TÉMOIGNAGE. Fébrilité, enthousiasme, curiosité et compassion: voici les émotions qui ont habité Mary-Pier Guilbault lors de son entrée au centre d’hébergement de soins de longue durée (CHSLD) Frederick-George-Heriot en tant que stagiaire pour devenir préposée aux bénéficiaires.
Ayant récemment mis une croix sur sa carrière de chanteuse au Cirque du Soleil, Mary-Pier Guilbault a débuté la semaine en visitant son nouveau lieu de travail. Dès l’après-midi, l’étudiante a été jumelée à un préposé aux bénéficiaires. Elle accompagnera ce dernier jusqu’à la fin de son stage, c’est-à -dire le 14 septembre.
La stagiaire a tout de suite eu un coup de cœur pour ses collègues. «Le personnel était très heureux de nous accueillir. Les préposés, les médecins et les infirmières étaient très accueillants et vraiment aidants. Je crois qu’ils attendent l’aide avec impatience. Ils ont tellement travaillé», affirme-t-elle.
Pour l’instant, la future préposée aux bénéficiaires est en observation, question de se familiariser avec la réalité du terrain. L’occasion était parfaite pour tisser des liens avec les résidents. «J’ai eu quelques discussions avec eux. Certaines discussions avaient du sens, d’autres moins, mais il y a moyen d’utiliser l’humour afin d’alléger l’atmosphère et rendre les personnes plus confortables de venir nous voir s’ils ont besoin de quelque chose.»
Un moment précis a particulièrement bouleversé Mary-Pier Guilbault. «Tout allait très bien pour ma part, jusqu’à ce que je me retourne pour voir les photos de jeunesse d’une des résidentes sur son mur et que je réalise qu’elle était une de mes professeures du primaire. Ça m’est un peu rentré dedans», raconte-t-elle, précisant que c’était l’une de ses enseignantes préférées.
«On dirait que je ne m’étais pas arrêté au fait qu’il était possible que je puisse connaître certains résidents, qui ne sont pour la plupart plus autonomes et présentent des troubles cognitifs. Je savais tout ça, mais ça m’a pris de court», ajoute Mary-Pier Guilbault, qui a versé quelques larmes avant de poursuivre ses tâches.
Les élèves ont eu une préparation en classe avant leur arrivée en CHSLD. «Nos professeurs nous avaient avertis que c’était tout à fait normal de trouver certaines choses difficiles, mais qu’avec le temps, nous nous habituerions. Ce n’est pas de devenir insensible, mais de penser plutôt au fait que nous allons aider ces gens et leur offrir de bons soins», explique-t-elle.
Somme toute, Mary-Pier Guilbault entrevoit d’un bon Å“il son expérience. «Ça m’a juste encore plus donné le goût d’être là où on a besoin de gens. Ça donne l’impression de faire une différence.»
Un choc
Pour sa part, France Demers a été assignée au CHSLD Marguerite-D’Youville. La stagiaire avoue avoir eu un choc en arrivant sur son lieu de travail, lundi matin. «La condition des résidents me faisait sentir triste pour eux, explique celle qui a travaillé en garderie pendant 27 ans. J’ai trouvé ça dur un peu. Quand tu n’es pas en relation avec ce type de clientèle, c’est sûr que c’est impressionnant, mais ça s’est replacé.»
Après coup, la journée s’est déroulée comme un charme. «J’avais hâte de commencer pour voir comment ça se passait. C’est beau dans les cours, mais quand on se pratiquait, c’était entre étudiants. Là , c’est une autre histoire. J’ai hâte de pouvoir offrir les soins moi-même aux résidents.»
«Il y a des choses qu’on n’a pas faites à l’école, comme donner le bain. Puisqu’on n’a pas de bain à l’école, ils nous ont appris à faire la toilette au lit. Pour le bain, les gens en ont une fois par semaine en CHSLD et on va le pratiquer quand je vais être jumelé avec quelqu’un qui le fait», complète-t-elle.
Rappelons que les trois centres d’hébergement de la MRC de Drummond, c’est-à -dire Frederick-George-Heriot, l’Accueil Bon-Conseil et Marguerite-d’Youville, accueillent 90 nouveaux préposés aux bénéficiaires.