COVID-19. En raison de la hausse des hospitalisations des derniers jours liées à la COVID-19, de l’approche de la saison hivernale et du manque de main-d’œuvre, la pression monte dans les centres hospitaliers de la région de la Mauricie et du Centre-du-Québec. La situation est telle que le CIUSSS pourrait bientôt appliquer un arrêté ministériel.
Adopté en mars dernier, l’arrêté ministériel en question autorise les gestionnaires des CISSS à faire travailler à temps complet des employés ayant un horaire à temps partiel, et ce, contre leur gré, les déplacements vers d’autres services de même que d’annuler certaines vacances, dans le but de répondre aux besoins de la population.
«Cette semaine, il y a eu 38 personnes d’hospitalisées au CHAUR (Centre hospitalier affilié universitaire régional de Trois-Rivières) sur 40 lits disponibles. Neuf personnes étaient aux soins intensifs sur une capacité de 12», a indiqué le président-directeur général du CIUSSS MCQ, Carol Fillion, à l’occasion d’une conférence de presse vendredi.
Il a aussi expliqué que tous les nouveaux services ayant dû être déployés en raison de la COVID-19 contribuent à faire augmenter cette pression, sans oublier le retrait de quelques centaines de travailleurs.
«Avec les ouvertures d’unité COVID, comme celle à Drummondville, et le centre d’hébergement à Nicolet, il y a plus de lits, donc plus de personnel requis. On a aussi mobilisé un très grand nombre d’employés pour les cliniques de dépistage et d’évaluation et plus de 200 personnes participent aux enquêtes épidémiologiques. Aussi, la pandémie oblige à retirer du personnel, soit des personnes qui ont contracté la COVID ou ont été en contact avec un cas ou bien les femmes enceintes. Ça représente plus de 200 employés, dont 140 infirmières et infirmières auxiliaires. Bref, ces trois points jumelés à l’approche de la saison hivernale créent une pression extrêmement grande sur nos services et notre personnel. On doit donc adapter nos services pour assurer une accessibilité à la hauteur des besoins de notre population».
De son côté, Christine Laliberté, directrice générale adjointe aux programmes de santé physique généraux et spécialisés, a affirmé que malgré plusieurs actions posées au cours des derniers mois (délestage, embauches de préposées aux bénéficiaires et retraités, diminution des soins à domicile, etc.) les besoins ne parviennent pas à être comblés.
«Comme le besoin de main-d’œuvre est vraiment urgent, nous pourrions être contraints d’imposer des mesures de l’arrêté ministériel. Soyez toutefois assurés que contrairement à la première vague, seules les mesures jugées essentielles pour la situation qui prévaut seront déployées et l’application de l’arrêté se fera seulement dans les secteurs où il y a de la COVID et des éclosions. Ce ne seront donc pas des déplacements et du délestage massifs», a-t-elle tenu à préciser.
«Pour appliquer un arrêté ministériel de cette envergure, on fait ça avec beaucoup de réflexions. Je prends l’engagement que nous allons l’appliquer uniquement dans des situations qui sont absolument nécessaires et le moins longtemps possible et le moins souvent possible. C’est vraiment dans le but de garantir l’accessibilité et la qualité des soins», a renchéri le PDG.
L’arrêté sera appliqué en dernier recours, a avisé Mme Laliberté.
«On procédera par le volontariat et on ira de façon graduelle jusqu’à appliquer les outils que nous confère cet arrêté ministériel», a conclu M. Fillion.