SANTÉ. L’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS) de la Mauricie et du Centre-du-Québec dénonce vigoureusement l’ouverture à la privatisation des services en santé mentale du ministre Lionel Carmant, dévoilée par de l’information sur les conditions de travail offertes pour l’achat de tels services à des psychologues et des psychothérapeutes du secteur privé.
«Le ministre Carmant vient ni plus ni moins d’asséner un coup de couteau dans le dos des psychologues du réseau public. Le gouvernement a beau reconnaître la pénurie de cette main-d’œuvre essentielle dans le réseau, il n’aide en rien la cause en se tournant vers ceux et celles du privé et en leur offrant des honoraires deux fois supérieurs au taux horaire le plus élevé dans le public», martèle Jean-Christophe Côté-Benoît, représentant national de l’APTS.
«Ce mépris pour les professionnels en santé et services sociaux est insultant. Ça fait des années que l’on se bat afin de rendre la profession de psychologue plus attrayante dans notre réseau public. Nous sommes en négociation depuis plus d’un an, avec pour priorité l’attraction et la rétention de la main-d’œuvre. Pourtant, le Conseil du trésor n’a montré aucune ouverture sur le sujet. Comment justifier que le ministre Carmant déroule maintenant le tapis rouge au secteur privé? Pour couronner le tout, les psychologues du réseau privé auront aussi droit à une autonomie professionnelle plus grande que celle de nos membres. C’est carrément inacceptable», lance-t-il.
L’APTS, qui représente plus de 150 psychologues œuvrant au sein du CIUSSS de la Mauricie-et-du-Centre-du-Québec, met aussi en doute le caractère temporaire de la mesure alors que la demande de services en santé mentale n’a jamais été aussi grande. Rappelons que le gouvernement avait procédé au délestage des activités dans le domaine lors de la première vague de la pandémie, ce qui avait entraîné l’arrêt de nombreux services pour des personnes vulnérables, augmentant d’autant plus la longueur des listes d’attente.
«La seule façon de venir à bout des listes d’attente, c’est d’octroyer aux psychologues de notre réseau public, mais aussi aux autres intervenants qui œuvrent en santé mentale, des conditions de travail attrayantes et le respect de leur autonomie professionnelle. Alors que 75 % des nouvelles personnes diplômées se dirigent vers la pratique privée, il est urgent d’agir pour répondre aux besoins de la population», insiste en guise de conclusion M. Côté-Benoît. (CGM)