TENNIS DE TABLE. Toutes disciplines confondues, Alicia Côté aura marqué le paysage sportif drummondvillois au cours de la dernière décennie. Âgée d’à peine 20 ans, la joueuse de tennis de table a choisi de mettre une croix sur sa carrière internationale.
Sans tambour ni trompette, Alicia Côté a récemment décidé de se concentrer à temps plein sur ses études en sciences de la nature au Cégep de Drummondville. L’an prochain, la jeune femme souhaite entreprendre des études universitaires dans le domaine médical. Elle hésite entre la médecine, la médecine dentaire et la pharmacie.
Triple médaillée des Jeux panaméricains disputés l’an dernier à Lima, au Pérou, Alicia Côté était jusque-là considérée comme l’une des étoiles montantes du tennis de table au Canada. Une blessure au muscle pyramidal subie lors de cette compétition l’a toutefois freinée dans son élan. Contrainte de rater le championnat panaméricain tenu au Paraguay, la jeune athlète a ensuite été écartée de la sélection canadienne en vue de la qualification olympique nord-américaine.
«J’ai dû arrêter de jouer pendant un mois, alors je n’étais pas prête quand ils ont décidé de faire la sélection canadienne. Il y a aussi eu un changement de personnel à la tête de l’Association de tennis de table du Canada. La dynamique n’était plus la même et ça m’a enlevé le plaisir de jouer. Je n’avais pas le goût de continuer dans ces circonstances-là. Je ne regrette pas ma décision», a expliqué Alicia Côté.
Ayant pris part au tournoi de qualification olympique en vue des Jeux de Rio de Janeiro, en 2016, alors qu’elle n’était âgée que de 16 ans, Alicia Côté était considérée comme un espoir de premier plan en vue des Jeux olympiques de Tokyo. L’événement qui devait avoir lieu cet été a été remis à l’an prochain en raison de la crise du coronavirus.
«En 2016, c’était juste pour vivre l’expérience. Cette année, j’aurais voulu au moins participer à la qualification olympique. Les chances que je me qualifie pour les Jeux étaient très minces, mais j’aurais eu la satisfaction d’avoir tout donné. C’est la seule chose qui me rend un peu triste. J’aurais aimé pouvoir dire que j’ai tout essayé», a laissé tomber Alicia Côté, considérée comme la deuxième joueuse au pays derrière la Britanno-Colombienne Mo Zhang, une vétérane âgée de 31 ans.
Des souvenirs et des apprentissages
Au fil des ans, le tennis de table aura permis à Alicia Côté de vivre une multitude d’expériences enrichissantes aux quatre coins de la planète. À l’âge de 16 ans, la fierté de Drummondville s’est exilée en Autriche, où elle s’est entraînée au sein d’un club professionnel. Ces dernières années, elle s’entraînait à Vancouver.
«Je ne garde que de bons souvenirs de ma carrière. Je retiens avant tout les expériences, les amis, les rencontres et les voyages que j’ai faits grâce au tennis de table. Je vais m’en souvenir toute ma vie», a confié celle qui, à 15 ans, avait été la plus jeune athlète à participer aux Jeux panaméricains de 2015 à Toronto.
«Je me sens chanceuse d’avoir vécu tout ça à mon âge. J’ai rencontré plein de gens et j’ai visité plusieurs pays. J’ai vécu ces expériences-là en équipe, avec mes coéquipiers. Ce sont des moments inoubliables.»
Parmi ses plus précieux apprentissages, Alicia Côté identifie la persévérance comme la principale leçon que le sport lui aura apportée. «Je n’ai jamais été la joueuse la plus talentueuse, mais j’étais toujours celle qui mettait le plus d’heures à l’entraînement. Je travaillais très fort et même quand c’était plus difficile, je n’abandonnais jamais. C’est une façon de faire qui va m’aider dans ma vie. D’ailleurs, les études en médecine, ça demande beaucoup de travail», a-t-elle souligné.
«Ce que j’ai appris aussi, c’est qu’il faut rêver. Quand j’ai commencé le tennis de table, je ne pensais pas me rendre aussi loin, mais j’ai n’ai pas eu peur de rêver», a ajouté celle qui a participé à plusieurs championnats mondiaux tant chez les juniors que chez les seniors ainsi qu’aux Jeux du Commonwealth de 2018, en Australie.
La jeune retraitée a tenu à souligner la contribution de ses entraîneurs au sein du club Intersport de Drummondville, dont le fondateur de l’association Jean Emond. «Jean m’a beaucoup aidé. Il m’a transmis sa passion et il m’a toujours soutenue. Il a toujours été là pour moi, même après avoir pris sa retraite. Sans lui, je ne serais pas là où je suis aujourd’hui», a-t-elle affirmé, en prenant également soin de remercier les instructeurs David Jacques, Cindy Ouamba et Vincent Rousseau-Emond, l’ex-directeur général de Tennis de table Canada Tony Kiesenhofer ainsi que ses parents.
«Mon père et ma mère m’ont toujours soutenu. Ils ont souvent manqué du travail pour m’accompagner dans des tournois. Quand je vivais des moments de découragement, ils étaient là pour me remonter le moral. Sans eux, ça aurait été difficile.»
Même si elle met une croix sur sa carrière internationale, Alicia Côté souhaite recommencer à s’entraîner au cours des prochains mois afin de participer à quelques tournois, par exemple l’Open des États-Unis. «J’aime le sport et je voudrais maintenant jouer pour le plaisir», a conclu la pongiste émérite.