EAU POTABLE. Drummondville veut mieux cibler les endroits où il pourrait y avoir présence de plomb dans l’eau potable et fait appel à la population.
Si la Ville procède à l’échantillonnage du plomb sur son réseau chaque année, elle devra maintenant le faire selon une réglementation plus stricte compte tenu des modifications apportées au Règlement sur la qualité de l’eau potable.
«La norme pour le plomb dans l’eau potable était de 10 microgrammes par litre. Maintenant, elle est de 5 microgrammes par litre. Il y a aussi eu des précisions quant aux méthodes de prélèvement pour nos échantillons», explique le chef d’exploitation de l’usine de traitement d’eau potable de Drummondville, Étienne Parent.
Récemment, Drummondville s’est doté d’un plan d’action visant à déterminer si des secteurs sont à prioriser en ce qui concerne la présence de plomb dans l’eau potable. La Ville veut d’abord déceler les zones où des entrées de service ou des conduites de raccordement en plomb ont possiblement été installées.
La dissolution du plomb présent dans les tuyaux, notamment ceux de raccordement entre certaines maisons et le réseau de distribution municipal, fait en sorte qu’il peut en avoir en petites quantités. «Le plomb ne provient pas de l’eau potable, mais du passage de l’eau potable à travers cette plomberie et ces tuyaux qui peuvent contenir du plomb. Les secteurs les plus âgés de la ville sont ceux qui sont davantage concernés», précise M. Parent.
Les entrées de service en plomb ont été installées dans des maisons unifamiliales et des immeubles, particulièrement dans la période entre 1940 et 1955, et même jusque dans les années 1970. Le Code national de la plomberie a de son côté interdit l’utilisation des soudures contenant plus de 0,2 % de plomb en 1989.
Sur son site web, Drummondville a créé une carte interactive où il est possible de repérer les secteurs susceptibles d’être concernés. Une vidéo informative permet également aux citoyens de reconnaître une conduite en plomb. «Les citoyens pourront vérifier, s’inscrire avec le formulaire et ça fera partie de nos priorités pour aller échantillonner», indique le chef d’exploitation de l’usine de traitement d’eau potable.
Des échantillonnages seront prélevés à domicile entre le 1er juillet et le 1er octobre de chaque année. Une trentaine de tests sont demandés annuellement sur le territoire drummondvillois par le ministère. «On va peaufiner nos prélèvements pour déterminer la source du plomb de façon plus précise, c’est-à-dire si ça vient de l’entrée de service côté public ou côté privé ou de l’intérieur de la résidence», mentionne Étienne Parent.
Lorsque la Ville obtiendra les résultats, elle pourra déterminer si des correctifs sont nécessaires sur l’ensemble du réseau ou seulement sur le site où il y a des dépassements. «Les trois prochaines années vont nous permettre de préciser le plan d’action, qui est préliminaire pour l’instant», fait-il savoir.
Bien que les risques liés à une exposition excessive au plomb dans l’environnement soient rares au Québec, les fœtus, les nourrissons et les jeunes enfants sont particulièrement vulnérables et sensibles aux effets du plomb sur le développement neurologique.