FORÊT. Laissée à l’abandon durant plusieurs années, La Plaine a pu compter sur plusieurs bénévoles qui l’ont pris en charge, au meilleur de leur connaissance. Pendant qu’ils réparaient trottoirs de bois et ponceaux, une dame, Louise Chassé, a pris sous son aile les oiseaux qui y ont fait leur nid. Rendez-vous avec «Madame Oiseaux».
Ce surnom n’est pas le fruit du hasard. Depuis plus de dix ans, Mme Chassé investit annuellement des centaines de dollars pour acheter de la nourriture pour les oiseaux, petits ou grands, de la forêt de Saint-Majorique. Chaque jour, cette retraitée du secteur public enfile ses bottes de marche et part dans les sentiers avec sa vieille brouette pour nourrir ses petits protégés à plumes, qu’elle admire au plus haut point.
«Quand j’ai pris ma retraite, je trouvais que les hivers étaient vraiment longs. J’ai alors découvert La Plaine et ses multiples trésors : sa forêt, sa rivière, sa faune variée et ses sentiers pédestres. En regardant les autres, je me suis mise à nourrir les oiseaux. Et je n’ai jamais arrêté depuis», exprime-t-elle.
Mésanges, geais bleus, cardinaux. Peu importe leur couleur ou leur taille, les bêtes à plumes bénéficient des petites douceurs de Madame Oiseaux, qui est toujours au rendez-vous, sacs de grains ou carrés de suif en main. C’est sa façon de contribuer à cet espace de vie.
«Je les admirais de pouvoir vivre et survivre à des températures aussi froides le jour comme la nuit. J’ai pensé qu’un bon apport énergétique les aiderait», explique Louise Chassé, qui précise avoir observé la présence de nouvelles espèces d’oiseaux à La Plaine depuis quelques années. Ceux-ci font d’ailleurs le bonheur des photographes.
Pour elle, nourrir les oiseaux est devenue au fil du temps une réelle passion voire une nécessité. «Ça m’a permis de me réconcilier avec l’hiver! Les paysages d’hiver sont sublimes. Cela m’incite à sortir tous les jours ou presque. Je marche dans les sentiers et j’évite ainsi la sédentarité», fait valoir la dame, en ajoutant que l’observation des comportements des oiseaux et des autres animaux constitue pour elle une source d’apaisement. «C’est comme mon chemin de Compostelle.»
Si elle met du cœur dans sa tâche, Louise Chassé soutient que d’autres personnes, comme Gérard Picard et son épouse, Roger Demers et Guy Simoneau, ont dernièrement emboîté le pas, à son grand bonheur. «L’âge me rattrape. J’ai commencé à diminuer mon territoire. Les journées où les autres ne peuvent pas y aller, je m’assure d’une certaine continuité pour ne pas que les oiseaux manquent de nourriture», dit-elle.
Le sexagénaire invite d’ailleurs les gens à «disperser de la nourriture» dans les sentiers durant leurs randonnées, question de contribuer, à leur tour.Â
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