CULTURE. Deux expositions sont présentées à l’Espace-galerie au Cégep de Drummondville. Si Estampes sur table est disponible en présentiel, Un vide à combler est offerte en format virtuel, question d’atteindre un public plus large.
Estampes sur table présente des œuvres qui ont été produites par les étudiants du cours Estampe dans le programme préuniversitaire en arts visuels. La technique de linogravure est mise à l’honneur. «La gravure sur linoléum a été réalisée comme premier projet d’estampe par les étudiants. Je leur demandais de travailler les hauts contrastes et les clairs-obscurs, c’est-à -dire d’exploiter le contraste noir et blanc», explique la commissaire de l’exposition et enseignante, Valérie Morrissette.
«L’exposition n’a pas de thématique précise. Étant donné que c’était un cours de deuxième année, je leur demandais de faire un projet qui est proche de leur pratique à eux. Le but, c’est de les amener à avoir une pratique en arts visuels qui leur est propre. On les invite à parler de thématiques qui les préoccupent», poursuit Mme Morrissette.
Exposer en galerie
À la rentrée scolaire, le lieu de diffusion Espace-galerie était fermé pour une période indéterminée. «Au mois d’octobre, on a eu la bonne nouvelle à savoir que la galerie rouvrait. Auparavant, elle était occupée aux besoins de la COVID et de la gestion de la rentrée. On s’est dit qu’on allait monter une exposition rapidement pour pouvoir exposer le travail des étudiants», soutient l’enseignante.
Les artistes se sont tout de suite mis au travail. «On a la chance de pouvoir être en présentiel, en respectant toutes les mesures sanitaires mises en place. On est considéré comme un laboratoire. Pour imprimer des estampes, ça prend des presses. Ces presses se trouvent dans les ateliers d’estampe professionnels ou dans les collèges et les universités. Ça nécessitait d’être en classe.»
L’étudiante Ariane Croteau était particulièrement emballée de travailler en présence de ses confrères. «Le fait d’être en classe a beaucoup aidé. Les artistes travaillent ensemble. De pouvoir communiquer et de voir les œuvres des autres, ça change tout. À la fin de la session passée, c’était chaotique être à distance en arts visuels», témoigne-t-elle.
Une expérience hors du commun
Passionnée par les arts visuels, Ariane Croteau a adoré découvrir la technique de linogravure. «C’est une expérience à vivre. En dehors du programme, je n’aurais probablement pas essayé ça. Je trouvais ça vraiment le fun de pouvoir apprendre une autre technique et utiliser l’encre à des fins d’impression», souligne celle qui est âgée de 18 ans.
Cette dernière a réalisé un cactus pour expérimenter les textures. Son œuvre a d’ailleurs été sélectionnée par la Fondation du Cégep de Drummondville. «La fondation a fait l’acquisition de quatre œuvres de l’exposition pour les remettre à des employés qui partaient à la retraite. On a fabriqué des encadrements professionnels pour offrir ces œuvres», mentionne Mme Morrissette, en précisant que cet achat représente un investissement de 400$ pour la relève artistique.
Ariane Croteau a bien accueilli la nouvelle : «On travaille tellement fort sur nos projets et on a beaucoup de travaux. On a toujours l’impression de faire ça pour rien parce que les notes sont la seule chose qui nous revient. C’est vraiment gratifiant de voir que notre travail est apprécié.»
Puisque la région de Drummondville se situe en zone rouge, l’exposition est seulement ouverte pour les personnes qui fréquentent le cégep. Elle sera disponible jusqu’au temps des Fêtes.
Vers le virtuel
Lors des derniers mois, des expositions virtuelles ont été développées pour faire rayonner les réalisations des étudiants, à grande échelle. «On veut offrir une visibilité supplémentaire au travail des étudiants. Ça permet de concrétiser leur apprentissage et d’avoir un retour auprès de leur famille ou d’un plus large public. C’est toujours une source de motivation plus grande de pouvoir présenter ce qu’ils ont réalisé en classe», indique Geneviève Lebel, enseignante et commissaire de l’exposition Un vide à combler.
À l’hiver dernier, des étudiants du cours Dessin 2, Observation et anatomie ont réalisé une composition en utilisant le dessin d’observation. «Dans le contexte de la pandémie, les étudiants étaient à domicile. Ils devaient travailler à partir du corps. Étant à la maison, avec des moyens limités, la consigne était de travailler à partir d’eux-mêmes avec l’autoportrait.»
«La notion du vide était en lien avec la pandémie. L’idée que de la solitude et l’isolement, cette sensation de vide qui est omniprésente et envahissante. L’art, c’est une façon de combler le vide», complète-t-elle.
L’exposition Un vide à combler est à la fois accessible sur le téléviseur de l’Espace-galerie et sur le site Internet du lieu de diffusion.
La session d’hiver
La voie virtuelle pourrait être davantage utilisée dans le futur. «On va retourner avec une présence virtuelle ou en galerie. On avait évoqué d’autres possibilités, comme d’exposer une exposition en galerie, et de la filmer. On pourrait présenter des vidéos d’une exposition. Ce sont des pistes qu’on a pour la prochaine session.»
Après tout, la présence en galerie reste fondamentale. «Pour les étudiants, c’est toujours bien de voir leur travail dans un espace professionnel. C’est un espace neutre qui est différent de l’atelier. Avec les murs blancs, les œuvres sont mises en valeur. C’est aussi un endroit où on peut faire une prise de photographie professionnelle. Si on ne l’utilise pas pour l’exposition, on va l’utiliser à des fins pédagogiques», conclut Mme Lebel.