FEMMES. Le taux d’emploi chez les femmes a reculé dans les derniers mois à cause de la fermeture de certains milieux d’activité comme le tourisme, l’hôtellerie et la restauration, soutient la directrice générale de Partance, Julie Bourassa.
Partance est un centre d’emploi pour femmes pour celles qui désirent réintégrer le marché du travail ou enrichir leur carrière. L’organisme peut à la fois aider les participantes à faire un choix de carrière éclairé, refaire un curriculum vitae ou même les mettre en lien avec un employeur. L’éventail de services est complet et gratuit.
«Avant la pandémie, la région était en plein emploi. Il n’y avait presque pas de chômage. Il fallait innover pour trouver des gens qui avaient besoin d’aide», témoigne Julie Bourassa.
Un changement de cap s’est fait sentir dans la dernière année. «La pandémie a beaucoup touché les métiers occupés par les femmes. Chez nous, le téléphone n’a jamais dérougi. Plusieurs femmes ont perdu leur emploi et elles étaient déboussolées. Elles ne savaient pas par où commencer», amène la directrice générale.
La crise sanitaire a eu des effets ravageurs sur certaines d’entre elles. «Mon équipe me dit que la deuxième vague a été dure. Au mois de janvier, il y a eu un reconfinement. Certaines femmes avaient un niveau d’anxiété très élevé. Elles ont eu besoin d’une aide psychosociale.»
«Le mot « peur » faisait partie de leur vocabulaire. Elles ont peur d’avoir la COVID. Elles ont peur que leur enfant amène le virus à la maison. Elles ont peur de prendre un emploi où elles ne sont pas protégées au niveau de la santé. Elles ont peur de perdre leur emploi», ajoute-t-elle.
Ces dernières ont rapidement été prises en charge. «Quand les femmes sont en détresse, on va d’abord stabiliser la situation : logement, nourriture et garderie. Après, on attaque la question de l’emploi.»
Clientèle de tout horizon
Une clientèle variée a utilisé les services de Partance. «Souvent, les gens de l’aide sociale sont référés à nous. Madame Tout-le-Monde qui travaillait avant la pandémie, elle n’a jamais eu besoin de nous. Elle découvre nos services. On a des femmes plus scolarisées», soutient Julie Bourassa.
Certaines Drummondvilloises ont profité de la pandémie pour retourner aux études afin de se réorienter ou tout simplement perfectionner leurs compétences. «Le programme d’aide à la relance par l’augmentation de la formation (PARAF) a fait son apparition. Il a été mis en place par Jean Boulet, ministre du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale. Il s’adresse aux personnes qui sont en chômage pandémique. Si tu choisis une formation réaliste, tu peux obtenir jusqu’à 500$ par semaine tout au long de tes études», informe-t-elle.
Plusieurs avenues ont été explorées, dépendant de la situation de la cliente. Pour les femmes qui ont peu de scolarisation, Julie Bourassa conseille d’opter pour une voie semi-spécialisée. «C’est quelque chose qui demande une formation à court terme, de trois à six mois, avec un jumelage en entreprise. C’est avantageux pour les mères monoparentales qui doivent concilier les études avec la famille.»
Un accompagnement apprécié
Dans tous les cas, l’accompagnement personnalisé offert par Partance est apprécié auprès de la clientèle, évoque une Drummondvilloise de 32 ans. Cette dernière a décidé de changer de carrière au cours de la dernière année. Ayant traversé un épuisement professionnel, elle avait besoin d’outils pour réintégrer le milieu de l’emploi.
«C’est important d’aller chercher de l’aide. Partance est un centre pour les femmes. C’est vraiment spécialisé pour nous. Elles sont à l’écoute de nos besoins. Elles vont nous diriger vers les ressources les mieux adaptées. Dans mon cas à moi, ça m’a énormément aidé. J’ai fait beaucoup d’amélioration au niveau de la confiance en soi, mon énergie et ma gestion du stress.»
«Je me sens prête à retourner au travail, ce que je ne croyais pas pouvoir dire un jour», témoigne celle qui a préféré se tourner vers l’anonymat afin de ne pas nuire à sa recherche d’emploi.
Mentionnons que Partance est un organisme de bienfaisance depuis décembre dernier. L’organisme peut dorénavant recevoir des dons de la communauté afin d’aider les femmes à se remettre sur pied.