HOCKEY. L’isolement des Tigres au Saguenay se sera avéré rassembleur, selon Sébastien Charpentier. Enfin de retour à Victoriaville, l’équipe amorce déjà sa préparation en vue du dernier droit de la saison.
Victimes d’une éclosion de COVID-19 alors qu’ils participaient à une bulle au domicile des Saguenéens, les Tigres ont dû demeurer en quarantaine pendant deux semaines dans un hôtel de Chicoutimi. La formation est rentrée dans les Bois-Francs au cours des dernières heures.
«Tout le monde savait qu’un tel événement pouvait arriver, mais quand ça arrive, ça vient avec beaucoup de questions et d’ajustements. On a réagi assez rapidement. Dès qu’on a eu un cas positif, on a séparé tout le monde. Ça nous a permis de n’avoir aucune contagion entre nos cochambreurs», a expliqué Sébastien Charpentier, qui seconde l’entraîneur-chef Carl Mallette derrière le banc en plus de diriger les gardiens des Tigres.
Pendant cette période d’isolement, les joueurs et les membres du personnel ont dû s’armer de patience et user de leur créativité pour passer le temps. Des invités spéciaux tels que Yanni Gourde ou Marc Dupré ont sont venus partager un moment avec l’équipe de manière virtuelle.
«Ce n’était pas la fin du monde, étant donné que personne n’a eu de symptômes graves. On s’est gardés occupés. Dès le départ, on a eu une rencontre Zoom avec André Tourigny, qui avait déjà vécu cette situation avec Équipe Canada junior. On a aussi amené nos propres idées. On a mis sur pied plusieurs activités pour divertir les gars, comme des quizz ou un party du Super Bowl», a raconté Sébastien Charpentier.
Un élément déclencheur
Après une journée de répit, les Tigres reprendront l’entraînement dès vendredi en vue de joindre la bulle de Gatineau durant la semaine de relâche. Selon l’homme de hockey originaire de L’Avenir, cet épisode aura permis de souder encore davantage les liens entre les membres de l’organisation, qui en sortiront grandis.
«Au lieu de s’apitoyer sur notre sort, on veut s’en servir pour repartir la machine. Ça peut devenir un élément déclencheur dans notre saison. Ça nous prendra quelques entraînements pour reprendre notre rythme, mais ça ne changera en rien notre vision des choses ni notre façon de jouer», a-t-il fait valoir.
Déjà bien nantis à toutes les positions, les Tigres ont affiché leurs couleurs pendant la dernière période des transactions. En acquérant des joueurs de la trempe d’Alex Beaucage, Shawn Element, Benjamin Tardif et Alexis Arsenault, l’équipe a solidifié son statut parmi les favoris.
«Les vétérans qu’on est allé chercher ont beaucoup de bagage en séries éliminatoires. Certains ont gagné des championnats. Ils nous apportent beaucoup de caractère et de leadership, mais aussi un aspect physique qui sera important en séries. On était déjà talentueux, mais on a maintenant une présence physique plus imposante. Ça va devenir une identité pour nous», a laissé entendre Sébastien Charpentier.
Devant le filet, les Tigres misent sur un solide duo composé des vétérans Fabio Iacobo et Nikolas Hurtubise. Le jeune Nathan Darveau est aussi présent dans l’entourage du club.
«Darveau est un gars qui travaille sans relâche. Son énergie est contagieuse. Ça crée une belle dynamique avec nos deux vétérans, qui ont faim pour les gros matchs», a relaté Charpentier, en soulignant également la force mentale de ses protégés.
«Ce sont des gars complètement différents, a ajouté l’ancien gardien de but professionnel. Fabio mise sur un grand gabarit et un côté très athlétique. Il est toujours en contrôle de son jeu. Nikolas est plus petit, mais plus explosif. Ses réflexes sont parmi les meilleurs de la ligue, ce qui lui permet de faire des arrêts spectaculaires quand on le croit complètement battu.»
L’expérience française
Chez les Tigres, Sébastien Charpentier a notamment côtoyé l’attaquant Tristan Roy, qui a été échangé aux Voltigeurs le mois dernier. Il s’est dit convaincu que cette transaction propulsera la carrière du Cyrillois de 17 ans.
«On aimait beaucoup Tristan, mais chez nous, il n’était pas dans une situation idéale avec la présence de plusieurs vétérans. Il se retrouve maintenant dans une équipe où son groupe d’âge est à l’avant-plan», a souligné l’entraîneur de 43 ans.
«Tristan est un kid passionné et très intelligent. Il comprend le jeu et il est déjà très mature physiquement, ce qui lui permet de se créer du temps et de l’espace sur la patinoire. Il s’agit maintenant pour lui de retrouver la confiance qu’il avait dans le midget AAA. Je ne suis pas inquiet pour lui.»
Après un séjour d’une saison chez les Voltigeurs, où il agissait comme directeur du développement des joueurs, Sébastien Charpentier a fait le saut en France en 2019-2020. Son aventure chez les Corsaires de Nantes s’est avérée courte, mais significative.
«C’était une décision familiale. On voulait vivre cette expérience ensemble. Je me suis retrouvé avec pas mal de boulot. Je m’occupais de plus de 200 joueurs en plus de former les coachs du club. On a aussi mis en place un programme sport-études. C’était beau de voir l’enthousiasme et l’ambition de tout le monde», a raconté l’ex-responsable du programme hockey du Collège Saint-Bernard, qui réside toujours à Drummondville en compagnie de sa petite famille.
