HOCKEY. Xavier Simoneau n’est pas du genre à se lamenter sur son sort. Alors que la quarantaine de l’équipe nationale junior tire à sa fin, le capitaine des Voltigeurs de Drummondville est plus déterminé que jamais à faire sa place au sein de l’alignement canadien.
En raison de la découverte de deux cas de COVID-19 parmi les joueurs présents à Red Deer, le camp de sélection de l’équipe canadienne a été suspendu pour une période de deux semaines. Les joueurs et les entraîneurs se sont ainsi retrouvés confinés dans leur chambre d’hôtel pour une quarantaine qui prendra fin lundi.
«Comme n’importe quel joueur de hockey, j’aimerais mieux être sur la glace en ce moment, mais je me dis que c’est bientôt fini. Je m’ennuie de jouer au hockey, mais je suis bien conscient que je suis chanceux d’être ici», a lancé Simoneau lorsque joint en Alberta.
«Quand je vois ce qui se passe au Québec, où toute l’économie est affectée, je sais que je ne suis pas à plaindre, a poursuivi l’attaquant de 19 ans, qui a dû se soumettre à deux périodes d’isolement dans les semaines précédant son départ. Les gens qui travaillent dans les restaurants et les gymnases ont des problèmes bien plus importants à gérer. Être en confinement ici, ce n’est pas la fin du monde. Je préfère me concentrer sur ce que je peux contrôler.»
Pour aider les joueurs à passer le temps, Hockey Canada a mis en place de nombreuses activités virtuelles. «Le matin, on s’entraîne toute l’équipe ensemble par Zoom. Ensuite, on du temps libre. J’en profite pour faire mes devoirs et écouter Netflix. En fin de journée, on a d’autres meetings ou des activités d’équipe», a précisé la fierté de Saint-André-Avellin, en Outaouais.
Au cours des derniers jours, les hockeyeurs professionnels Morgan Rielly, Sam Reinhart et Alexander Kerfoot se sont adressés aux candidats à un poste au sein de l’équipe canadienne. Les joueuses de l’équipe nationale de soccer Stéphanie Labbé et Kadejsha Buchanan ainsi que le chanteur Max Kerman ont également fait partie des invités spéciaux de Hockey Canada.
«Ce sont tous des professionnels dans leur domaine respectif, alors le message est toujours le même, a raconté Simoneau. C’est intéressant de voir comment ils se sont rendus là. Leur discours rejoint nos valeurs d’équipe et démontre l’importance de faire confiance à nos coéquipiers.»
À Red Deer, Simoneau a aussi l’occasion de renouer avec son ex-coéquipier Dawson Mercer. L’attaquant des Saguenéens de Chicoutimi a aidé le Canada à remporter la médaille d’or l’an dernier. «On s’appelle souvent. Les rôles sont inversés. Quand Dawson est arrivé à Drummondville, c’était un gars plus réservé. Comme je suis moins gêné et que j’aime m’affirmer, j’étais là pour lui. Aujourd’hui, c’est le contraire. C’est lui qui est mon grand frère ici.»
Selon Simoneau, l’équipe canadienne sortira grandie de toute cette adversité. «Pendant que les autres équipes sont sur la glace, on a l’occasion de se rapprocher. On apprend à se connaître les uns et les autres. D’ailleurs, les gars ne se laissent pas décourager. On trouve du positif. Je suis sûr qu’on va en sortir plus fort», a affirmé l’athlète de caractère.
Le rêve unifolié
Comme pour de nombreux amateurs de hockey, le championnat mondial junior se veut un événement spécial aux yeux de Xavier Simoneau. Le jeune homme n’a d’ailleurs jamais raté une partie de l’équipe canadienne.
«Je pourrais dire que je regardais les matchs dans le ventre de ma mère! C’est un événement rassembleur et qui me tient à cœur. On encourage notre pays face aux meilleurs joueurs au monde. Pour moi, c’est un rêve d’être ici. Je veux profiter de la chance de représenter mon pays», a affirmé le petit joueur de centre, qui pourrait affronter ses coéquipiers autrichiens Thimo Nickl et Fabian Hochegger lors du tournoi disputé à Edmonton.
En raison de son arrivée tardive à Red Deer, Simoneau n’a pas eu l’occasion de se faire valoir lors des deux premiers matchs intra-équipe du camp. Lors du retour des joueurs sur la glace, le temps pressera donc pour le seul joueur ignoré au repêchage de la LNH invité par Hockey Canada.
«Je n’ai pas pu gagner de points, mais je n’en ai pas perdu non plus. Quand ça va repartir, il va falloir que je saisisse ma chance. Je vais montrer ce que je suis capable de faire. Je suis ici pour faire l’équipe», a-t-il lancé avec sa conviction habituelle.
Ayant commencé la saison en lion, mais n’ayant pas joué un seul match depuis bientôt deux mois, Simoneau entend continuer de déployer le style combatif qui lui a permis de se hisser parmi les meilleurs joueurs de la LHJMQ ces dernières années.
«Si je suis ici, c’est qu’ils ont vu quelque chose qu’ils aiment en moi. J’ai toujours cru en moi et je vais continuer avec la même approche, sans être trop confiant non plus. Je crois être capable de brouiller les cartes et de faire ma place dans l’équipe. Je vais faire tout en mon possible et advienne que pourra!»
Fier de ses coéquipiers
Même à distance, Xavier Simoneau n’a raté aucun match des Voltigeurs dans la bulle du Centre Vidéotron. Au terme de l’événement, il a d’ailleurs texté ses coéquipiers afin de les féliciter.
«Il ne faut pas oublier qu’on est une équipe vraiment jeune. Les gars ne l’ont pas eu facile. Avant même leur départ, il y a eu ce problème de test. Ensuite, c’était un premier match au Centre Vidéotron pour la plupart d’entre eux. C’est un aréna impressionnant», a souligné Simoneau.
En plus de devoir composer avec l’absence de leur capitaine, les Voltigeurs ont vu le vétéran Isiah Campbell subir une blessure inquiétante dès la première rencontre. «C’était une situation choquante à voir. Dans les trois premiers matchs, j’ai senti que les gars étaient sur les talons. Mais plus ça avançait et mieux ça allait. Ils ont fait la preuve qu’on n’est pas seulement l’équipe d’un ou deux joueurs. On peut compter sur tout le monde. Je suis très fier d’eux et je leur lève mon chapeau», a conclu le meneur des Rouges.