AFFAIRES. La crise sanitaire a été un dur coup à avaler pour Rose Drummond. En quelques jours à peine, le chiffre d’affaires a chuté de 90 %. Face à cette précarité, ce sont les gestionnaires eux-mêmes qui ont approché l’entreprise Soucy pour discuter «transaction». Et ça n’a pas été long. Seulement trois semaines auront été nécessaires pour finaliser le transfert d’un fleuron drummondvillois… à un autre.
«C’est vraiment la COVID-19 qui a fait que ça a propulsé les choses. Ça a été très difficile. On ne savait pas comment ça allait aller dans les mois à venir. Ça a été un gros marqueur pour passer à l’action, confie l’ancienne gestionnaire, Amélie Lampron. Pendant environ deux mois, on était juste quatre sur 45 employés. On savait qu’on devenait de plus en plus fragile.»
Rose Drummond a approché le propriétaire des entreprises Soucy, Gilles Soucy, afin de lui faire une offre. Ce dernier s’est tout de suite montré intéressé.
«On a trouvé ça le fun parce que pour lui la question ne se posait même pas : il voulait tout reprendre. On était surpris, témoigne Amélie Lampron. C’est le meilleur des deux mondes parce qu’il reprenait l’entreprise et les employés allaient continuer.»
Pour le moment, les anciens gestionnaires, Amélie Lampron et Emmanuel Bertrand, qui avaient repris les rênes de l’entreprise familiale en 2012, continueront de faire rouler Rose Drummond à titre d’employés.
Amélie Lampron vit cette transition avec beaucoup d’émotions. «L’entreprise existe depuis 1986. J’avais six ans quand mes parents avec d’autres ont construit Rose Drummond. C’est une entreprise familiale depuis longtemps. Notre deuil est plus facile parce qu’on sait que ça repart entre de bonnes mains.»
«Pour nous, c’est que du bonheur», conclut-elle.
Au moment d’écrire ces lignes, le Groupe Soucy n’avait toujours pas retourné l’appel de L’Express.