ENVIRONNEMENT. Après avoir appris que cinq ans étaient recommandés pour la poursuite de l’exploitation du lieu d’enfouissement technique (LET) de Saint-Nicéphore et que deux ministères clés jugeaient le projet non acceptable sur le plan social, plusieurs questions demeurent sans réponses.
Pourquoi le gouvernement caquiste a-t-il autorisé, par décret, l’exploitation de la phase 3B pour une période de 10 ans? Pourquoi n’a-t-il pas attendu qu’une décision soit rendue dans le procès opposant la Ville de Drummondville à Waste Management (WM)? Réagissant à l’article publié mardi par L’Express, le porte-parole du Groupe des opposants au dépotoir de Drummondville (GODD), Jean-Guy Forcier, s’explique mal la décision du gouvernement.
«Est-ce que le ministre Charette a mis au courant le conseil des ministres de toutes les évaluations qui ont été faites par les autres ministères? Est-ce qu’il a dit qu’il y avait un litige en cours? Peut-être que le conseil des ministres aurait alors attendu avant d’émettre un décret», est d’avis M. Forcier.
«Le ministre s’ingère dans les affaires de la Ville. Aucun agrandissement ne peut être fait sans que ça ne passe par un référendum ou sans que ce soit accepté par un juge», estime-t-il.
Invité à commenter la nouvelle, le maire de Drummondville, Alain Carrier, semblait peu surpris. «Cinq ans au lieu de dix ans, je le savais [en lisant l’article de L’Express publié lundi dernier]. La recommandation du ministère des Affaires municipales et de l’Habitation, je ne le savais pas. Mais je sais que ce n’est pas trop winner pour la région. L’acceptabilité, on la connait. Pour moi, il n’y a pas grand-chose de nouveau là-dedans. Qu’il n’y ait pas des recommandations favorables ou qu’on demande un inventaire archéologique, maintenant tu creuses une rue et c’est quasiment obligatoire», a-t-il répondu.
Par ailleurs, le maire Carrier se demande, lui aussi, pourquoi un décret a été émis alors qu’aucune décision n’a été rendue par la Cour supérieure, à savoir si la Ville devra modifier son règlement de zonage pour permettre à WM de poursuivre l’exploitation du LET de Saint-Nicéphore.
«Je ne comprends pas qu’on ait émis au ministère une recommandation semblable quand un dossier est en cours. Ça m’a un peu surpris. Pour le restant, on va défendre les intérêts de Drummondville dans ce dossier-là. J’ai suivi le dossier. J’ai hâte de voir ce que le jugement va obliger ou ne pas obliger», indique Alain Carrier, ajoutant qu’il est trop tôt pour se prononcer pour la suite des choses.
André Lamontagne, ministre responsable de la région du Centre-du-Québec et député de Johnson ainsi que Sébastien Schneeberger, député de Drummond–Bois-Francs, n’ont pas voulu commenter le dossier, nous référant au cabinet du ministre de l’Environnement et de la Lutte aux changements climatiques. Le ministre Benoit Charette n’a pas donné suite à notre demande d’entrevue.