TÉMOIGNAGE. Depuis les dernières années, Mary-Pier Guilbault a fait ses marques en tant que chanteuse en parcourant les scènes internationales avec le Cirque du Soleil. Il y a quelques semaines, la Cyrilloise a troqué ses costumes flamboyants pour revêtir l’uniforme de préposé aux bénéficiaires. Rencontre avec une femme qui n’a pas peur d’emprunter des détours pour réaliser ses rêves les plus fous.
Après vingt ans de carrière en chant, Mary-Pier Guilbault se dit prête à entamer un nouveau chapitre. «Le chant va toujours faire partie de moi, mais je n’ai plus d’objectifs à court terme et à long terme. On dirait que j’ai atteint tout ce que je voulais faire. Après le Cirque du Soleil, je n’ai pas d’autres buts», mentionne celle qui désire amorcer un processus de transition de carrière.
La décision de la Cyrilloise est prise depuis longtemps. Après la tournée du spectacle KOOZA, elle désirait revenir dans son patelin pour débuter ses projets personnels. «Je voulais revenir chez moi pour partir ma propre compagnie en événementiel. Avec la pandémie, j’ai dû revoir mes plans. Je voulais trouver un emploi qui n’était pas nécessairement relié au chant», explique Mary-Pier Guilbault, qui s’était inscrite à un diplôme d’études professionnelles (DEP) pour devenir préposée aux bénéficiaires.
Quand le gouvernement provincial a annoncé la création d’une formation accélérée pour devenir préposé aux bénéficiaires en CHSLD, Mary-Pier Guilbault a sauté sur l’occasion pour s’inscrire. Comble de joie, elle a été acceptée.
«J’ai envie de redonner à ma communauté. Tout ce que j’ai appris, j’ai envie de l’appliquer et de l’utiliser chez moi, d’en faire profiter ma ville», soutient celle qui a voyagé en Europe, en Asie et en Océanie.
Si la femme de 35 ans a mis en veilleuse son projet d’entreprise, elle compte bien le réaliser à long terme. Elle entrevoit son emploi de préposé aux bénéficiaires comme une opportunité d’aller chercher des outils qui l’aideront dans le futur. «Je me suis dit que c’était l’occasion d’explorer autre chose en tant qu’humain et non en tant qu’artiste. Je pense que j’ai besoin de redécouvrir qui je suis comme personne. Faire quelque chose dans le domaine du don de soi peut m’amener énormément dans le but d’être un leader positif.»
Pendant la prochaine année, Mary-Pier Guilbault souhaite entreprendre d’autres études en parallèle. «Ma force, c’est la création de concepts artistiques. Quand j’ai fait mon certificat en management à Harvard, je me suis dit que c’était ça que je voulais faire dans la vie, précise-t-elle. J’aimerais poursuivre avec un baccalauréat en administration des affaires profil management à temps partiel en ligne à l’Université de Laval à Québec. Je vais voir si je suis acceptée.»
D’ici là , la Cyrilloise se permet de rêver. «Je veux bâtir un show à Drummondville. J’aimerais donner la chance à des artistes de performer chez eux. Je sais que je vais y arriver», conclut-elle.