SANTÉ. Depuis sept mois, la Dre Ariane Hébert-Trudeau pratique la chirurgie, notamment pour traiter les cancers du sein, à l’hôpital Sainte-Croix. Son arrivée était attendue au sein de l’équipe de chirurgiens qui ont fait moult démarches et représentations auprès du gouvernement pour la compter parmi eux.
L’aventure a commencé il y a trois ans, lorsque la Dre Ariane Hébert-Trudeau a déposé, après sa résidence à l’Université Laval, une demande de stage à option pour l’hôpital Sainte-Croix.
«Je m’étais organisée pour venir ici, car j’avais entendu dire que le milieu avait une bonne réputation. J’ai eu un coup de foudre! J’ai adoré l’hôpital, l’équipe, le type de pratique. J’ai eu du fun et j’ai trouvé que tout fonctionnait bien», se souvient la native du Lac-Saint-Jean.
«Après, j’ai fait des démarches pour avoir un poste, mais il n’y en avait pas nécessairement d’offert quand j’ai manifesté mon intérêt», poursuit-elle.
Mais ce souhait de rester au sein de l’équipe était partagé par ses pairs.
«L’équipe de chirurgiens a travaillé pendant un an pour faire valoir la création de mon poste. Il fallait qu’ils prouvent qu’ils avaient besoin d’une personne de plus, mais qu’ils avaient surtout besoin de moi spécifiquement pour traiter les cancers du sein et aussi, parce que je voulais les aider en bariatrique. En somme, il fallait prouver que la population bénéficierait de ma présence», explique la jeune professionnelle.
Des dizaines de réunions, d’appels téléphoniques et de formulaires à remplir plus tard, le poste de la Dre Hébert-Trudeau a été créé.
«Ils ont vraiment travaillé fort!» reconnaît-elle, remplie de gratitude.
Le dévouement de tout le personnel, l’entraide et l’écoute sont des valeurs qui l’ont rapidement marquée à son arrivée.
«J’ai eu la chance de trouver un milieu et une équipe vraiment parfaite. C’est très familial et ça aide dans notre pratique, car quand on a un problème, on se parle. On a toujours la force des six autres collègues en arrière. On ne se sent jamais gêné de demander un conseil, de l’aide et c’est ce qui nous permet de prendre toujours les meilleures décisions possibles pour l’usager», affirme la chirurgienne âgée de 28 ans.
Des projets
Quelques mois avant l’arrivée de la Dre Hébert-Trudeau, un des deux chirurgiens qui pouvaient opérer les femmes atteintes de cancer du sein a quitté pour la retraite.
«La Dre Marie-Pier Godbout était donc seule. Maintenant, on se sépare la tâche et on a réussi à beaucoup faire grandir le service. D’ailleurs, on participe à toutes les semaines au comité régional oncologique pour nous tenir à jour, avoir les meilleures pratiques en échangeant avec les autres collègues afin qu’on puisse offrir le meilleur service», indique-t-elle.
Elles se sont également donné comme mission de développer la clinique du sein établie à l’hôpital Sainte-Croix.
«C’est Marie-Pier qui avait entrepris les démarches pour l’ouvrir. On poursuit donc le travail pour le développement de la clinique. On forme des infirmières pour la prise de rendez-vous, les suivis et graduellement, pour augmenter les examens de dépistage qui demandent beaucoup de gestion. C’est facilitant pour nous, mais aussi pour les femmes d’avoir des infirmières-pivots et le personnel nécessaire tout au même endroit», expose-t-elle.
La jeune chirurgienne et sa collègue aspirent à d’autres projets pour ce service.
«On regarde pour avoir une clinique de santé de la femme, mais c’est juste une idée pour le moment. De plus, on souhaite suivre une formation en oncoplastie du sein dès que la pandémie se termine. Il s’agit d’un amalgame de techniques d’oncologie et de chirurgie plastique qui permet d’avoir d’aussi bons résultats oncologiques et de meilleurs résultats cosmétiques», précise la docteure.
Étant chirurgienne générale, Dre Hébert-Trudeau partage également son temps entre le service de chirurgies mineures, la clinique externe de chirurgies et l’endoscopie. Elle passe de surcroît une journée à la clinique du sein et au bloc opératoire.
«Ça bouge constamment. Et à travers de ça, il y a la garde les soirs et les fins de semaine où l’on fait les cas urgents», indique-t-elle.
En plus de toutes ces tâches, elle pratiquera prochainement la bariatrie.
«J’ai été formée dans ma résidence pour cette branche. J’ai choisi ça, parce que je trouve que ce type de chirurgie a vraiment un impact sur la santé des gens avec de l’obésité. C’est une bonne manière d’aider la population, car après la chirurgie, on permet aux patients de guérir leur diabète, la haute pression, prévenir un AVC, un infarctus, etc. Et ce sont des procédures qui sont quand même challengeantes techniquement. J’ai hâte de commencer», affirme celle qui dit soigner chaque patient comme si c’était un de ses proches et de la façon dont elle voudrait être traitée.
«Mon but a toujours été de travailler en région, d’avoir une pratique variée et d’aider les gens. Et c’est vraiment ça que je fais finalement. Les planètes se sont bien alignées!» exprime-t-elle en guise de conclusion.
Nombre de chirurgies oncologiques du sein par tranche d’âge à Drummondville
Âge des patientes en années | 2019-2020 | 2018-2019 |
< 30 ans | 0 | 1 |
Entre 30 ans et 40 ans | 8 | 4 |
Entre 40 ans et 50 ans | 17 | 10 |
Entre 50 ans et 60 ans | 23 | 29 |
Entre 60 ans et 70 ans | 21 | 41 |
Entre 70 ans et 80 ans | 28 | 26 |
Entre 80 ans et 90 ans | 15 | 5 |
Entre 90 ans et 100 ans | 10 | 11 |
Total | 122 | 127 |