COVID-19. Dix détenus de l’Établissement Drummond ont reçu une première dose de vaccin contre la COVID-19 aujourd’hui, dans le cadre de la première phase de vaccination du Service correctionnel du Canada (SCC) visant à protéger les prisonniers de 70 ans et plus et médicalement vulnérables.
Dans le contexte où le SCC est tenu de fournir des soins de santé essentiels aux détenus sous responsabilité fédérale aux termes de la Loi sur le système correctionnel et la mise en liberté sous condition, cette première phase de vaccination a été mise sur pied sous la responsabilité du SCC, et ce, conformément aux recommandations du Comité consultatif national de l’immunisation (CCNI), apprend-on dans un communiqué.
Outre l’Établissement Drummond, trois autres pénitenciers ont été sélectionnés. Il s’agit du Centre psychiatrique régional (Prairies), le Centre régional de traitement (Ontario) et l’Établissement de Springhill (Atlantique).
«La planification d’autres cliniques est en cours et sera planifié dans la prochaine semaine», fait savoir Isabelle Robitaille, conseillère principale en communications au Service correctionnel Canada.
Dans un article de La Presse canadienne (PC) paru le 6 janvier, on mentionne que 1200 doses de vaccins Moderna doivent être livrées au cours de cette première phase, dans l’objectif de vacciner 600 détenus ayant droit à deux doses chacun.
«Nous continuerons de suivre les lignes directrices du CCNI et de collaborer avec nos partenaires en santé publique afin de nous assurer que l’attribution, la distribution et l’administration en temps utile des vaccins destinés aux détenus sous notre responsabilité se fassent de la façon la plus efficace, la plus équitable et la plus efficiente possible», souligne Mme Robitaille.
Selon La Presse canadienne, cette initiative a été vivement critiquée dans l’arène politique et chez les agents correctionnels.
Mario Guillemette, du Syndicat des agents correctionnels du Canada, soutient que ce sont ses membres qui devraient être immunisés en premier et le plus rapidement possible. Il estime que ce procédé aurait pour effet d’empêcher les éclosions de COVID-19 dans les prisons canadiennes.
D’ailleurs, ces établissements n’ont pas été épargnés, comme en font foi les données inscrites dans l’article : il y a eu jusqu’ici 1146 cas et trois morts parmi les détenus. La population carcérale se chiffre autour de 13 000. En comparaison, il y a 7400 agents correctionnels à travers le Canada. Parmi eux, 261 ont contracté le virus depuis le début de la pandémie. En novembre, l’Établissement Drummond avait été frappé par une éclosion.
«Les employés du SCC sont vaccinés dans leur province ou territoire de résidence. (…) Le SCC compte parmi son personnel des travailleurs de la santé qui prodiguent de près des soins directs aux détenus ayant reçu un diagnostic de COVID-19 et travaillent dans des milieux de vie collectifs. Nous travaillons en étroite collaboration avec les gouvernements des provinces et territoires pour veiller à ce que ces travailleurs puissent être vaccinés en priorité au cours de la première phase», assure-t-on dans le communiqué
De son côté, le gouvernement fédéral s’est défendu en répondant qu’il suit les conseils des experts.