RESTAURANT. Affirmant avoir reçu un appel de «quelqu’un haut placé au gouvernement, d’un cabinet ministériel», le propriétaire du Vieux Saint-Charles, Laurent Proulx, a décidé de repousser la réouverture de la terrasse, qui était prévue jeudi, à une date ultérieure.
«Ma voix a été entendue et ç’a fait bouger les choses. On m’a dit : « Là, Laurent, tu es en train de déclencher quelque chose. » Ç’a valu le coup, car on m’a confirmé que l’annonce concernant la réouverture des restaurants est prévue en début de semaine prochaine. Je sais entre autres qu’il y aura des allégements réglementaires pour les terrasses», explique le restaurateur au bout du fil, heureux de cette confirmation.
Dimanche soir, M. Proulx a annoncé publiquement sur la page Facebook du restaurant la réouverture ce jeudi de la terrasse, une décision motivée par le fait que le gouvernement a toléré une manifestation de plusieurs milliers de personnes à Montréal. Depuis, ses revendications font le tour de la province.
S’il préfère maintenant attendre l’annonce du gouvernement avant de recevoir la clientèle, l’homme d’affaires refuse néanmoins de dire qu’il change son fusil d’épaule : «Je ne recule pas. Je maintiens pour dire que les règles doivent être pareilles pour tout le monde (…) Je savais que j’insistais à désobéir, car je n’avais pas de retour de personne, mais dans la mesure où on fait un gain, ça me va et je vais donc laisser la chance au coureur. Je ne suis pas quelqu’un de mauvaise foi. Quand tu gagnes, il faut que tu arrêtes d’en mettre», fait-il valoir.
Il poursuit : «L’annonce est prévue pour lundi. Est-ce que je vais faire une fin de semaine dans l’illégalité, fronter tout le monde et risquer une amende? J’avoue que je suis content de ne pas avoir à me rendre-là, parce que j’avais une forme de stress que je ne voulais pas faire vivre à mes employés, bien que j’étais déterminé à le faire.»
Il affirme aussi avoir craint que ses revendications nuisent au projet de terrasse à aire ouverte au centre-ville de Drummondville.
«Une de mes craintes dans toute cette sortie publique-là, c’était de faire perdre la terrasse du centre-ville si je continuais à mettre du gaz sur le feu. Je ne voulais pas que ça nuise aux restaurateurs. Par contre, c’est sûr que si je pars du principe que c’est légal là, ça devrait l’être dans mon stationnement. C’est une question de réflexion logique», se dit-il d’avis.
Ainsi, la clientèle devra prendre un peu son mal en patience avant de regagner cette terrasse. Et Laurent Proulx est catégorique : «Si jamais le gouvernement décide de nous laisser tomber – ce qui me surprendrait, je serai game de repartir le bal!»