ÉDUCATION. Imprimante 3D, découpe laser, thermoformeuse, microfraiseuse numérique : voici un aperçu des machines qui se retrouvent dans le Fab Lab de l’école secondaire Marie-Rivier, un laboratoire de création numérique qui est accessible pour les élèves et prochainement pour les membres de la communauté citoyenne.
À l’école Marie-Rivier, un espace a spécialement été dédié pour la création du Fab Lab. Si la classe semble conventionnelle avec le bureau du professeur et les pupitres des élèves, l’arrière de la pièce a une tout autre dynamique avec la présence des machines.
Plusieurs stations de travail sont à la disposition des élèves. Passant de l’imprimante 3D à une station d’enregistrement de balados, de la presse à chaud à la thermoformeuse : il y en a pour tous les goûts. «La majorité des machines ne devraient pas être dans une école parce qu’elles sont hyperspécialisées. Habituellement, on les retrouve en industrie», informe Didier Marion Vanasse, enseignant et responsable du Fab Lab.
La pédagogie est au cœur de ce laboratoire hors du commun. «Grâce à du matériel à la fine pointe de la technologie, les usagers peuvent créer, prototyper, réparer ou améliorer des objets tant fonctionnels qu’artistiques. C’est vraiment un espace de collaboration. Il n’y a pas de professionnels et d’apprenants. Tout le monde a sa spécialité et la montre aux autres», complète-t-il, en précisant que les élèves peuvent être des apprentis et des enseignants.
L’ensemble de la communauté étudiante bénéficiera de cet espace. «En adaptation scolaire, un groupe a fait des bouteilles d’eau personnalisées. Un autre groupe va faire des colliers pour Noël. Ils vont dessiner leur modèle à l’ordinateur en dessin vectoriel. La découpe laser va découper dans du bois ou dans du cuir. Ils vont pouvoir faire le pendentif pour le collier», explique Didier Marion Vanasse.
«En mathématique, des élèves en secondaire deux vont venir pour faire de la programmation. Ils vont faire une manette de jeux vidéo grandeur réelle. Ils vont pouvoir programmer la manette et le jeu vidéo», complète l’enseignant.
Lili-Pier Dufort, élève en cinquième secondaire, entrevoit positivement l’arrivée du Fab Lab. «J’ai moi-même très hâte de venir l’essayer dans mes cours. C’est le fun de permettre à tout le monde de découvrir ce que sont les sciences. Ce n’est pas tout le monde qui a accès à un laboratoire comme ça», témoigne-t-elle.
Cette dernière explique qu’un grand sentiment de fierté émane de chacune de ses créations. «Je suis en programme sciences depuis secondaire un. J’ai gardé la plupart de mes projets de science. Ils sont dans ma chambre. Quand tu montres tes réalisations à ta famille, c’est le fun parce qu’ils voient ce que tu fais à l’école.»
Accès au large public
Le Fab Lab de l’école Marie-Rivier est le premier laboratoire de ce genre au Centre-du-Québec. En ce sens, l’équipe souhaite accueillir des membres de la communauté citoyenne afin qu’ils puissent bénéficier de cet espace de création.
«On aimerait ouvrir à la communauté le soir et la fin de semaine. C’est un gros défi financier parce que ça prend des employés. Ça prend de l’argent pour les payer et des gens qui ont une expertise pour réparer ces machines. C’est un souhait à long terme», indique Didier Marion Vanasse.
D’ailleurs, des projets de partenariats sont prévus entre les élèves de première secondaire et des élèves d’adaptation scolaire, ainsi que des élèves de différentes écoles primaires du territoire du Centre de services scolaire des Chênes.
La Caisse Desjardins de Drummondville a remis au Fab Lab Marie-Rivier un montant de 20 000 $. Cette somme a été utilisée pour acheter du mobilier auprès d’entreprises de la région. Plusieurs outils sont placés dans ces espaces de rangement, comme des tablettes graphiques pour le dessin à l’ordinateur.
Rappelons que plus d’une centaine de Fab Lab ont été accrédités à travers le monde et quelques-uns se trouvent au Québec.