ANIMAUX. Augmentation des cas de morsures et engouement envers l’adoption d’animaux, la Société protectrice des animaux de Drummondville (SPAD) doit conjuguer avec de nouvelles réalités depuis le début du confinement.
«On a remarqué qu’on a eu un taux plus élevé de morsures. Les animaux sont habitués à être seuls pendant la journée. C’est souvent un temps de repos. Pendant le confinement, ils avaient leurs humains avec eux 24 heures sur 24. À ce moment-là , il y a des humains ou des animaux qui ont perdu patience», explique Philippe Labonté, directeur général de la SPAD.
«Il y a des gens qui ont perdu le contrôle de leur animal et que le chien est allé mordre quelqu’un d’autre. On a eu des cas de morsure dans la famille. Dépendamment du cas, si les gens veulent le faire euthanasier, on les référait à des vétérinaires», raconte-t-il.
M. Labonté souligne qu’il est normal que les animaux aient quelques problèmes de comportement, en ces temps hors de l’ordinaire. «Tout le monde a été affecté par la COVID et les animaux n’en ont pas fait exception.»
Une vingtaine de cas de morsure a été recensée sur le territoire. «Tout ça est annexé à une contravention et des examens de comportement, comme prévu à la Loi [sur l’encadrement des chiens]. On a plusieurs dossiers présentement là -dessus. Aussi, on a eu des cas de clients qui nous ont appelés pour des conseils», indique-t-il.
La popularité de l’adoption
Dans un autre ordre d’idée, le confinement a créé une hausse d’intérêt envers l’adoption. «Il y a toujours un côté positif, mais on expliquait aux gens qu’un moment donné, tout le monde va recommencer à travailler. Donc, il faut quand même prendre un animal selon notre rythme de vie normal. On a plus de temps lors du confinement, mais si on adopte un chien qui a besoin de beaucoup d’exercices, il va falloir continuer», mentionne M. Labonté.
Malgré la demande forte, le taux d’adoption de la SPAD est resté stable. «L’adoption s’est maintenue parce que les animaux qui nous sont confiés sont adoptés. Ce qui a fait la différence, c’est qu’on a reçu moins d’animaux. En ayant reçu moins d’animaux, on n’a pas pu augmenter nos adoptions. Je dirais qu’il y a une diminution, mais c’est une diminution normale.»
Rappelons que la SPAD a fermé ses portes pendant un mois en raison de la pandémie. «On demandait aux gens de ne pas se départir de leurs animaux et de les garder durant le temps du confinement», précise le directeur général.
Le refuge est maintenant ouvert. En ce sens, les membres du personnel et les clients doivent respecter des mesures sanitaires précises. «Pour les adoptions, on fonctionne par rendez-vous. Les gens vont voir notre site web. Lorsqu’il a un animal qui peut les intéresser, ils nous appellent. On leur donne un rendez-vous pour qu’ils viennent voir l’animal. On applique les mesures de distanciation avec le port du masque», explique M. Labonté.
Un été assez chargé
Le directeur général anticipe une augmentation des abandons au courant de la saison estivale : «La pandémie fait en sorte que toutes les activités ont été mises sur pause pendant trois mois. C’est sûr qu’après, quand tout va repartir, on s’attend que nous aussi ça reparte en force.»
«La problématique au niveau des abandons, on voit ça à partir du 15 juin et ça va jusqu’à la fin août. On peut recevoir 40% des animaux dans les trois mois d’été. Naturellement, il y a les portées de chats et les portées de chien. Il y a tout ça qui entre en ligne de compte. L’été, c’est notre grosse période», conclut-il.