COURSES. Ayant vu la grande majorité des épreuves de course tomber à l’eau au courant de l’été, la coureuse Béatrice Gourdon a toutefois eu la chance de vivre une sacrée aventure en montagne en prenant part à quelques étapes du Gaspesia 100, une course de trail disputée à Percé, du 19 au 21 juin dernier.
Même si l’épreuve proposait une version virtuelle avec une distance minimum à parcourir chaque semaine pour être admissible à un tirage, la Drummondvilloise d’origine française a pu être sélectionnée dans un groupe de 30 participants afin de se rendre dans la péninsule gaspésienne et vivre l’expérience sur place.
Spécialisée davantage en course sur route, l’athlète devait s’acclimater non seulement aux types de sentiers présents dans les montagnes de la région, mais également à plusieurs obstacles qu’on ne retrouve pas dans une course normale, tels que des racines, des algues ou des roches.
Au total, Gourdon a parcouru 56,6 kilomètres sur les 160 proposés et souhaitait prendre les passages plus difficiles pour vivre une aventure unique et sortir quelque peu de sa zone de confort pour acquérir de l’expérience.
«Étant donné que tout a été annulé cette année, ça me donnait l’opportunité de m’échapper un peu ainsi que d’avoir des vacances et je n’ai aucun regret. J’ai visité Percé en 2004, mais ça n’avait rien à voir avec ce que j’ai pu voir cette fin de semaine-là. Je suis revenue vraiment transformée et c’est incroyable comment j’ai été époustouflée par la course, les paysages ou les personnes que j’ai rencontrées sur le site», a exprimé la coureuse.
«Où les Français sacrent»
La traversée n’a cependant pas toujours été de tout repos pour la sportive locale. Un segment en particulier a donné toute une frousse à celle-ci. Communément appelée le «Passage des cordes», cette section en montagne est décrite avec humour par le président de l’événement, Jean-François Tapp, l’endroit «où les Français sacrent». Juste en entendant ces mots, la curiosité de Béatrice Gourdon l’a convaincue de l’essayer.
Après une difficile montée, le groupe devait effectuer la descente à l’aide de cordes, mais une petite partie en hauteur n’avait pas de cordes à la disposition des participants.
«Je n’ai pas sacré, lance la Drummondvilloise, mais j’ai eu une frayeur et pas à peu près… j’étais en haut et il fallait que je me concentre pour pouvoir descendre. Rendue dans le passage sans corde, j’étais tétanisée en haut et il a vraiment fallu une prise de concentration tout en reprenant mon souffle et de me parler pour repartir.»
«J’étais avec Lydiane St-Onge [NDLR: Lydiane autour du monde] et c’est elle qui m’a montré le chemin. Je ne la croyais pas et quand j’ai vu que c’était vraiment par là qu’il fallait passer, mon cœur a levé. J’ai voulu prendre une photo et je n’ai pas été capable tellement mes bras et mes jambes tremblaient», ajoute-t-elle.
Malgré les sensations fortes et l’adrénaline, cette dernière s’est déjà inscrite pour l’édition 2021 avec comme objectif de parcourir les 160 kilomètres au complet, un jour.
Courir à distance
Étant donné les circonstances actuelles, les sportifs présents au Gaspesia 100 devait inévitablement respecter les mesures sanitaires émises par le gouvernement, que ce soit par le port du masque ou rester à une distance d’au moins 1,5 mètre entre eux. Toutefois, ces recommandations se faisaient presque naturellement selon la principale intéressée
«Tout le monde avait son masque, au besoin. On a eu quelques endroits où c’était un petit plus serré, mais jamais on n’a eu besoin de le porter», a précisé Béatrice Gourdon.