu en dessous du radar, mais elle est de plus en plus respectée. C’est du hockey très intense où il y a beaucoup de talent. Les gars se donnent à fond pour monter à l’échelon supérieur», a-t-il fait valoir.
«Je trouve que c’est une très bonne idée d’amener une équipe au Québec, a-t-il poursuivi. Les gens vont être très surpris. J’entends souvent dire que c’est une ligue broche à foin, mais ce n’est plus vrai. La ligue a beaucoup évolué depuis les années 2000.»
Amorcée au mois de décembre en raison de la pandémie, la saison régulière de la ECHL se poursuivra jusqu’au mois de juin. Sur une lancée de huit victoires à ses dix dernières sorties, le Rush (20-19-2-1) demeure néanmoins au septième et dernier rang de sa conférence.
«On a commencé la saison du mauvais pied, mais présentement, on joue du très bon hockey. Notre division est très solide et le classement est très serré. On est dans une course pour faire les séries. Ça va se jouer jusqu’à la toute fin», a expliqué Montminy.
En raison du forfait de plusieurs équipes à travers la ECHL, le Rush a pu recruter quelques agents libres qui sont venus ajouter une bonne dose d’expérience en attaque.
«Comme il y a moins de clubs, le niveau de jeu de la ligue a vraiment monté d’un cran cette année. De notre côté, on était reconnus comme une équipe très dure et très physique ces dernières années, mais cette saison, on a plus d’habiletés et de talent en offensive.»
Puissance et leadership
Véritable leader au sein de son équipe, Cédric Montminy s’est établi comme un attaquant de puissance depuis son entrée chez les professionnels. Cette saison, l’athlète de 5 pieds, 11 pouces et 190 livres revendique 10 buts et 24 points en 40 matchs.
«Je peux évoluer tant à l’aile qu’au centre. Je joue sur les 200 pieds de la patinoire. J’aime le jeu physique, mais je suis capable de contribuer en offensive. C’est moi qui va aller chercher la rondelle dans les coins de patinoire et qui va créer de l’espace pour mes compagnons de trio», a-t-il laissé entendre.
L’an dernier, Montminy a d’ailleurs été invité à participer au camp d’entraînement du Moose du Manitoba, dans la Ligue américaine. «Évidemment, j’aimerais faire le saut au prochain niveau. Mais pour le moment, je me concentre à jouer de gros matchs avec mon équipe, à faire les séries et à espérer pour le mieux en vue de la prochaine saison.»
Avant le début de la campagne, l’entraîneur-chef du Rush, le Manitobain Daniel Tétreault, s’est réjoui du retour de Montminy dans son alignement. «Je le répète, mais si on avait 20 Cédric Montminy dans notre équipe, on aurait un groupe avec beaucoup de caractère et qui bataille à 110 % à tous les jours. L’an dernier, notre équipe était très différente quand il a dû s’absenter plusieurs semaines en raison d’une blessure. Malgré cette adversité, il a trouvé le moyen d’être un grand leader, un coéquipier phénoménal et un ambassadeur exceptionnel dans notre communauté.»
Avant de débarquer dans le Mid-Ouest américain, Montminy a traîné son baluchon dans les rangs professionnels à Chambéry (quatrième division française) ainsi qu’à Timmendorfer Strand (troisième division allemande). Dans le circuit junior AAA du Québec, il a défendu les couleurs des Couguars de Sherbrooke et des Panthères de Saint-Jérôme.
Même s’il n’a disputé que 19 matchs dans l’uniforme des Voltigeurs lors de la campagne 2014-2015, à l’âge de 19 ans, Montminy conserve de précieux souvenirs de son passage à Drummondville.
«Je n’en retiens que du positif. Ça m’a donné beaucoup de confiance. Martin Raymond est un des meilleurs coachs que j’ai eus. Il m’a montré beaucoup de trucs que j’utilise encore aujourd’hui. Dominic Ricard et lui ont fait preuve de beaucoup de professionnalisme à mon endroit», a-t-il exprimé.
À l’époque, Montminy avait causé une certaine surprise en prenant la décision de retourner jouer dans le junior AAA.
«Avec du recul, j’aurais peut-être dû écouter les Voltigeurs, mais je me suis quand même rendu dans le hockey professionnel. Je ne regrette rien dans mon parcours», a conclu celui dont le père, André Gaudette, a porté les couleurs des Nordiques de Québec dans la défunte Association mondiale de hockey.