FAMILLE. S’il était déjà difficile pour les parents de trouver une place en service de garde pour leur enfant, la problématique semble s’être accentuée avec la pandémie. À tel point, que la Ville de Drummondville a décidé de prendre le taureau par les cornes.
Préoccupée par la situation, elle a entrepris de réaliser un portrait représentatif de la réalité sur le terrain avec différents acteurs régionaux. «Le chantier qu’on a mis en place s’étend au-delà de la Ville. Plusieurs personnes à travers les municipalités avoisinantes travaillent à Drummondville, donc l’impact est présent sur l’ensemble du territoire de la MRC de Drummond», explique d’emblée la conseillère municipale Stéphanie Lacoste, qui est déléguée à la jeunesse et à la famille.
«La Société de développement économique de Drummondville, après une mission de recrutement à l’étranger, a eu une situation concrète d’une famille qui venait d’arriver et dont un des parents ne pouvait travailler par manque de place en service de garde. Yves Grondin, qui était maire à ce moment-là, m’a demandée si je pouvais me pencher sur la problématique. C’est parti de là», relate-t-elle.
La Ville a réuni des intervenants de la MRC de Drummond, la SDED, la Coalition des services de garde non subventionnés du Québec et l’Association québécoise des centres de la petite enfance. Une représente du ministre responsable de la région du Centre-du-Québec et député de Johnson, André Lamontagne, s’est aussi jointe aux discussions.
«On est en train de préparer un mémoire qui démontre la vraie réalité sur le terrain parce qu’actuellement, le portrait que le ministère de la Famille a de notre région est erroné. Selon ses données, la situation est correcte sur le territoire. Notre région n’était pas dans le dernier appel d’offres, et pourtant, on constate qu’il n’y a pas assez de places», remarque Stéphanie Lacoste.
Le mémoire sera déposé auprès du ministère de la Famille d’ici les prochains mois. L’Union des municipalités du Québec, qui a lancé en décembre dernier un comité politique sur les services de garde dans le but de proposer des orientations et des pistes d’action municipales, a démontré un intérêt envers la démarche de la Ville.
Sondages
Pour connaître les besoins en service de garde des familles de la MRC de Drummond, un sondage a été mené entre la fin décembre et la fin janvier. Les données sont actuellement compilées pour permettre aux acteurs régionaux d’obtenir un éclairage sur la problématique.
«Plus de 500 personnes ont répondu. On a reçu des appels et des courriels de familles qui nous disent qu’ils ne peuvent plus travailler, faute de places. C’est souvent la mère qui reste à la maison, c’est un recul pour les femmes», mentionne la conseillère municipale.
«Des parents ont aussi dit prendre la place qu’ils trouvent parce qu’ils n’ont pas d’autres choix. Les familles doivent pouvoir choisir le service de garde de leurs enfants, sachant l’importance de la qualité des services sur le développement de l’enfant de 0 à 5 ans», ajoute-t-elle.
Un sondage a aussi été réalisé auprès d’une vingtaine d’installations de la MRC de Drummond, excluant les services de garde en milieu familial. «Les données doivent être compilées, mais déjà, on constate plusieurs enjeux, comme les délais et le financement. Par exemple, il y a quelques années, une installation a eu l’autorisation de développer des places, mais sans le financement. Ces places ne sont toujours pas créées physiquement, mais elles comptent quand même dans les chiffres du ministère», indique Stéphanie Lacoste.
Selon les données disponibles sur le site du ministère de la Famille, les CPE et les garderies de la MRC de Drummond comptent actuellement 1 887 places, dont 1661 à Drummondville [NDLR, ces données excluent les services de garde en milieu familial]. Des projets en cours de réalisation permettront de créer 202 places dans la MRC de Drummond, incluant 80 places au CPE au cœur des découvertes à Saint-Cyrille-de-Wendover, dont les démarches se sont amorcées en 2013.
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