MAGAZINE. La persévérance d’Heidi Jutras est sans faille. Comptant 23 ans de métier, la choriste a réussi à tracer son propre chemin, malgré les obstacles qui se sont posés sur sa route. Son parcours à La Voix témoigne de sa détermination, car sept auditions ont été nécessaires avant qu’elle soit sélectionnée.
Maxmania, Canadian Idol, Star Académie, Canada’s Got Talent et La Voix: Heidi Jutras a toujours espéré percer dans le milieu de la télévision, et ce, en multipliant les auditions. Si ses premières tentatives ont débuté à l’âge de 15 ans, la chanteuse a poursuivi sa quête jusqu’à ses 33 ans. «Je suis quelqu’un de vraiment déterminé et j’ai beaucoup de volonté. Quand j’ai quelque chose dans la tête et je reçois tout le temps des ‘’non’’ ça me nourrit encore plus. Il y a une partie de moi qui essaie de comprendre pourquoi j’avais des refus», explique-t-elle.
À La Voix, Heidi Jutras a auditionné sept fois avant d’avoir la chance de participer aux auditions à l’aveugle. «Je suis contente que ça arrive cette année. Si c’était arrivé quand j’étais plus jeune ou dans les dernières années, je n’aurais pas eu assez de maturité pour faire ça. À la télévision, on a l’impression que tout est beau et qu’on est dans la ouate. En vrai, il y a beaucoup de stress. Il y a beaucoup de choses à gérer et à penser. Je n’aurais pas été prête», témoigne-t-elle.
Un total de trois sièges s’est tourné en sa faveur. «En dedans, j’étais soulagée parce que je me disais que je n’avais pas fait ça pour rien.» Les beaux mots de Pierre Lapointe ont finalement charmé la candidate, qui est d’ailleurs toujours dans la course.
Choriste avant tout
Heidi Jutras entrevoit son passage à La Voix comme une petite victoire. Grâce à sa réalisation, elle prouve à certains de ses détracteurs qu’il est possible de percer en musique en pratiquant, à la base, un métier de choriste. «Certaines personnes pensent que si on est choriste, c’est parce qu’on n’est pas assez bon pour être en avant. C’est tellement faux. Être choriste, c’est un choix et surtout, c’est beaucoup de travail», affirme-t-elle.
Selon l’artiste, le bagage musical qu’elle possède a été bénéfique lors de ses performances à La Voix. «Comme dirait Johanne Blouin : ‘’tout choriste peut être chanteur, mais ce n’est pas tous les chanteurs qui peuvent être choriste’’.»
Justement, c’est grâce à Johanne Blouin qu’Heidi Jutras a réalisé la beauté de son métier. «J’ai fait ma Techniques professionnelles de musique et chanson avec Johanne Blouin au Cégep de Drummondville. C’est là que j’ai commencé à faire mes premiers contrats de choriste pour elle. Tout le bagage que tu as besoin pour faire ce métier-là, c’est en grande partie elle qui me l’a légué.»
Kim Richardson et Sylvie Desgroseilliers ont aussi été des piliers importants dans la carrière de la choriste. «Ces trois artistes sont les fées marraines de ma carrière», ajoute-t-elle.
Un second souffle
L’expérience de La Voix a pour effet d’amener un vent de fraîcheur dans le quotidien d’Heidi Jutras. «Un moment donné, on se plaît à faire ce que l’on aime et on devient blazé par la routine. Je cherchais quelque chose pour faire remonter la poussière, de me redonner des étoiles dans les yeux. La musique est une passion, mais quand la musique devient un travail, on perd un peu ces étoiles-là. En allant dans l’inconnu et dans l’instabilité, ça vient bouleverser les fondations que j’ai pour être plus solide. Ce sont de nouvelles expériences à mettre dans son baluchon».
Malgré ses performances en tant que soliste, la Drummondvilloise n’est pas prête à faire une croix sur sa profession de choriste. «Je veux pouvoir m’évader en chantant mes chansons de temps en temps, tout en gardant le métier de choriste», soutient celle qui préfère se diriger vers une approche équilibrée.
Heidi Jutras a affronté deux candidats de son équipe lors des chants de bataille, dimanche dernier. La chanteuse a finalement été écartée de la course, après une performance haute en émotions.