VÉLO. Une balade à vélo de 5027 kilomètres, un dénivelé de 18 350 mètres à grimper et 256 heures de déplacement : voilà le défi qui attend Boromir Vallée Dore au cours des dix prochaines semaines. Le cycliste de 32 ans vient d’entamer une traversée du Canada, un projet qu’il dédie à un organisme venant en aide aux joueurs de jeux vidéo.
Originaire de Drummondville, où il est demeuré jusqu’à l’âge de 16 ans, Boromir Vallée Dore entend parcourir la distance entre Vancouver et Québec au cours des deux prochains mois et demi. Débarqué en Colombie-Britannique en début de semaine, il a pris le temps de pédaler dans les rues de la métropole pendant une journée. Armé de ses cinq sacoches et de son équipement de camping, il a ensuite amorcé son périple mercredi, en prenant le chemin de Whistler, dans les montagnes Rocheuses.
«Depuis longtemps, j’avais envie de partir à l’aventure après avoir déposé mon mémoire en travail social. Je voulais explorer mon rapport à la solitude à travers un projet personnel, mais la marche ne m’intéressait pas. Quelqu’un m’a parlé de traverser le Canada à vélo. Cette idée m’a habité de plus en plus, jusqu’à je décide de partir», a raconté Boromir Vallée Dore, qui a obtenu un congé de son travail dans un carrefour jeunesse emploi.
Pour s’entraîner, ce dernier a parcouru 1400 kilomètres sur son vélo au cours des derniers mois. «Le vélo, c’est assez nouveau pour moi. La forme physique, ça va venir au fur et à mesure que le voyage va avancer. Mais ce qui m’excite le plus, c’est la partie camping sauvage. Déjà, je ressens un grand sentiment de liberté. J’ai le sentiment de pouvoir aller où je veux, quand je veux», a-t-il expliqué, en invitant les gens à suivre ses aventures via sa page Facebook.
Le grand voyageur prévoit arriver à Québec vers la fin du mois d’août. Le 28 août, il devrait d’ailleurs être de passage à Drummondville, où il sera accueilli par un cortège de proches et d’amis qui demeurent dans la région.
Une cause qui lui tient à cœur
En marge de cette traversée, Boromir Vallée Dore a lancé une collecte de fonds afin d’appuyer le projet IntervenantGamer. Actif depuis janvier 2019, cet organisme est le seul au Canada à offrir un service d’aide et d’écoute en ligne pour les joueurs de jeux vidéo. Ses intervenants bénévoles rejoignent les joueurs directement au sein des plateformes de jeux vidéo et de streaming.
«C’est une cause qui me tient à cœur. Ils sont à peine neuf bénévoles qui font des centaines d’interventions par année. Chaque semaine, ils font 25 heures de direct en moyenne. Pour eux, l’aspect financier est un enjeu. Tout l’argent investi dans ce projet vient de leurs poches», a expliqué Boromir Vallée Dore.
Selon lui, les joueurs de jeux vidéo constituent une population trop souvent oubliée par les réseaux traditionnels d’aide psychosociale. «Les gamers sont souvent des gens isolés qui peuvent vivre toutes sortes de problèmes, que ce soit des problèmes de santé mentale ou physique, des problèmes d’identité, des dépendances ou des conflits familiaux. Les bénévoles d’IntervenantGamer utilisent les médiums sur lesquels les gamers traînent pour créer un lien de confiance avec eux. C’est pourquoi c’est un projet si innovateur.»
Lui-même un adepte de jeux vidéo durant plusieurs années, Boromir Vallée Dore est bien placé pour comprendre cet univers particulier, même s’il n’a jamais eu besoin d’aide.
«J’ai passé beaucoup de temps à gamer dans ma vie, mais je ne me suis jamais senti isolé. Mon réseau était assez grand. Bien sûr, le jeu avait des impacts dans ma vie, que ce soit dans mon couple ou à l’école, mais je n’étais pas mal en point. Les jeux vidéo, c’est souvent un environnement toxique, mais ce projet-là amène un narratif positif. Les gens se soutiennent et s’entraident entre eux.»
Boromir Vallée Dore s’est fixé comme objectif d’amasser 5000 dollars pour cette cause. Jusqu’ici, une somme de 1860 dollars a été récoltée via la plateforme GoFundMe. «Évidemment, on aimerait dépasser cet objectif. Ça peut sembler un petit montant, mais pour eux, ce sera un palier énorme», a-t-il conclu.