Le personnel enseignant veut des résultats

Le personnel enseignant veut des résultats
Ils ont été environ une centaine de personnes à se déplacer devant le bureau du ministre André Lamontagne. (Photo : Louis-Philippe Samson)

MANIFESTATION. Près d’une centaine de travailleurs du milieu de l’enseignement se sont réunis devant les bureaux du ministre André Lamontagne, à Drummondville, pour manifester leur mécontentement vis-à-vis l’état des négociations. Déterminés à se faire entendre, les manifestants ont aussi reçu plusieurs coups de klaxon d’encouragement des automobilistes qui passaient par là.

Alors que leur convention collective est arrivée à échéance il y aura bientôt un an, les syndicats veulent faire entendre leurs voix. «On est ici pour dire au gouvernement qu’il est temps de passer à l’action, de se mettre à la table de négociations et de réaliser les promesses qui nous ont été faites en éducation. Depuis un an, il n’y eut aucune réalisation ni aucune concrétisation. On veut leur rappeler qu’ils ont des obligations comme employeur», a annoncé Guy Veillette, président du Syndicat de l’enseignement de la région de Drummondville (SERD). Les demandes incluent de faire de l’éducation une priorité au gouvernement, de valoriser les professions d’enseignement et d’augmenter les salaires.

Des membres du Syndicat de l’enseignement de la région de Drummondville (SERD-CSQ), du Syndicat du personnel professionnel de l’Éducation du Cœur et du Centre-du-Québec (SPPECCQ-CSQ), du Syndicat des professionnelles et professionnels du Collège de Drummondville (SPPCD-CSQ) et du Syndicat des enseignantes et enseignants du Cégep de Drummondville (SEECD CSQ) se sont présentés lors de la manifestation.

Plusieurs automobilistes ont fait résonner leur klaxon pour les manifestants. (Photo : Louis-Philippe Samson)

La dernière rencontre de négociations ayant eu lieu il y a plusieurs semaines, les syndicats présents espèrent que leurs démarches d’aujourd’hui permettront de faire débloquer le processus. «Au niveau du salaire, la retraite, les droits parentaux et la disparité régionale, c’est au point mort. Il ne se passe absolument rien. Avant de déclencher une grève, on veut dire au gouvernement qu’on n’est pas satisfait des négociations, qui sont pratiquement inexistantes», a poursuivi M. Veillette.

D’autres manifestations ont aussi eu lieu à Nicolet et Victoriaville, ce jeudi, devant les bureaux des députés caquistes, à cet effet. «On veut que le ministre Lamontagne et ses collègues interpellent la ministre du Conseil du trésor, Sonia Lebel, pour lui signifier qu’il faut que la situation se règle», a ajouté Guy Veillette. Un mandat de grève de cinq jours a également été accordé.

Du personnel mobilisé

L’espoir que les négociations aboutissent est toujours présent chez les enseignants, mais la frustration se fait aussi ressentir. «Je pense que c’est important de passer le mot à M. Roberge que les professeurs sont à bout et qu’il doit se passer quelque chose. Il faut que ça change et ça fait longtemps qu’on le dit. Avec le temps, j’ai moins confiance qu’avec M. Roberge on va régler la situation. Il a déjà été enseignant, mais il faudrait qu’il se rappelle de ses années d’enseignant et de ce qui était irritant et difficile», a dit Geneviève Pepin, enseignante en adaptation scolaire à l’École Jeanne-Mance.

Maxime Lévesque s’est inspiré d’un lapsus du ministre Jean-François Roberge pour créer sa pancarte. (Photo : Louis-Philippe Samson)

Les moyens de pression sont de plus en plus visibles dans les établissements d’enseignement. «Dans les écoles, les enseignants peuvent porter un chandail de négociations, qu’on a porté aujourd’hui par exemple. Reste à savoir quelles seront les prochaines démarches. On a voté pour un mandat de grève. On n’a pas encore déterminé de dates, mais ça devrait s’en venir», a rapporté Maxime Lévesque, enseignant à l’École secondaire Jean-Raimbault.

«La mobilisation est plus difficile pour nous alors qu’on enseigne beaucoup de la maison. On est heureux de voir autant de monde réuni aujourd’hui pour faire avancer notre cause à la table des négociations. En ce moment, ça stagne. On a l’impression que c’est le Conseil du trésor qui tient les rênes et qui ne donne pas de mandats aux représentants patronaux», a proposé Nancy Quessy, secrétaire générale du syndicat des enseignantes et enseignants du Cégep de Drummondville.

Une priorité

Le ministre responsable de la région du Centre-du-Québec, André Lamontagne, a réagi par courriel à la situation actuelle. «Notre gouvernement a été clair à l’effet que l’éducation est une priorité pour nous, laquelle se traduit par une amélioration de la réussite éducative de l’ensemble des élèves, mais particulièrement pour les élèves ayant des besoins particuliers. Dans le cadre des présentes négociations, nous travaillons fort aux tables afin de convenir de mesures qui permettront d’offrir à nos enseignants de meilleures conditions de travail et davantage de soutien aux élèves», a-t-il été indiqué dans le courriel transmis à L’Express.

Par ailleurs, le gouvernement a amorcé un processus d’intensification des discussions avec la Fédération des syndicats de l’enseignement (FSE-CSQ) et la Fédération autonome de l’enseignement (FAE) pour obtenir une entente sectorielle dans les meilleurs délais.

Partager cet article