ÉLECTIONS. Dans une lettre ouverte transmise aux médias mercredi soir, Mathieu Audet a annoncé qu’il ne sera finalement pas candidat à la mairie de Drummondville lors de l’élection partielle du 4 octobre prochain.
L’ancien chef du cabinet du maire Alexandre Cusson remet carrément en question l’utilité de tenir des élections municipales partielles. Les coûts importants qui y sont liés, le fait que la majeure partie des décisions budgétaires seront prises par le conseil municipal avant l’entrée en poste du prochain élu ainsi que le peu d’information qui a été transmise aux candidats et aux citoyens dans les dernières semaines quant à la façon dont se déroulera la période électorale, sont les principales raisons qui motivent ce dernier à adopter cette position.
Le montant lié à l’organisation des prochaines élections municipales avoisinera le demi-million de dollars, une somme qui devra être entièrement assumée par les contribuables drummondvillois.
Considérant les difficultés économiques que traversent actuellement les différentes municipalités au Québec, Mathieu Audet questionne donc l’urgence de tenir de prochaines élections municipales partielles en octobre prochain.
«L’argent se fait rare : certains services à la Ville devront être coupés; des projets, reportés. Je suis convaincu que le service des finances devra faire maintes manœuvres afin de proposer un budget équilibré au conseil municipal et qu’il y arrivera, mais ça ne sera pas de tout repos. Cela étant, au moment où un comité national se penche sur l’organisation des élections municipales en 2021, n’est-il pas précipité d’obliger les Villes à dépenser, dans l’urgence, un demi-million de dollars dans le but d’organiser des élections partielles, alors que le nouvel élu sera en poste pour moins d’un an? Si le contexte que nous connaissons présentement reste inchangé, nous pouvons penser que deux élections successives coûteront plus de 1 000 000 $ aux contribuables drummondvillois. C’est un montant très considérable», met en relief Mathieu Audet.
Plan triennal des immobilisations
M. Audet est aussi d’avis que les élections partielles auraient dû avoir lieu avant le mois d’octobre, et ce, pour que le nouvel élu puisse participer à l’adoption du plan triennal d’immobilisation, une étape qui se fait généralement en septembre.
«On a reporté à deux reprises les élections municipales partielles sans que l’on nous tienne au courant de la suite des choses. Je pense qu’il aurait été essentiel que ces élections aient lieu avant le mois d’août 2020, afin que le nouveau maire ait son mot à dire quant à l’adoption du plan triennal d’immobilisation. Je l’avais mentionné publiquement avant la période estivale : à mon sens, les élections partielles perdent de leur utilité si la nouvelle mairesse ou le nouveau maire ne peut avoir l’influence voulue sur les décisions entourant les grands projets à la Ville, comme il ou elle, je le répète, sera en poste pour moins qu’un an. C’est quand même près de 15 000 $ par jour en taxes qui seraient dépensés pour qu’un nouvel élu prenne place pour 11 mois», ajoute-t-il.
De surcroît, lors de l’arrivée du nouvel élu, l’analyse entourant le budget de fonctionnement 2021 de la Ville de Drummondville sera grandement avancée. Selon Mathieu Audet, l’arrivée en poste en octobre du maire ne lui permettra pas d’établir ses couleurs quant à la répartition budgétaire de la Ville.
«Avec des élections qui se tiendront en octobre, le nouveau maire n’aura pas le temps voulu afin de partager clairement sa vision concernant la répartition budgétaire pour la prochaine année. Dans le cadre d’un mandat de 4 ans ou encore en participant aux processus budgétaires liés à l’année en cours, il aurait été possible de mettre en application certains projets que je souhaite proposer dans le cadre de ma campagne. Il serait très malhonnête pour tout éventuel candidat de mentionner que l’on peut réaliser ses promesses selon le contexte actuel, soit dans le cadre d’un mandat de moins d’un an alors que presque tout est décidé, considérant que le nouvel élu entrera en poste en octobre», ajoute Mathieu Audet.
Une porte ouverte
Par ailleurs, l’homme de 31 ans a fait savoir qu’il ne ferme cependant pas la porte à une éventuelle implication au sein de la Ville de Drummondville.
«C’est important pour moi de dire que le dénouement de cette aventure me déçoit grandement, mais ça ne signifie pas que nous ne pourrons bâtir, un jour, une maison qui nous ressemble, dit-il. J’étais, suis et serai toujours impliqué, donnerai toujours de mon temps pour diverses causes auxquelles je crois. Je sais qui je suis et je sais que les raisons qui m’ont mené à me présenter aux élections en février 2020 étaient nobles. Le contexte a tellement changé, il était important pour moi de partager aux citoyens mon analyse de la situation et de suivre, comme j’en ai l’habitude, mes principes.»
Rappelons que la période de dépôt des candidatures est présentement en cours. Les citoyens ont jusqu’au 4 septembre pour réunir les signatures requises et manifester leur intérêt à briguer la mairie. À ce jour, aucune candidature n’a encore été déposée au service du greffe de l’hôtel de ville.