MAGAZINE. Tricoter au suivant. C’est la mission que se donne Lynda St-Germain depuis maintenant quatre ans.
Pour aider les personnes défavorisées à mieux affronter le froid de l’hiver, elle tricote des tuques qu’elle remet à des organismes locaux. L’idée lui est venue alors qu’elle était en arrêt forcé en raison de la maladie.
«En 2016, j’ai eu un début d’AVC et une pneumonie. Depuis, je fais des migraines à auras aphasiques. Ça m’empêchait de travailler. Je me suis dit que le temps que j’avais de libre devait servir à quelque chose», raconte-t-elle.
La femme de 51 ans a décidé de joindre l’utile à l’agréable. «Ma mère m’a appris à tricoter quand j’étais adolescente. J’ai donc repris le tricot et commencé à faire des tuques pour les sans-abris», lance-t-elle.
La Bonaventuraine s’est rappelé les personnes qu’elle apercevait à travers la fenêtre d’une boutique où elle travaillait au centre-ville, lors des journées froides. «Je les voyais avec peu de vêtements sur le dos. Ils essayaient de se réchauffer les oreilles à l’aide de leurs mains. Nos hivers sont cruels au Québec. Je trouvais ça triste», se remémore-t-elle.
Lynda St-Germain, qui a repris le travail depuis, a remis une vingtaine de tuques annuellement au refuge La Piaule au cours des trois dernières années. Cette année, elle a choisi d’offrir ses dons à la Fondation de la Tablée populaire. Jusqu’à maintenant, elle en a confectionné une quarantaine. «Je les fais au tricotin. C’est plus rapide, donc je peux en faire plus pour aider le plus de gens possible», explique-t-elle.
Ayant été à même de constater que des personnes portaient ses tuques, sa bonne action a pris tout son sens. «Je me demandais si les gens allaient les porter, s’ils allaient les aimer. Je fais des tuques simples. En allant au centre-ville, j’ai vu que des personnes les portaient et avaient l’air contentes. C’était une journée froide. Ça m’a fait chaud au cœur», témoigne-t-elle.
Lynda St-Germain espère que son initiative inspire d’autres personnes à donner au suivant. «Je ne suis pas une personne riche, mais pour moi, donner est important. J’ai montré ces valeurs à mes enfants. Étant mère monoparentale avec quatre enfants, ce n’était pas toujours facile. Cependant, je me disais que j’avais un toit, que je pouvais nourrir mes enfants trois fois par jour et qu’ils avaient des vêtements chauds. Certaines personnes n’ont rien de tout ça. Ce sont des êtres humains, ils ont droit à la dignité, au réconfort, à des repas et des vêtements chauds. Ils ne doivent pas être oubliés», souligne-t-elle.
Comme quoi, on est riche de ce que l’on donne.