COVID-19. Les files s’allongent aux cliniques de dépistage à Drummondville ces derniers jours. Les citoyens se présentant à l’unité mobile doivent prendre leur mal en patience alors qu’il faut compter en moyenne cinq heures d’attente pour la grande majorité.
Le nombre de tests effectués a fait un bond de 25 % en quatre semaines, passant de 804 (semaine du 16 août) à 1005 (semaine du 6 septembre). Un peu plus du tiers y est réalisé à l’unité mobile. Depuis la semaine dernière, l’autobus est garé à côté de la patinoire réfrigérée Victor-Pepin, où de plus en plus de citoyens s’y présentent.
Ali Hanoune et sa fille sont arrivés dès l’ouverture de la clinique mobile mardi, à 9 h, et déjà, une trentaine de personnes attendaient devant eux.
«Nous étions près des fenêtres de la bibliothèque là-bas», indique-t-il en pointant l’endroit exact, soit près de l’entrée principale du côté du terminus.
Devant cette file apparaissant interminable, quelques familles ont rebroussé chemin.
À 10 h 30, des gens se voyaient déjà refuser l’accès. La capacité était atteinte avec les tests effectués jusqu’alors et le nombre de personnes patientant en file. Entre 65 et 70 personnes peuvent être vues quotidiennement.
À 14 h, M. Hanoune n’avait toujours pas mis les pieds dans l’autobus. Environ cinq personnes le précédaient.
«Je viens pour ma fille. Je dois manquer une journée de travail et elle, de l’école, pour peut-être devoir revenir demain. Il lui faut un résultat pour pouvoir retourner à l’école», laisse-t-il entendre.
Un peu plus loin, Chantal Larente est un peu désespérée.
«Je suis venue hier, mais je suis arrivée trop tard. Ce matin, je me suis dit que j’allais arrivée tôt… depuis 9 h 30 que j’attends. Je ne pensais pas que ce serait long de même! Je n’ai pas mangé de la journée et il n’y a pas moyen de s’asseoir», se désole-t-elle.
Une salle de bain et un abreuvoir sont néanmoins à la disposition des citoyens, dans le bâtiment jouxtant la patinoire.
Les personnes rencontrées par L’Express ont affirmé qu’ils ont tenté à maintes reprises d’appeler la ligne dédiée à la COVID-19.
«C’était impossible d’avoir la ligne. On a perdu des heures», ont affirmé certains.
«Lorsque j’ai réussi à parler à quelqu’un, c’était full», mentionne Ali Hanoune.
Le CIUSSS de la Mauricie-et-du-Centre-du-Québec admet que la ligne a connu des ratés au cours des derniers jours.
«C’est vrai que l’attente pouvait être longue, car on a eu des petits pépins, mais ça s’est résorbé mardi après-midi», explique Julie Michaud, agente d’information.
«J’aimerais souligner que les gens ont la possibilité de laisser un message sur une boîte vocale en laissant leurs coordonnées afin de se faire rappeler dans les prochaines heures», ajoute-t-elle.
Solutions
Il y a à peine quelques semaines, l’attente à la clinique mobile pour y subir un dépistage était nettement inférieure à celle des derniers jours, variant entre 10 et 15 minutes.
«Partout au Québec, on remarque une hausse des gens qui se déplacent pour subir un dépistage ou qui appellent pour obtenir un rendez-vous. Les demandes ont triplé passant de 10 000 à 30 000 par jour», note Mme Michaud.
«Les équipes travaillent fort pour assurer l’accessibilité du service et il y aura assurément des pistes de solution qui seront annoncées prochainement par le gouvernement. Il y a certaines actions dans la mire des équipes, mais il faut voir quelle est l’orientation du gouvernement avant», souligne-t-elle, en mentionnant que l’outil de dépistage s’avère une «belle alternative pour être rassuré ou avoir des conseils».
Dépistages par semaine dans la MRC de Drummond, entre le 17 août et le 11 septembre
Total par semaine
16 août : 804
23 août : 882
30 août : 889
6 septembre : 1005
Clinique mobile
16 août : 200
23 août : 330
30 août : 307
6 septembre : 302
Clinique désignée de dépistage (CDD)
16 août : 506
23 août : 450
30 août : 515
6 septembre : 622
Clinique désignée d’évaluation (CDÉ)
16 août : 98
23 août : 102
30 août : 67
6 septembre : 81
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