RENTRÉE. Sur un fond d’incertitude, les acteurs du Centre de services scolaire des Chênes (CSSDC) demandent aux parents de leur faire confiance en vue de la rentrée scolaire qui ne ressemblera en rien à celle de l’an dernier, ne serait-ce qu’en raison du port du couvre-visage obligatoire pour les enfants de plus de 10 ans et du concept de classe-bulle qui prévaudra dans chacune des écoles.
Ne cachant pas que beaucoup de questions subsistent à l’égard de la rentrée scolaire qui aura lieu dans quelques heures, le directeur général du CSSDC, Lucien Maltais, a demandé aux parents de faire confiance à chacune des directions d’école, dans le cadre d’une conférence de presse organisée lundi après-midi visant à faire le point sur la rentrée scolaire.
«Je veux rassurer la population que nous travaillerons au maximum de nos capacités pour permettre à nos élèves de vivre une année scolaire la plus normale possible, souligne-t-il. Nous vivons une situation qui évolue encore rapidement et qui demeure sujette à des changements inattendus. Nous demandons humblement à toute la communauté éducative de nous faire confiance, dans les circonstances».
C’est que le CSSDC s’attend à devoir prendre des décisions au fur et à mesure que la situation évoluera. «La rentrée se fera dans des conditions inhabituelles et passera assurément à l’histoire. Rien n’est plus pareil en cette ère du coronavirus», poursuit-il.
En ce qui concerne les écoles primaires, Lucien Maltais assure qu’elles sont prêtes à recevoir les élèves. Mais ceux qui auront besoin d’un rattrapage scolaire, en raison du confinement du printemps dernier, le CSSDC soutient qu’ils seront encadrés de façon à qu’ils n’aient aucun retard d’apprentissage.
«Les enseignants commencent à travailler demain (25 août). On va les laisser arriver, mais il leur sera suggéré de faire de la révision sur l’ensemble de l’année scolaire», précise M. Maltais.
Évidemment, chacune des écoles veillera à respecter les règles sanitaires en vigueur et à les appliquer, mais attention, il ne faut pas s’attendre à ce que les façons de faire soient uniformes pour les écoles du centre de service.
À titre d’exemples, certaines écoles mettront à la disposition des enfants un micro-ondes pour faire réchauffer le contenu des boîtes à lunch tandis que d’autres ont décidé de privilégier le Thermos ou les repas froids. Certaines exigeront que les élèves dînent dans la classe pendant que d’autres adapteront les heures pour maximiser l’usage de la cafétéria. Certaines demanderont aussi à leurs élèves de garder le sac d’école dans la classe alors qu’autres autoriseront les enfants à l’amener à la maison pour les devoirs et leçons.
«En général, on applique le principe de subsidiarité. Donc, les décisions doivent se prendre le plus possible de l’endroit où se passe l’action. Si chaque école a son organisation et sa liberté en fonction du personnel en place, il y a des mesures où c’est plus strict et avec lesquelles il n’y a aucune marge de manœuvre. Tout dépendant des mesures sanitaires à appliquer. Parfois il y a des choix d’école et chacune fait des choix pédagogiques», explique le directeur général.
Par ailleurs, mentionnons que parmi les «mesures strictes», aucun parent ne pourra accompagner son enfant d’âge primaire à la rentrée scolaire, que ce soit à l’intérieur du bâtiment ou dans la cour. Puis, rappelons que les enfants de 5e et de 6e années devront porter le couvre-visage pour circuler dans les aires communes.
Les programmes particuliers devraient être maintenus
Pour les écoles secondaires, le CSSDC soutient que le défi est plus grand en raison de l’organisation scolaire de la rentrée, mais bonne nouvelle, l’ensemble des programmes particuliers, dont les sports-études, devraient être maintenus.
«Les activités entourant les différents programmes particuliers constituent un défi organisationnel important, mais le modèle privilégié devrait permettre de les maintenir et de procéder à certains ajustements, si cela s’avère nécessaire», informe le directeur général.
Une chose est certaine cependant, il n’y aura aucun échange entre les groupes d’élèves d’un même programme tout comme il n’y aura pas de spectacle ou de compétitions. Le principe de classes-bulles devra être respecté partout. Comme les institutions primaires, les polyvalentes ont aussi fait des «choix d’école» lesquels varient d’une institution à une autre. C’est ce qui explique pourquoi les règles entourant la disponibilité des casiers ne sont pas les mêmes à l’école Marie-Rivier qu’à Jeanne-Mance, par exemple.
École virtuelle
Sans être en mesure de donner une indication claire quant au nombre d’élèves qu’il entrevoit devoir former à distance, le CSSDC indique «travailler activement» à la mise en place d’un modèle d’école virtuelle inspiré en partie par celui du Centre de services des Hautes-Rivières.
«Le vécu du printemps dernier a permis d’acquérir des compétences technonumériques que le centre de services doit continuer de développer», précise M. Maltais, en laissant savoir que le guide aidant à la prise de décision n’a été remis que la semaine dernière aux médecins qui devront autoriser les exemptions du secteur de l’éducation. «Cette semaine, notre priorité est de faire l’inventaire des demandes d’exemption que nous avons eues et aussi de faire la répartition selon le niveau scolaire de chacun. Nous avons déjà eu quelques demandes, mais on s’attend à en avoir davantage», ajoute Ghislain Rheault, directeur du Service des ressources éducatives aux jeunes.
Équipements technologiques
Dans un tout autre ordre d’idée, le CSSDC a informé avoir reçu récemment 3000 Chromebook, commandé 750 iPad puis reconfiguré 160 ordinateurs portables usagés qui pourront être fournis aux élèves pour fins d’apprentissage.
«Nous pouvons compter sur un parc de près de 4000 appareils supplémentaires par rapport à l’an dernier. Ultimement, l’objectif des prochaines années est de fournir un outil technologique à chacun des élèves du CSSDC», affirme Lucien Maltais, en ajoutant qu’un montant de 1 315 000 $ a été investi à ce chapitre, conformément aux orientations ministérielles et dans l’éventualité d’un second confinement.
Rappelons que la rentrée scolaire aura lieu les 27 et 28 août dans la grande région de Drummondville.
Transport scolaire
Le CSSDC se réjouit qu’environ 1000 familles aient accepté d’assurer le transport de leur enfant à l’école, mais indique que certains trajets font toujours l’objet d’une attention particulière.
«Quelques petits défis subsistent, car nous avons encore des trajets qui sont en dépassement d’élèves. L’équipe du transport scolaire travaille à trouver des solutions pour être en mesure de transporter les élèves dans des autobus», informe Ghislain Rheault.
Des questions sans réponse
La situation évoluant de jour en jour, des questions demeurent sans réponse à ce moment-ci. En voici quelques-unes :
- Combien d’enfants bénéficieront de l’école virtuelle parce qu’ils ont une condition médicale particulière?
- Combien d’enseignants seront exemptés de leurs tâches parce qu’ils ont une santé précaire?
- Combien de postes d’enseignants n’ont pas été pourvus à ce jour? À cette question, le directeur des ressources humaines, Daniel Dumaine, a cependant assuré qu’il a bon espoir que tous les postes seront comblés d’ici la rentrée scolaire et qu’il n’entrevoit pas de bris de service. Il précise néanmoins qu’il sera ardu de trouver des remplaçants au cours de l’année scolaire. Enfin, le recrutement de professionnels en psychoéducation demeure «très difficile».
- Quel sera le «corridor d’accès», tel que l’exprime le ministre de la Santé, pour les enfants, enseignants et parents qui devront subir un test de dépistage? Quel sera le temps d’attente?