ANIMAUX. La Société protectrice des animaux de Drummond (SPAD) invite les propriétaires de chiens à faire preuve de vigilance alors que les signalements de vols s’additionnent sur le territoire.
Selon Philippe Labonté, directeur général de cet organisme qui veille au bien-être animal, au moins un appel entrant par semaine est pour signaler le vol d’un animal, surtout des chiens.
«Malheureusement, dès qu’on entend le mot « vol », on réfère les gens à la Sûreté du Québec qui se charge de prendre les plaintes et d’enquêter. De notre côté, on ne peut qu’être compatissants. Personnellement, je n’ai jamais vu une telle situation.»
Si ce phénomène tend à prendre de l’ampleur, c’est parce que la demande est très forte pour des chiens alors que l’offre est très faible.
«Le prix des chiens a explosé, ajoute-t-il. Un chien de race pouvait se vendre entre 1500 $ à 2000 $. Maintenant, on voit des prix allant jusqu’à 5000 $ et il y a des listes d’attente! Ça, c’est directement proportionnel au nombre de vols, à cause de l’appât du gain. Aussi, en plus des vols, on remarque qu’il y a davantage de fraudes. Des clients commandent un chien sur Internet, laissent un gros dépôt et ne reçoivent jamais leur animal. Enfin, on s’aperçoit aussi parfois que les pédigrées ne sont pas tout à faire exacts non plus.»
Parmi les situations qui ont été rapportées ou entendues au bureau de la SPAD, il y a des vols de chiens directement dans la cour arrière de maisons ou près de maisons. Souventes fois, les toutous étaient laissés sans surveillance.
«Disons que ce n’est pas le temps de laisser un chiot Golden Retreiver devant sa maison sans surveillance, parce que c’est clair qu’il va disparaître», exprime M. Labonté.
Et parce qu’un malheur ne vient pas seul, il n’est pas simple pour les policiers chargés d’élucider les vols des meilleurs amis de l’homme.
«C’est difficile pour les policiers. Ils doivent être capables de prouver que le ou les chiens ont véritablement été volés. Ce n’est vraiment pas évident, d’autant plus que deux minutes suffisent pour en voler un, surtout s’il s’agit d’un bon chien. C’est très facile», souligne-t-il.
S’il estime que les animaux de compagnie ne devraient pas être vendus sur internet, Philippe Labonté est conscient qu’il serait difficile de faire autrement, le web prenant une grande place dans le quotidien.
«Des pressions ont été faites notamment sur de grands sites et il y a eu des améliorations, mais c’est sûr que les gens s’en servent pour faire la promotion de leurs animaux (…) Quand il y a de l’argent, il y a du monde», relève-t-il.
Solutions
Parmi les solutions mises de l’avant pour ne pas faire partie des statistiques de vols de chiens, la SPAD invite les propriétaires à surveiller leurs animaux, même s’ils sont dans la cour et que celle-ci est clôturée, puis d’envisager la pose d’une micropuce à leur prochaine visite chez le vétérinaire.
«Ça pourrait aider dans les cas où une personne aurait à prouver sans l’ombre d’un doute que l’animal retrouvé est le sien», suggère le directeur général, en informant que seuls les vétérinaires et le personnel de refuges détiennent les lecteurs capables de lire les puces électroniques.
«Du côté de la SPAD, tous les animaux qui entrent au refuge sont systématiquement scannés parce que notre but est de retrouver les propriétaires. Cependant, c’est important que les données soient à jour de même que la licence.»
Enfin, soulignons que comme d’autres refuges animaliers, la SPAD anticipe la fin de la pandémie.
«Présentement, les gens ont beaucoup de temps. Ils sont confinés. Ils ont adopté des animaux et ils ont le temps de s’en occuper. Quand ils réaliseront ce que c’est de réellement prendre soin d’un animal, en temps normal, nous allons devoir composer avec plus d’abandons. Il pourrait y avoir des débordements dans certains refuges», conclut-il.
Rappelons que la SPAD est située sur la rue Janelle, à Drummondville.