JUSTICE. Jean-Luc Ferland a été accusé du meurtre au deuxième degré de sa mère, Suzanne Desjardins. L’homme de 32 ans a brièvement comparu au palais de justice de Drummondville, mardi après-midi.
Masque au visage, vêtu d’un chandail jaune et bottes de sécurité aux pieds, le suspect a été escorté par deux policiers du poste de la Sûreté du Québec vers le palais de justice, vers 13 h. «Ç’a-tu passé aux nouvelles ça? Je n’étais plus en sécurité au poste?», a-t-il demandé, avant de traverser les grilles.
Une heure plus tard, le jeune détenu s’est présenté dans le box des accusés. Jean-Luc Ferland fait face à un chef d’accusation de meurtre au deuxième degré. Il lui est également interdit de communiquer avec deux personnes, dont Steve Girard, l’ami de cœur de la victime.
L’accusé est demeuré impassible lors de sa brève comparution. Aucun membre de la famille n’était présent.
Jean-Luc Ferland possède des antécédents judiciaires. En 2015, il a été reconnu non criminellement responsable en lien avec des événements de possession d’arme et de méfaits.
À la sortie de la salle d’audience, l’avocate de la défense, Me Isabelle Castonguay, n’a pas voulu accorder d’entrevue aux médias. «Je vais m’abstenir de commentaires pour l’instant», a-t-elle répondu.
Jean-Luc Ferland demeurera détenu jusqu’à la suite des procédures. «Étant donnée l’infraction, monsieur est détenu et restera détenu, a indiqué le procureur de la Couronne, Me Kevin Mailhot, ajoutant qu’«il n’y a pas eu d’évaluation qui a été demandée dans le dossier».
L’accusé reviendra devant le tribunal le 14 août pour la suite des procédures judiciaires.
Acte d’accusation
Selon l’acte d’accusation, les gestes irréparables auraient été commis «le ou vers le 26 juillet», la journée même où Suzanne Desjardins se serait présentée au poste de la Sûreté du Québec (SQ) de Drummondville pour demander l’assistance des policiers. La mère voulait forcer son fils autiste, avec qui elle demeurait depuis quelques semaines, à subir une évaluation psychiatrique.
«Les policiers ne pouvant assister la dame dans sa demande dans l’immédiat, celle-ci serait alors repartie à son travail», a indiqué le Bureau des enquêtes indépendantes (BEI), chargé de faire la lumière sur la mort de la femme de 57 ans.
Le lendemain, sans nouvelle de Suzanne Desjardins, une personne proche de celle-ci aurait contacté la SQ afin d’aller vérifier son état de santé. Lorsque les policiers sont arrivés au domicile de la rue Pinard, vers 9 h 30, ils ont découvert le corps inanimé de Suzanne Desjardins, qui était gravement blessée. Son décès a été constaté au centre hospitalier, où elle a été transportée.
Le fils se trouvait aussi sur place. Il a été rencontré et interrogé par les policiers de la SQ, avant que le BEI ne prenne l’enquête en main.
Des voisins rencontrés lundi par L’Express ont dit avoir entendu des cris durant le week-end. D’autres ont affirmé avoir vu de la fumée noire sortir de la cheminée du 54 rue Pinard dimanche soir.
Mardi matin, le coroner Yvon Garneau a ordonné une autopsie médico-légale au Laboratoire de sciences judiciaires et de médecine légale de Montréal afin de déterminer la ou les causes du décès de Suzanne Desjardins.
Au moment d’écrire ces lignes, le BEI était toujours présent sur la rue Pinard.