MAGAZINE. Lorsque qu’un plongeur saute à l’eau, on peut facilement imaginer qu’il va à la rencontre de poissons exotiques dans une mer bleue dévoilant une magnifique barrière de corail au beau milieu d’un pays tropical. Ce n’est pas ce qui allume Éric Bourret. Il préfère de loin les cavernes et les fonds boueux des plans d’eau québécois.
Il y a un peu plus de 10 ans, Éric Bourret a reçu l’invitation d’un cousin pour qu’il essaie la plongée sous-marine. Un choix qu’aujourd’hui le Drummondvillois ne regrette pas. «J’aime l’eau depuis que je suis jeune, mais je suis un gars de montagne. De nature. Mon cousin m’a dit que je manquais tout de la vie, que tout ce qu’il y a se trouve sous l’eau. Dès ma première initiation, j’ai eu le coup de foudre pour la plongée sous-marine», raconte le plongeur de 40 ans.
Au fil des ans, il a obtenu plusieurs certifications et brevets, dont celle de «full cave diver».
«On se dit souvent «j’aurais donc dû». Alors je me suis lancé dans cette aventure à fond. J’ai découvert une passion et une fascination pour les plongées plus techniques. J’aime relever des défis et travailler dans des conditions difficiles. Regarder les poissons, c’est bien beau, mais je peux faire ça en apnée. J’aime mieux me casser la tête», ajoute M. Bourret.
De passion à métier
C’est un peu par hasard que le plongeur a commencé à travailler sous l’eau. «J’ai été recommandé par un ami qui a su que le Club de voile de Drummondville cherchait une personne pour aller récupérer un moteur perdu au fond de la rivière. Je me suis rendu compte qu’il y avait un besoin pour la recherche et la récupération. Aussi, l’inspection d’une coque de bateau coûte moins cher au client quand c’est fait directement dans l’eau», explique celui qui a fait de sa passion une entreprise, baptisée Deeper Underwater.
Dès lors, il a commencé à travailler pour des compagnies de forage qui installent des tuyaux à même la rivière pour apporter de l’eau aux résidences en bordure des plans d’eau. «Il y a une main de forage sous l’eau et mon travail consiste à changer la vis sans fin et fixer un tuyau. Par la suite, la pompe submersible est installée. Parfois, ce n’est pas de tout repos, les pièces sont lourdes et il m’arrive de devoir marcher dans la boue avec l’équipement sur le dos», raconte le Drummondvillois.
Avec les années, après plusieurs formations au Canada et à l’étranger, le métier de plongeur l’a mené dans tout le Québec.
«L’an dernier, j’ai effectué une centaine de sorties. Outre le travail, j’ai participé à l’événement 24 heures pour mon fleuve. C’est une mission pour ramasser des débris dans le Fleuve Saint-Laurent. Nous avons récupéré 4 tonnes de déchets… C’est incroyable! Nous avons mis la main sur une arme à feu et on aurait pu croire que c’était lié à un crime, mais finalement les policiers ont confirmé que c’était un pistolet de départ pour des courses de bateau! Il y a toujours des surprises dans l’eau. Quand ce n’est pas des trésors, ce sont des poissons curieux qui viennent nous picosser dans le dos», lance M. Bourret, sourire en coin.
Les fonds marins… et la Saint-François
L’eau est à la base une richesse naturelle pure. Cependant, les fonds marins peuvent altérer la composition de l’eau, ce qui rend le travail des plongeurs plus difficile.
«La rivière Saint-François est propre, mais elle est tellement boueuse que la visibilité n’est pas vraiment optimale pour faire des recherches. Parfois je ne peux même pas voir ma main devant moi. En revanche, quand je plonge dans des caves, je découvre des espèces de poisson que je n’aurais imaginé. Il y a aussi des fossiles. C’est merveilleux. La spéléologie est dangereuse, mais j’aime ce genre de défi. Ça nous pousse à constamment à nous former», fait-il savoir.
Une plongée inusitée
Petite anecdote : lors d’une excursion au lac Memphrémagog, le plongeur drummondvillois et son équipe ont été interpellés par la police de la municipalité.
«Ils sont venus nous voir et on ne savait pas trop pourquoi. C’est alors qu’ils nous ont demandé d’aller relever le numéro de série d’un bateau et d’une motomarine volés qui se trouvaient au fond du lac! Avec notre équipement, on a pu facilement leur rendre ce service», raconte-t-il.
Les certifications d’Éric Bourret
- NAUI worldwide et instructeur
- Croix-Rouge canadienne et instructeur
- Technical diving international
- PADI
- Scuba diving international
- FQAS et instructeur