ÉDUCATION. Dans un contexte où les cas de COVID-19 connaissent une recrudescence, le Centre de services scolaire des Chênes (CSSC) affirme que l’apprentissage à distance est inévitable, ce qui amène plusieurs défis au niveau de l’équipement informatique, de la connexion internet et de l’implication des parents.
Depuis la rentrée, trois individus ont reçu un résultat de dépistage positif pour la COVID-19 au CSSC, soit au Centre de formation Sainte-Thérèse, à l’école primaire Saint-Nicéphore et à l’école secondaire Marie-Rivier. «Sommes-nous surpris d’avoir des cas de COVID? Certainement pas. S’il y a des cas de COVID dans la population, il faut s’attendre que dans nos écoles, il ait des cas. L’important c’est de bien les gérer. On est très content parce qu’on a une très belle collaboration avec la santé publique», affirme le directeur général du CSSC, Lucien Maltais.
Un travail rigoureux est réalisé pour tenir un registre des absences. «On prend en note les absences du personnel et des élèves. S’il y a des symptômes qui pourraient être liés à la COVID, ce sont toutes des choses qui sont prises en note. Ça facilite beaucoup les enquêtes de la santé publique.»
Absences
Un élève peut être retiré de son milieu scolaire pour plusieurs raisons. Par exemple, il doit s’absenter s’il a été en contact avec un membre de son entourage qui a un risque de développer la maladie. En cas d’isolement préventif, l’enseignant effectue un suivi à distance avec l’élève pour qu’il n’accumule pas de retard. «Pour nos enseignants, c’est exigeant parce qu’il y a de plus en plus d’absentéisme. Quand c’est pour une certaine période, c’est l’enseignant qui doit fournir du travail. Donc, l’enseignant a ses élèves en classe et donne en même temps du travail pour ceux qui sont à distance», explique M. Maltais.
Un confinement à plus grande échelle peut aussi avoir lieu. Si un élève reçoit un résultat positif relié au coronavirus, une classe complète peut être isolée à la maison, s’il y a un risque de transmission. «Lorsque toute la classe va en confinement, les enseignants vont être préparés à donner un enseignement à distance. Est-ce que l’enseignement à distance est parfait? Non. On va comprendre qu’on préfère avoir nos élèves à côté de nous plutôt que de les encadrer à distance», avoue le directeur général.
Pour les élèves qui ont une condition médicale particulière, une école virtuelle a été créée pour répondre à leurs besoins. Actuellement, un total de 16 étudiants – du primaire au secondaire – y est inscrit. Des enseignants ont été attitrés strictement à ces fonctions.
Soulignons que huit enseignants se sont retirés de leur classe pour des raisons médicales, depuis le début de l’année. Ces professionnels pourraient être réorientés vers l’école virtuelle, suggère Bernard Gauthier, directeur adjoint du service des communications.
Équipements et connexion internet
Les enseignants du primaire et du secondaire ne s’adressent pas à une clientèle universitaire qui est habituée à jongler avec la dynamique de la formation en ligne. Les élèves ont besoin d’un support plus important, autant au niveau pédagogique que technologique.
Le CSSC se dit prêt à répondre à la demande. «On a même acheté du matériel pour fournir des équipements informatiques à des élèves. On a acheté 3000 Chromebook et environ 800 iPad. Il y a encore des achats qui vont se faire. On est équipé pour fournir un équipement informatique à chaque élève», assure M. Maltais, précisant que cette affirmation s’applique à toute éventualité.
En revanche, la connexion internet représente un plus grand défi. «C’est un problème assez complexe. Comme centre de services scolaire, on veut être facilitateur et essayer de trouver des solutions, mais de prendre la problématique au complet, ça serait de prendre une responsabilité qui nous ne revient pas.»
Des pistes de solutions sont actuellement étudiées. «On prévoit de fournir certaines clés USB avec le signal téléphonique. Par contre, ça a ses limites», admet M. Maltais.
Implication des parents
L’implication des parents est amplifiée dans un contexte d’apprentissage à distance. «C’est difficile pour les parents d’organiser le tout. On est conscient de cette difficulté, mais on ne pourra pas aller à la maison. Cette responsabilité-là est collective. Oui, ça appartient à l’école, mais le parent va se trouver avec une responsabilité que peut-être lui ne souhaiterait pas avoir, mais qu’il va avoir, comme on a vécu au printemps», informe M. Maltais.
La charge parentale constitue un enjeu de taille. «Personnellement, je regarde mon enfant qui va être à la maison. Ma conjointe est enseignante. On peut se poser la question : comment on va faire pour encadrer notre jeune à l’école secondaire? Je me mets dans la peau du parent, qui a trois enfants au primaire et qui travaillent en même temps.»
Pour l’instant, M. Maltais est rassuré par la volonté gouvernementale actuelle qui privilégie la fermeture des classes et des écoles, question d’éviter un confinement total du CSSC. «Tant et aussi longtemps qu’on garde nos élèves à l’école, je suis confiant qu’on va avoir une belle année scolaire», assure-t-il.
Malgré la vision du directeur général, plusieurs parents se sont tournés vers l’école à la maison pour leur enfant. En l’espace d’un an, les demandes ont passé de 75 à 114, ce qui constitue une augmentation de 39.
À la recherche de suppléants
Concernant la pénurie d’enseignants, M. Gauthier affirme que tous les postes ont été pourvus: «Là où ça devient plus problématique, c’est quand on a des besoins en suppléance à la journée. Ça va être plus difficile dans certains secteurs d’activité, entre autres, quand on a besoin de spécialistes en anglais au primaire.»