DRUMMONDVILLE. Un conseiller municipal de Saint-Hyacinthe n’a pas mâché ses mots envers le centre-ville de Drummondville, qui accueille depuis le week-end dernier une terrasse à ciel ouvert pour soutenir les restaurateurs et les commerçants pendant la pandémie.
Si Drummondville a été parmi les premières villes de la province à mettre en place un tel projet, d’autres municipalités sont toujours en discussion. Au centre-ville de Saint-Hyacinthe, une partie de la rue des Cascades devait être piétonnisée sept jours sur sept pendant 12 semaines, et ce, à compter du 4 juin.
Or, ne faisant pas l’unanimité au sein des commerçants et des élus municipaux, il a été décidé de réaliser ce projet-pilote du jeudi au dimanche durant le mois de juillet. Le dossier est revenu sur la table lors de la séance du conseil municipal de Saint-Hyacinthe lundi.
«Nous avons un mea culpa à faire dans ce dossier-là. Nous avons voulu aller trop vite et ne pas consulter assez pour obtenir une meilleure acceptabilité sociale. Si nous voulons conserver notre beau centre-ville, nous devons conserver nos commerçants pour ne pas se retrouver comme à Drummondville. Parce que la saveur du jour de ce temps-ci, c’est Drummondville», a d’abord mentionné le conseiller du district Douville, André Beauregard, lors de sa prise de parole.
«Je suis allé voir hier (dimanche) à Drummondville. C’est un centre-ville tant qu’à moi sans âme. Près de 50 % des commerces sont fermés, il n’y a rien qui se passe. L’activité qu’on parle beaucoup à Drummondville présentement, c’est autour d’un parc, le parc Georges-Frédéric (sic). Hier il y avait plus d’employés qui travaillaient qu’il y avait de monde. Vous allez me dire qu’il ne faisait pas beau, j’en suis conscient, mais c’est juste un quadrilatère. Il y a un côté c’est une église qui prend toute [la place] et le restant ce sont des petits commerces, mais il n’y a pas de beaux commerces de destination comme on retrouve dans notre centre-ville à Saint-Hyacinthe», a-t-il déclaré.
Lorsque contacté par L’Express mercredi matin, l’élu a nuancé ses propos : «Les gens me disaient que ce que Drummondville avait fait au centre-ville, ça fonctionnait bien, mais personne n’était allé voir. J’ai pris la peine d’y aller dimanche après-midi. Ce que je voulais dire, c’est qu’on n’avait rien à envier à Drummondville. Je l’ai dit dans ces termes-là. Je sais que ç’a déplu à des gens. C’était plus pour parler de notre cause à nous. J’ai peut-être été maladroit dans la façon de le dire. Drummondville c’est une très belle ville, mais c’est le centre-ville que je trouve qui a été abandonné au fil du temps, comme dans bien d’autres villes à mon avis.»
D’ailleurs, depuis sa déclaration, le conseiller André Beauregard s’est entretenu avec le maire de Drummondville, lequel avoue avoir été étonné lorsqu’il a entendu ces propos. «Je l’ai appris mardi soir et je l’ai appelé. On a eu un très bel échange. Je leur ai souhaité de prendre les meilleures décisions pour leur centre-ville. C’est ce qu’on a fait chez nous», a commenté Yves Grondin.
De son côté, le conseiller municipal André Beauregard dit s’être excusé personnellement au maire Grondin durant leur échange. «Je voulais valoriser Saint-Hyacinthe, mais ce n’était pas nécessairement au détriment de Drummondville. J’ai peut-être été maladroit dans mes commentaires. L’histoire est close de mon côté et on passe à autre chose», a-t-il conclu.