COVID-19. Une semaine après l’ouverture de la clinique de dépistage massif de Drummondville, tout se passe rondement. Il s’est fait en moyenne 320 dépistages de COVID-19 par jour, la capacité quotidienne étant de 600.
En guise de comparaison, au moment où la clinique mobile et la clinique désignée de dépistage étaient en fonction, le personnel pouvait effectuer jusqu’à 200 tests par jour. Cette nouvelle clinique située dans les anciens locaux de la Société d’histoire de Drummond, sur la rue des Écoles, vient ainsi remplacer ces deux installations.
Lors de la première journée d’activité, mardi le 13 octobre, 450 tests ont été réalisés.
«Malgré le fait que le personnel était en adaptation et se cherchait un peu, ç’a bien été, c’était fluide», explique Annie Deschambeault, chef de service de la prévention et gestion intégrée des maladies chroniques et des groupes de médecine de famille (GMF) et pilier du personnel œuvrant au sein de cette nouvelle clinique et du centre désigné d’évaluation.
Devant la flambée de cas, il importait pour le CIUSSS de la Mauricie-et-du-Centre-du-Québec de mettre en place cette clinique ouverte 7 jours sur 7.
Soulignons que si le besoin de dépister au-delà de 600 personnes par jour se manifeste, comme le souhaite le maire de Drummondville Alain Carrier, le CIUSSS MCQ affirme qu’il déploiera les ressources nécessaires pour y répondre.
Freiner la propagation et éviter les files d’attente
Dans la communauté, plusieurs citoyens rapportent qu’il est «normal» de voir les cas augmenter, résultat d’un plus grand nombre de personnes qui se font tester. À cette constatation, Mme Deschambeault indique : «Les cas augmentent quand même, car les gens sont malades. Ce n’est pas parce qu’on les dépiste qu’ils sont positifs. En fait, on les identifie mieux maintenant», nuance-t-elle. «Et en les identifiant, on espère que les gens respectent les consignes pour éviter de contaminer d’autres personnes. C’est l’objectif du dépistage massif : que les gens qui ont des symptômes puissent se faire dépister rapidement pour freiner la propagation».
Rappelons que la priorité est accordée aux symptomatiques de même qu’aux personnes qui ont été en contact avec un cas positif.
Par ailleurs, avec l’arrivée de l’hiver, le CIUSSS MCQ souhaitait par surcroît offrir un lieu où les usagers pourraient attendre à l’abri des intempéries et du froid.
«C’est ce qu’on voulait, améliorer l’expérience et être à l’abri des intempéries. On peut maintenant offrir un milieu plus agréable pour la clientèle et même, pour le personnel, car il y a plus d’espace pour travailler. J’ai interrogé beaucoup de gens avant leur test ou à la sortie et jusqu’à maintenant, les commentaires sont très positifs. Il y a même quelques médecins qui sont venus incognito et, par la bande, j’ai su qu’ils avaient dit que c’était bien organisé, structuré et fluide», affirme-t-elle avec fierté.
Exit également les files d’attente de cinq heures vécues en septembre dernier à la clinique mobile. De fait, les citoyens doivent préalablement prendre rendez-vous avant de se présenter.
«Notre horaire est ainsi mieux équilibré et on s’assure qu’il n’y a pas une file d’une cinquantaine de personnes. L’objectif c’est de contrôler l’affluence», souligne Mme Deschambeault.
Régler au quart de tour
Vendredi le 16 octobre, L’Express s’est rendu sur place pour observer le fonctionnement de cette nouvelle clinique. Le cœur même des activités se situe dans le vaste espace où étaient conservées les archives de la Société d’histoire.
Couples de personnes âgées voulant se faire rassurer, mamans avec jeunes enfants, adolescents, hommes et femmes entre 40 et 50 ans… la clientèle est très hétérogène. Sur le plancher, une douzaine d’employés sont présents pour les accueillir et contribuer à l’effort de dépistage massif, chacun ayant un rôle bien précis et un profil différent.
«Il y a des inhalothérapeutes, hygiénistes dentaires, nutritionnistes et des techniciennes en laboratoire. Il y a même un orthophoniste qui est venu. C’est une belle brochette», expose la chef de service, satisfaite.
À leur arrivée, les usagers n’ont qu’à suivre le circuit indiqué au sol par des flèches et les consignes. D’abord invités à se rendre à la première station de cueillette de données, où leurs coordonnées sont validées par une agente administrative, les usagers doivent ensuite se diriger vers un des postes d’évaluation.
«C’est à ce moment qu’on leur demande s’ils ont des symptômes et /ou qu’ils ont été en contact avec un cas positif. On va également faire de l’enseignement et les recommandations en conséquence», indique Mme Deschambeault.
Au centre de la salle, huit cubicules y sont aménagés ainsi qu’un poste de travail rempli d’écouvillons, d’équipements de protection et d’articles destinés à la désinfection. Telle une petite ruche, comme se plaît à dire la gestionnaire, le personnel s’active. Tout est réglé au quart de tour.
«On y retrouve les dépisteurs, deux personnes de l’hygiène et salubrité, un aide de service qui s’assure que les dépisteurs ont tout ce qu’il faut à portée de la main et un coordonnateur clinique qui répond aux questions des employés, gère les pauses de même que les cas complexes et fait le lien avec le portier pour voir s’il y a lieu, par exemple, d’accélérer la cadence. Tout le monde sait son rôle, il n’y a pas de confusion, donc on est certain que chaque étape est faite et qu’on ne manque pas de rien», explique Annie Deschambeault qui observe une belle synergie entre eux.
Entre chaque usager, la chaise, la tablette où l’on y dépose le masque et le distributeur à désinfectant sont désinfectés dans le cubicule.
«On est un milieu extrêmement sécuritaire. Si quelqu’un a toussé beaucoup et éternué et qu’on pense qu’il y a eu des gouttelettes sur les murs, la désinfection sera plus complète à ce moment-là. Les surfaces qu’on touche moins ou pas du tout sont nettoyées minimalement aux quatre heures. Il y a d’ailleurs une personne attitrée pour l’ensemble de la clinique», fait-elle savoir, en ajoutant que 1000 chiffons en microfibres sont utilisés par jour.
Durant la vingtaine de minutes passées devant les cubicules, l’auteure de ces lignes a fait connaissance avec Lysa-Michelle Dore, une adolescente accompagnée de sa sœur et son père. Quelques heures plus tôt, une de leurs amies recevait un résultat positif.
Aucun symptôme dès lors apparent, la Santé publique leur a quand même recommandé de passer un test.
«On était proches à l’arrêt d’autobus et on s’est collés», a-t-elle confié.
La jeune fille a rencontré Louise Gaudreau, inhalothérapeute fidèle au poste depuis le début de la clinique mobile. C’est elle qui a procédé au test et, par le fait même, mis en confiance Lysa-Michelle qui se croisait alors les doigts de ne pas faire partie des statistiques.
Nombre de dépistages pour la première semaine
Mardi 13 octobre : 450
Mercredi 14 octobre : 315
Jeudi 15 octobre : 361
Vendredi 16 octobre : 344
Samedi 17 octobre : 209
Dimanche 18 octobre : 230