FAITS DIVERS. Un deuxième vol de chiens en quelques semaines a eu lieu dans la région. Cette fois-ci, Yannick Houle a vu neuf de ses chiots huskys disparaître en pleine nuit le 9 décembre à Saint-Lucien. Pour cet éleveur, c’est le soutien reçu sur les réseaux sociaux qui l’a le plus touché.
Aussitôt qu’il s’est aperçu que plusieurs de ses chiots manquaient à l’appel, M. Houle a contacté les autorités pour signaler le vol. «La police a ouvert une enquête. Pour être honnête, ils m’ont dit qu’il y avait peu de chances qu’ils les retrouvent», a confié Yannick Houle, visiblement ébranlé. Étant donné qu’il réside au même endroit où se trouve l’enclos de ses chiens, M. Houle ne possédait pas de système de sécurité pour les surveiller.
L’éleveur a rapidement partagé la nouvelle à ses proches et clients sur les réseaux sociaux. Dès lors, une vague de soutien a déferlé sur M. Houle, ce qui l’a touchée profondément. «Je suis sur le cul! Ce sont des dizaines et même des centaines de messages que j’ai reçus, c’est vraiment touchant. Je n’en reviens pas de la réaction des gens et du support que je reçois, c’est très apprécié. Je me rends compte qu’il n’y a pas juste des mauvaises personnes sur la planète, il y a du bon monde», a commenté M. Houle.
La perte des neuf chiots pose problème à M. Houle puisqu’il était prévu qu’ils rejoignent chacun une famille adoptive dans un avenir rapproché. Les quelques chiots, d’une deuxième portée qui ont échappé au vol, ont pu être adoptés, mais certaines familles devront s’armer de patience jusqu’aux prochaines naissances.
Yannick Houle possède trois mâles et sept femelles, au sein de son entreprise Husky de Yan. Chaque femelle donne une portée par année.
Yannick Houle aura vécu une première année en affaire bien mouvementée, lui qui a enregistré son entreprise le 19 décembre 2019. Il ne cache pas que les premiers mois ont été plus difficiles avec l’éclosion de la pandémie de la COVID-19. Par contre, il a aussi connu une forte demande pour l’adoption de ses huskys, lui qui doit gérer une longue liste d’attente. Le Drummondvillois d’origine souhaite également lancer un service de promenades en traîneaux tractés par des chiens.
SPAD
En cas de disparition ou de vol, la Société protectrice des animaux de Drummond (SPAD) peut être d’une aide non négligeable. «S’il y a un signalement de vol, ça nous permet d’être plus vigilants. Si jamais l’animal a été micropucé, on est capable d’avoir ses informations sans le collier. Mais de notre côté, c’est sûr et certain qu’on va référer les gens à la police lorsqu’il s’agit d’un vol», a indiqué le directeur général de la SPAD, Philippe Labonté.
La pandémie a provoqué une forte hausse de la demande d’amis à quatre pattes. En suivant le principe de l’offre et la demande, le prix des animaux de compagnie a explosé ces derniers mois et les listes d’attente s’étirent parfois sur plus d’un an. «Présentement, on voit que les chiens sont hors de prix. À ce moment-là, il y a un certain appât du gain pour voler un animal et le revendre un peu plus tard. Aussi, si l’animal n’est pas encore micropucé ou identifié, ça devient difficile de prouver sa propriété», a poursuivi M. Labonté.
Malgré qu’un certain nombre d’incidents aient été rapportés sur les réseaux sociaux, la SPAD confirme ne pas avoir traité de signalement concernant des vols au moment d’écrire ces lignes. L’organisme n’écarte pas la possibilité que les signalements puissent augmenter en considérant la particularité des circonstances causées par la pandémie.
Ce sont les cas de fraude qui occupent plus la SPAD. Les adoptions de chiots sur internet posent des risques, a prévenu M. Labonté. «Il y a des gens qui vont envoyer un dépôt et ils n’auront jamais l’animal. On a eu plusieurs appels par rapport à ça, des gens qui nous ont appelés pour avoir des conseils. Il y a des cas très louches sur internet présentement», a averti le directeur général.
Pour se protéger des fraudeurs, la SPAD recommande d’éviter tout dépôt sans avoir vu l’animal qu’on souhaite adopter. Il est aussi préférable de visiter le lieu d’élevage du chien, par exemple, pour s’assurer du sérieux de l’éleveur, des conditions de vie des animaux et qu’on aura réellement un animal à la fin du processus. «Assurez-vous qu’il y a vraiment un chien au bout de la ligne, qu’il ne s’agit pas seulement d’une photo sur internet», a conclu Philippe Labonté.