FOOTBALL. À défaut d’avoir pu jouer cet automne, l’équipe de football du Cégep de Drummondville a employé les moyens nécessaires pour connaître une fructueuse campagne de recrutement en vue de la prochaine saison.
En l’espace d’à peine un mois, les Voltigeurs sont parvenus à convaincre une quarantaine de joueurs de se joindre à leur programme. Après avoir observé une trêve durant la période des Fêtes, les équipes du circuit québécois de football collégial complèteront leur récolte en janvier.
«On est assez avancés dans notre recrutement, a affirmé l’entraîneur-chef des Voltigeurs, Philippe Leduc. Avec l’incertitude entourant la COVID-19, les joueurs ont opté pour la sécurité. Ils se sont engagés plus rapidement envers une équipe. On a encore quelques discussions avec certains joueurs dont on attend impatiemment la décision.»
Parmi cette cuvée, on retrouve quatre joueurs des Vandoos de Drummondville ainsi qu’un porte-couleurs des Sénateurs du Collège Saint-Bernard. Il s’agit des demis défensifs Janin Marcotte et Raphaël Paradis, du joueur de ligne défensive William Jutras et du joueur de ligne offensive Bryan Boisvert (Vandoos) ainsi que du receveur de passes Léo Simard (Sénateurs).
«Pour nous, c’est très important de garder nos produits locaux à Drummondville. Toutefois, on respecte leur choix de cours. Quand notre cégep n’offre pas le programme visé par un jeune, on lui souhaite tout simplement bon succès ailleurs», a expliqué Philippe Leduc, en soulignant le travail accompli par les entraîneurs Michaël Robin (Vandoos) et Mathieu Regimbal (Sénateurs).
Au poste de quart-arrière, où Charles Foisy sera l’unique vétéran de retour l’an prochain, les Voltigeurs ont recruté quatre espoirs. Il s’agit de Maxime Beaudoin, des Aigles du Collège Jean-Eudes (division 1), Loïc Gagné, des Cavaliers de l’école Mitchell-Montcalm de Sherbrooke, Philippe Ouimet, des Castors de l’école Monseigneur-Euclide-Théberge de Marieville, et Thomas Côté des Inuk de la polyvalente Lavigne de Lachute.
«C’était important de stabiliser cette position, a laissé entendre coach Leduc. On prône aussi une rivalité à l’interne. Les gars vont pouvoir se pousser vers le haut les uns et les autres, ce qui cadre bien dans notre culture d’excellence.»
Recrutement à distance
Les Voltigeurs et leur responsable du recrutement Nicolas Pelletier ont également attiré quatre joueurs des Scorpions de l’école secondaire Armand-Corbeil de Terrebonne (division 1) et autant des Mustangs de la Cité étudiante de Maniwaki. De plus, l’équipe se prépare à annoncer l’arrivée de six recrues formées au sein du programme des Inuk de Lachute.
Étendant son recrutement aux quatre coins du Québec, l’organisation a aussi pigé dans des programmes scolaires et civils situés à Sherbrooke, Trois-Rivières, Sorel-Tracy, Marieville, Boucherville, Montréal, Laval, Boisbriand, Deux-Montagnes, Gatineau, Rouyn-Noranda et Rivière-du-Loup.
«Il y a du bon football qui se joue partout au Québec. Il faut souligner le travail de tous ces coachs passionnés qui ont développé ces joueurs au cours des dernières années», a souligné Philippe Leduc.
En raison d’une règle du Réseau du sport étudiant du Québec interdisant les rencontres en personne, cette campagne de recrutement s’est déroulée entièrement à distance. Les entrevues ont été réalisées grâce à différentes plateformes virtuelles.
«En ayant recruté quelques joueurs en France ces dernières années, on avait déjà une certaine expertise en la matière. On s’est adapté rapidement à cette nouvelle réalité. Ça nous a permis de rencontrer des gars de deux villes éloignées dans la même journée, ce qui n’aurait pas été possible dans le passé», a fait observer Leduc, qui a impliqué ses joueurs actuels dans cette opération de séduction.
Le programme de division 3 continue d’ailleurs de piger dans la filière française. Ainsi, quelques joueurs du Vieux Continent devraient débarquer à Drummondville l’an prochain. «Les athlètes français constatent que notre programme est de plus en plus sérieux, a indiqué Leduc. On a beaucoup à leur offrir. Quand ils voient nos installations, ils ont des étoiles dans les yeux. Ça permet aussi d’amener une autre culture dans notre programme. Le football, c’est une école de vie.»
Déjà tournés vers l’avenir
Comme seulement six finissants ont terminé leur stage collégial et qu’une quarantaine de membres de la dernière édition seront de retour en 2021, les Voltigeurs comptent sur un impressionnant total de 80 joueurs à l’heure actuelle. Philippe Leduc s’est réjoui de cette nouvelle profondeur.
«On a amélioré notre compétition à l’interne. On a rempli nos besoins à toutes les positions, et ce, pour plusieurs années.»
Respectant les directives de la santé publique, les porte-couleurs des Voltigeurs se limitent à des entraînements en solo pour l’instant. «On n’a pas joué de matchs cet automne, mais on a beaucoup pratiqué, a fait observer coach Leduc. On connaît donc bien l’équipe qu’on a sous la main. Les gars vont continuer de s’entraîner avec nous cet hiver. On va s’assurer qu’ils connaissent une belle progression.»
«On a hâte à la saison 2021, pour démontrer la qualité de nos deux derniers recrutements. D’ici là, on veut continuer de bâtir une culture forte, où les gars cherchent à devenir meilleurs chaque jour et où l’équipe passe toujours avant l’individu.»
N’ayant pas eu l’occasion de diriger un seul match depuis qu’il a succédé à Patrice Marcoux à l’issue de la saison 2019, Philippe Leduc regarde donc l’avenir avec optimisme malgré cette longue pause.
«Quand des obstacles se dressent sur notre chemin, il y a deux façons de voir ça. Nous, on préfère y voir des opportunités. La situation actuelle nous donne plus de temps pour nous concentrer sur les études et l’entraînement des joueurs. On a aussi pu mieux préparer notre recrutement. Bref, on a se concentre sur ce qu’on peut contrôler. On regarde vers l’avant plutôt qu’en arrière», a philosophé l’homme de football de 26 ans, qui officialisera bientôt quelques changements au sein de son personnel d’entraîneurs.