HOCKEY. Il y a un an à peine, le nom de Thimo Nickl demeurait inconnu pour la plupart des amateurs de hockey. Aujourd’hui, le défenseur autrichien est un membre en règle d’une organisation de la Ligue nationale de hockey (LNH).
Fort d’une solide première campagne dans l’uniforme des Voltigeurs de Drummondville, Nickl a convaincu les Ducks d’Anaheim de le repêcher en quatrième ronde, au 104e rang au total, mercredi. Le dépisteur québécois Stéphane Pilotte est celui qui a attiré l’attention de ses patrons sur l’arrière qui célèbrera bientôt ses 19 ans.
«Quand Thimo est arrivé en Amérique du Nord, il ne possédait pas un grand bagage d’expérience. Il a joué son hockey mineur en Autriche, un pays qui ne fournit pas beaucoup de joueurs à la LNH. Il n’a pas nécessairement pu profiter des coachs ni du calibre pour progresser. En début de saison, nos attentes étaient donc modestes, mais le jeune s’est adapté tellement rapidement», a raconté Stéphane Pilotte, qui fait partie du personnel de recrutement des Ducks depuis maintenant huit ans et qui a notamment été derrière les sélections du Drummondvillois Alex Dostie et de l’ex-Voltigeur Maxime Comtois.
À mesure que la saison avançait, le détecteur de talents a été étonné de découvrir à quel point le coffre à outils de Nickl est bien garni.
«On aime particulièrement son ardeur au jeu. Il est dur à jouer contre. Pour son poids, il est fort physiquement. C’est un gars qui n’aime pas perdre. Il est travaillant et son attitude est exemplaire. Il possède aussi des habiletés assez étonnantes en offensive, dont un très bon lancer», a énuméré celui qui a également été recruteur chez les Blackhawks de Chicago au fil des ans.
Bien entendu, Nickl devra continuer de s’améliorer sur plusieurs fronts pour atteindre la LNH un jour.
«En quatrième ronde, il n’y a pas de joueurs parfaits. On achète ce qu’on veut, en étant conscient des défauts qui viennent avec. On va travailler avec lui, notamment pour qu’il améliore son agilité, ses pivots et ses lectures de jeu. Il a de beaux outils, mais il doit mettre tout ça ensemble. C’est un processus à long terme», a souligné Pilotte, qui compare le style de jeu de Nickl à celui du vétéran Marco Scandella, des Blues de Saint-Louis.
Un dossier complexe
Pour le moment, Thimo Nickl est toujours coincé en Europe en raison de la fermeture des frontières canadiennes. L’arrière de 6 pieds, 2 pouces et 176 livres a récemment signé un contrat avec l’équipe des moins de 20 ans du Rögle d’Ängelhom, en Suède. Les Voltigeurs espèrent toujours son retour, mais ce dossier complexe demeure entre les mains de la Ligue canadienne et du gouvernement fédéral.
«Je suis loin dans l’échiquier, mais je suis persuadé que les Ducks aimeraient le voir avec les Voltigeurs. François Beauchemin, qui s’occupe du développement de nos joueurs, habite d’ailleurs près de Drummondville. Thimo aurait donc la chance de recevoir les conseils d’un ex-joueur de la LNH sur une base régulière», a expliqué Stéphane Pilotte.
«En attendant, la bonne nouvelle, c’est que Thimo pourrait faire le saut avec son club professionnel en Suède s’il est trop fort pour l’équipe des moins de 20 ans», a ajouté l’homme de hockey de 54 ans, qui a amorcé sa carrière de dépisteur avec les Voltigeurs avant d’œuvrer chez les Cataractes, les Foreurs, les Olympiques, le défunt Junior et l’Armada.
Tandis que Nickl et William Dufour (Islanders de New York) ont trouvé preneurs au repêchage, leurs coéquipiers Xavier Simoneau et Jacob Dion ont été ignorés par les 31 équipes de la LNH. Bien que le circuit Bettman s’ouvre de plus en plus aux joueurs de petit gabarit, force est de constater que la taille demeure un précieux atout pour les espoirs professionnels.
«Je comprends ces gars-là d’être déçus, mais l’avantage qu’ils auront éventuellement en n’étant pas liés à une équipe, c’est d’être libres de recevoir des offres de contrat. Ils pourront choisir le club qui manque de profondeur à leur position», a fait remarquer Stéphane Pilotte.