BASEBALL. Drummondville a quitté la Ligue de baseball majeur du Québec (LBMQ) il y a déjà huit ans maintenant, mais la région demeure bien représentée dans la finale entre le Cactus de Victoriaville et les Cascades de Shawinigan.
L’une des pierres angulaires du Cactus depuis maintenant huit saisons, le vétéran David Cyr en est à sa deuxième présence en finale du circuit. Après avoir perdu le premier match à domicile, les Victoriavillois ont pris les devants 2-1 dans cette série quatre de sept.
«Jusqu’ici, toutes les parties sont serrées et se décident au dernier moment, a souligné David Cyr. On est deux équipes qui se ressemblent vraiment. Ils misent sur le meilleur lanceur de la ligue en Matthew Rusch, mais on a plus de profondeur au monticule. C’est ce qui va nous avantager au bout du compte.»
Durant la saison écourtée par la pandémie, le Cactus s’est hissé au premier rang du classement général avec une fiche de 11 victoires et 4 défaites. L’équipe a ensuite vaincu les Blue Sox de Thetford Mines et les Pirates de Saint-Jean-sur-Richelieu en séries éliminatoires.
«C’est une année spéciale, mais ça nous a avantagés puisque quelques joueurs professionnels se sont joints à notre équipe. Ça a changé le visage de notre alignement. Pour ma part, c’est la meilleure équipe avec qui j’ai évolué depuis que je joue au baseball», a affirmé David Cyr.
«Au-delà du talent, le Cactus va toujours chercher des individus qui cadrent bien dans sa philosophie, a-t-il ajouté. L’organisation privilégie le caractère, l’attitude et la personnalité des joueurs. C’est pourquoi notre noyau est tissé aussi serré.»
Une approche différente
À l’âge de 37 ans, l’athlète originaire de Saint-Germain-de-Grantham est conscient que l’opportunité de remporter un championnat ne survient pas souvent au cours d’une carrière. «Je n’ai pas gagné en séries depuis l’époque où notre équipe dominait dans le junior AA à Drummondville. Mais cette année, on peut vraiment y croire. On a l’équipe pour aller jusqu’au bout.»
Autrefois reconnu comme l’un des meilleurs arrêt-courts défensifs au Québec, Cyr a surtout été employé au troisième coussin ces dernières années. Transformé en voltigeur de gauche depuis le début des séries, il a également été appelé à remplir le rôle de frappeur désigné à quelques reprises.
«Mon approche au bâton a changé avec les années, a expliqué le frappeur droitier. J’ai longtemps agi comme deuxième frappeur dans l’alignement. Aujourd’hui, je suis plus souvent placé au cinquième ou sixième rang. Il y a toujours des gars sur les buts et c’est mon rôle de les faire compter.»
Ayant évolué avec les défunts Dodgers de Drummondville entre 2008 et 2012, dans le calibre alors connu sous l’appellation de senior élite, David Cyr se réjouit des succès du Brock dans le circuit senior BB de Québec ces dernières années. La bande de Mathieu Audet est-elle maintenant prête à faire le saut dans la LBMQ selon lui?
«Drummondville possède de bons atouts, comme sa position géographique, son terrain et sa foule qui est toujours au rendez-vous. Par contre, les meilleurs joueurs de l’équipe comme Xavier Tremblay ou Michael Zgorzelski appartiennent à d’autres clubs dans notre ligue. Ça va leur coûter des choix au repêchage. L’organisation devra être patiente. Les premières saisons risquent d’être les plus difficiles», a fait valoir le passionné de baseball.
Demeurant fidèle au Cactus, Cyr commence néanmoins à jongler avec l’idée d’accrocher son gant. «J’y vais une saison à la fois. Avec le voyagement à tous les matchs et les pratiques, ça représente beaucoup de sacrifices pour moi, mais aussi pour ma blonde et mes enfants qui grandissent. Je dois aussi écouter mon corps, qui commence à être hypothéqué. Mais quand j’arrive sur le terrain, j’ai tellement de plaisir que j’en oublie les sacrifices. Le Cactus, c’est devenu ma famille d’été.»
Karl Gosselin
Chez le Cactus, David Cyr sert également de mentor pour le jeune joueur d’avant-champ Karl Gosselin. À sa deuxième saison dans la LBMQ, le Drummondvillois de 23 ans est vite devenu un élément de premier plan au sein de la formation des Bois-Francs.
«Karl est un joueur très complet. Peu importe ce que le coach lui demande, il peut le faire grâce à sa polyvalence. Même quand il ne joue pas à sa position naturelle, il est capable de performer. Il est une pièce importante de notre casse-tête», a affirmé Cyr.
Après des débuts fracassants avec le Cactus, Gosselin a compilé des statistiques moins spectaculaires cet été. «En début de saison, je me cherchais un peu, a admis le frappeur droitier. Il faut dire que le temps de préparation n’a pas été le même en raison du confinement. Mais en séries, les choses se sont replacées pour moi. Je frappe plus loin dans l’alignement, mais j’ai la chance de faire rentrer des gars à toutes mes apparitions au bâton.»
Le jeune homme s’est dit choyé de côtoyer des professionnels de la trempe de Karl Gélinas, Josué Peley et David Glaude. «On fait une rotation pour leur faire de la place dans l’alignement. Ce sont des gars d’expérience qui se sont vite intégrés à notre équipe. C’est facile de partager le terrain avec des joueurs de ce calibre.»
Ayant traversé quelques saisons difficiles durant son stage avec le Rocket de Coaticook dans les rangs juniors élites, Karl Gosselin savoure donc pleinement de cette première présence en finale de la LBMQ.
«C’est une finale qui donne lieu à un beau spectacle. Le niveau de baseball est très relevé. Les deux clubs mériteraient la victoire. C’est dommage que le nombre de spectateurs soit limité, parce que les gradins seraient remplis.»
Outre Gosselin et Cyr, le Cactus mise aussi sur Étienne Blanchette et Pier-Olivier Dostaler, qui ont déjà joué ou dirigé des équipes à Drummondville. Dans le camp des Cascades, on retrouve notamment Jean-François Daneault, un ancien lanceur des Dodgers.
Avant le quatrième match, mercredi, la LBMQ a annoncé que le reste de la finale sera disputée à huis clos en raison des nouvelles mesures sanitaires en vigueur.