CULTURE. Le projet de salle de spectacle de style cabaret ne prendra vraisemblablement pas vie dans le bâtiment qui abritait autrefois la pharmacie Jean Coutu, ni ailleurs au centre-ville de Drummondville.
La Maison des arts Desjardins Drummondville avait jusqu’au 26 février pour répondre à l’appel de projets du programme d’aide au développement des infrastructures culturelles lancé en septembre dernier par le ministère de la Culture et des Communications. Le lieu de diffusion souhaitait obtenir jusqu’à 70 % du financement prévu pour son projet de salle de spectacle multifonctionnelle.
Pendant que la Maison des arts planchait sur le dossier, des négociations ont été entamées au cours des derniers mois entre la Ville de Drummondville et le propriétaire du bâtiment du 161 rue Heriot, laissé vacant en octobre 2016 par la pharmacie Jean Coutu. «Si la Ville ne devenait pas propriétaire du terrain, il ne pouvait pas y avoir de demande de subvention», a indiqué le maire Alain Carrier, en entrevue lundi.
Les négociations ne se sont pas conclues à temps pour le dépôt de l’appel de projets. «On avait presque terminé et Marie-Pierre Simoneau a fait une sortie dans les médias pour dire que la salle de spectacle serait là. Le lendemain matin, l’agent d’immeuble a appelé et les coûts ont augmenté, soutient l’élu, qui ne cache pas qu’il se positionnait contre cet emplacement, notamment en raison du manque de stationnement. Si le conseil municipal avait été majoritaire à vouloir acheter ce bâtiment, il aurait quand même pu le faire, même si le maire était contre.»
Alain Carrier indique que c’est en raison de l’ensemble des coûts, d’abord évalués à 17,2 M$, que le projet de salle de spectacle au centre-ville ne figure plus dans les plans. «En décembre, moi et certains conseillers avons demandé à voir le dossier au complet. Après les Fêtes, je suis revenu avec une série de questions. À chaque fois, les coûts augmentaient. Le projet était rendu à près de 20 M$. Par exemple, il fallait prévoir un débarcadère, donc les plans ont été modifiés. Il y avait aussi l’actualisation des coûts. Ces chiffres-là, on les avait au compte-goutte», mentionne-t-il.
Si la Maison des arts obtenait le soutien financier demandé, la Ville devait contribuer à hauteur de 4,9 M$ du montant total du projet. En prenant connaissance des modalités du programme d’aide, l’administration a constaté que la somme exigée à la Ville pour construire la salle de spectacle s’élevait plutôt à 9,8 M$.
«Après avoir analysé les coûts, on s’est rendu compte que le 70 % du financement était plafonné. Pour le moment, c’est non au projet, tranche Alain Carrier. Certains membres étaient déçus, mais l’ensemble du conseil municipal a finalement décidé de ne pas aller de l’avant. Je peux comprendre que les gens de la Maison des arts, qui sont des passionnés, soient aussi déçus. Mon rôle comme maire est de voir aux finances de la Ville et quand quelque chose ne fonctionne pas, il faut que je le dise. On n’est pas là pour se chicaner.»
Compte-tenu de la décision de ne pas donner suite au projet, le bâtiment du 161 rue Heriot n’est plus dans la mire du conseil municipal. «Pour moi, il n’y a rien sur la table et je ne pense pas que les autres conseillers municipaux aient envisagé un autre projet à cet endroit», fait savoir le maire.
Sur la glace
Contactée vendredi, la directrice générale de la Maison des arts, Marie-Pierre Simoneau, a mentionné que «le temps a joué contre eux» dans la remise de l’appel de projets. Elle a fait savoir qu’il a été «décidé d’un commun accord de le laisser sur la glace et regarder pour un autre programme», ajoutant que le «projet n’est pas mort».
Rappelons que le projet de salle de spectacle souhaité par la Maison des arts doit permettre la présentation de spectacles de tout genre. Avec un caractère modulable, l’approche doit être axée sur la création, l’expérimentation, la production et la diffusion.