POLITIQUE. Drummondville ayant un nouveau maire, Yves Grondin retrouve son siège de conseiller municipal du district 8 qu’il occupe depuis 15 ans. C’est avec un sentiment du travail accompli et une dose d’émotivité qu’il fait le bilan de ses sept mois à la mairie pour le moins mouvementé.
«Ça n’a pas été toujours facile, mais j’ai essayé de faire ça dans le calme et d’être serein, malgré quelques petits sauts de tempérament. Ç’a été palpitant et stimulant comme expérience. J’ai vu une autre facette du monde municipal, notamment avec la MRC. Je suis vraiment content de l’avoir fait et je l’ai fait au mieux de mes capacités», confie-t-il en toute honnêteté.
Yves Grondin, rappelons-le, a succédé à Alexandre Cusson à la suite de sa démission. Il est entré en poste le 1er février 2020 et devait assurer ce rôle jusqu’à l’élection partielle qui devait se tenir au printemps.
«Le 3 mai, c’était fini pour moi (l’intérim à la mairie)!» croyait-il.
Il était loin de s’imaginer qu’un mois après le début de son mandat, il aurait à gérer une ville en temps de pandémie.
«Je n’ai jamais vu un agenda se vider aussi rapidement et se remplir aussitôt», observe-t-il en souriant.
Les journées commençaient tôt, très tôt, et se terminaient bien après 17 h.
«J’ai eu un immense plaisir de travailler de très près avec l’administration municipale, dont le directeur général Francis Adam. Nous étions souvent les deux premiers arrivés et les deux derniers partis. Je souhaite aussi à remercier la fonction publique qui a fait un travail extraordinaire au cours des derniers mois. Des employés dévoués prêts à aller aider partout», tient-il à souligner.
L’accès au Fonds d’intervention pour les petites entreprises (FIPE) au montant de 1,2 M$ est l’un des dossiers dont M. Grondin est particulièrement heureux d’avoir contribué, dans le cadre de la pandémie.
«Au départ, personne ne nous donnait la permission. On faisait des pressions avec la SDED (Société de développement économique de Drummondville) (…) Et les deux députés avec le ministère ont réussi à trouver dans la loi les façons de faire pour l’obtenir. Pour nous, ç’a été une belle victoire. Ils ont travaillé très fort pour trouver le chemin pour qu’on l’obtienne», raconte-t-il.
Une longue réflexion
Yves Grondin a réfléchi longuement avant de prendre la décision de ne pas déposer son bulletin de candidature à l’élection partielle. Toute l’incertitude que crée l’organisation d’élection en temps de pandémie et essentiellement, toute la question de l’allocation de départ et de transition qu’il qualifie de «désavantageuse» sont les deux éléments principaux qui l’ont guidé vers son choix.
«J’ai pris ma décision mercredi (deux jours avant la fin de la période de mise en candidature). Il faut d’abord savoir une première chose, si j’avais décidé de me présenter cette année, il aurait fallu que je démissionne de mon poste de conseiller municipal puisque le mandat n’est pas terminé, ce qui n’aurait pas été le cas en 2021, mais la Loi ne fait pas la différence entre une démission pour aller [travailler] ailleurs et pour aller à la mairie. Alors comme je suis obligé de démissionner, je ne peux pas toucher à l’allocation de départ et de transition qui, pour moi, représente un peu plus de 50 000 $ au fil des ans. En tant qu’agent de pastorale, je n’ai pas de fonds de pension et le salaire de conseiller ne permet pas d’avoir l’assurance-chômage. Ce montant-là, pour la nature de notre famille, mon épouse étant déjà à la retraite, est très significatif», explique-t-il en toute transparence.
«De plus, plein de questions entourant l’élection demeure en suspens. Ça nous fait juste dire que s’il y avait eu élection, ça aurait été compliqué à gérer. La pandémie engendre beaucoup de conséquences. Les circonstances font que ce n’était pas un bon timing pour moi», poursuit-il, ne cachant pas que la famille, notamment ses petits-enfants, a été un autre élément qui a penché dans la balance.
Signe qu’il a hésité, M. Grondin a quand même récolté les 50 signatures nécessaires durant sa période de réflexion.
«La semaine dernière, beaucoup de personnes m’ont sollicité et ne comprenaient pas pourquoi je n’y allais pas finalement, mais sachant les raisons, ils trouvaient ça logique», indique-t-il.
S’il ne s’agit pas d’une simple décision, M. Grondin affirme qu’il est maintenant en paix avec son choix.
«J’ai été privilégié de servir la ville durant les derniers mois, expose-t-il, ému. Les gens en général m’ont fait part de leur satisfaction et m’ont dit que j’ai été une figure rassurante pendant la pandémie. Je suis fier du travail accompli!»
En plus de reprendre son rôle de conseiller municipal, Yves Grondin doit normalement continuer à siéger à titre de maire adjoint.
«Le prochain maire aura le choix de faire ses nominations, s’il veut», laisse-t-il entendre.
Au sujet du maire, Alain Carrier, M. Grondin assure sa collaboration.
«Il y a quelques semaines, dans une petite vidéo publiée sur Facebook, j’avais dit que je serais loyal peu importe la personne qui occuperait le siège du maire et c’est dans cet esprit que je suis. Je vais me rendre disponible si M. Carrier a besoin de moi», conclut-il.