COVID-19. Alors que la MRC de Drummond a été déclarée zone rouge hier, la directrice de la Santé publique de la Mauricie-Centre-du-Québec, Dre Marie-Josée Godi, exhorte les citoyens de respecter les mesures en place, malgré le fait qu’elles puissent être sévères et contraignantes, afin «d’aplanir la courbe qui est croissante et inquiétante».
Outre la MRC de Drummond, la Ville de Trois-Rivières et les MRC de Bécancour et Nicolet-Yamaska ont basculé dans le palier d’alerte maximale.
«Les équipes de santé publique ont analysé la situation épidémiologique pour l’ensemble de nos deux régions de façon très détaillée. Dans les territoires visés par le changement de palier au rouge, nous constatons des changements, notamment une hausse du nombre de nouveaux cas très élevé par rapport au nombre d’habitants, des éclosions dans différents milieux et un nombre de contacts significatifs élevé qui peut se situer entre quatre et dix», indique Dre Marie Josée Godi, directrice régionale de la santé publique.
Dans la MRC de Drummond, le nombre de cas de COVID-19 a plus que triplé en une semaine.
«Et il s’agit d’une hausse assez importante au prorata de la population», précise-t-elle.
Rappelons qu’en début de semaine, la MRC de Drummond détenait le plus fort taux d’incidence quotidien (nombre de nouveaux cas par jour par 100 000 habitants). Précisément, il est passé de 4,37 cas quotidiens pour la semaine du 20 au 26 septembre à 14,83 la semaine dernière. Pour l’ensemble de la région, pour les mêmes dates, l’incidence quotidienne est passée de 1,94 cas à 3,75.
«Le taux pour Drummond est énorme! Pour passer au palier rouge, il faut atteindre 10 pour 100 000 habitants», fait savoir Dre Godi.
«Le passage au palier rouge traduit le sérieux de l’évolution du virus dans la communauté. La situation est préoccupante. Donc il est important en ce moment de suivre les mesures mises en place, même si elles sont un peu plus sévères et restrictives pour la population malheureusement et qu’elles ont un impact majeur sur les commerces et le milieu économique, si on veut revenir à nos activités autant sociales que professionnelles et pour permettre justement de limiter la transmission du virus dans la communauté, les écoles et également dans les milieux de travail. Il faut que chacun des citoyens de la MRC de Drummond fasse sa part pour aplanir la courbe qui est croissante et inquiétante», soutient-elle.
Qu’est-ce qui explique l’évolution rapide de cette courbe?
«Cet été, ce qu’on a observé, c’est que le virus circulait quand même, mais de façon moins importante. Avec le temps qui devient plus frais, les gens ont tendance à être plus proches. Et avec la reprise des classes, les jeunes ont des contacts dans un contexte différent. En mars, on a très rapidement établi le confinement, donc les contacts entre les jeunes étaient limités. Avec le déconfinement, les contacts ont repris, puis intensifiés avec la réouverture des écoles et aussi des milieux de travail», spécifie-t-elle.
«Idéalement, c’est de revenir à la situation qu’on a connue au début de l’été où on a eu que très peu de cas, soit moins de cinq cas par jour dans Drummond. Avec cela, on pourrait revenir tranquillement à une situation qui nous remettrait dans un palier avec des mesures plus souples», laisse-t-elle tomber.
Rappelons que les nouvelles règles entreront en vigueur samedi soir. Les écoles du territoire devront aussi appliquer de nouvelles mesures dès le mercredi 14 octobre. Il en est de même dans le monde du sport et des loisirs.