ÉCONOMIE. La nouvelle terrasse à aire ouverte, installée depuis vendredi au centre-ville, suscite une panoplie de réactions. Si certains restaurateurs saluent cette initiative, d’autres ont plutôt quelques réserves.
Les Drummondvillois peuvent maintenant bénéficier d’un espace à aire ouverte afin de profiter de la température extérieure, tout en savourant une commande à apporter d’un restaurant du coin. Tables à pique-nique et musique d’ambiance, la place Saint-Frédéric s’est transformée en terrasse géante. Pour ce faire, les rues environnantes sont bloquées du vendredi midi au dimanche soir, pour laisser une zone pour les piétons.
L’initiative a pour but de soutenir l’économie locale. Pour sa part, Daniel Paulin, propriétaire du Restaurant La Muse, salue le geste posé par la Ville. «On a vu une différence dès vendredi midi. On a beaucoup de clients qui sont venus chercher des boîtes à lunch pour apporter. Ils se sont pris de la boisson pour aller au parc», raconte-t-il. Rappelons que la Ville de Drummondville a autorisé la consommation d’alcool sur certaines rues.
Le propriétaire du restaurant se dit prêt à recevoir les passants : «Habituellement, les gens viennent chercher leurs commandes vers 17h et finalement je les reporte à 18h pour laisser la priorité aux gens qui vont au parc».
De son côté, Vicky Boisvert, directrice de l’Établi brasserie urbaine, a mobilisé son équipe afin que tout soit prêt pour l’ouverture officielle de la terrasse publique. «Depuis deux jours, on travaille fort pour adapter nos installations. On veut que le take out soit plus visible. Avant, c’était clôturé, il y avait des tables. On a tout enlevé les tables. On a dévissé des clôtures et on a déménagé des meubles», indique-t-elle.
Les passants peuvent avoir accès à la brasserie à partir du côté de la bâtisse, face à la rue Cockburn. «On a fait tout ce travail pour avoir de l’espace. Avec la porte en avant, c’était plus difficile avec la distanciation», ajoute Mme Boisvert.
Les employés ont déployé beaucoup d’efforts pour rendre l’endroit accueillant. «On a fait des arrangements floraux. On a sorti les parasols. On a aussi fait de nouvelles marches pour entrer et pour sortir, comme ça les gens ont un chemin à suivre», mentionne Judith Rivard, gérante de l’Établi.
L’envers de la médaille
Malgré l’entrain de certains restaurateurs, la propriétaire de Cuisines Bleu Citron, Caroline Dion, cultive certaines inquiétudes quant à ce nouveau projet. «On est ambivalent par rapport à ça. L’idée est bonne. C’est le fun. Par contre, la fermeture des rues complique la vie de notre clientèle. Je ne sais pas si ça va nous aider ou si ça va nous nuire», se questionne-t-elle avec franchise.
La propriétaire fait preuve d’ouverture d’esprit. «En fin de semaine, on n’était pas prêt pour ouvrir. La semaine prochaine, on va préparer un club sandwich végane et un sandwich légumes grillés au tofu. On va offrir des plats à apporter. On a adapté notre menu pour embarquer dans cette vague-là», soutient-elle avec optimisme.
Diane Bouchard, restauratrice chez À la Bonne Vôtre, est dérangée par la fermeture des rues. La rue Lindsay, où se trouve son restaurant, se voit engorgée par la circulation. «Je ne me trouve pas dans le quadrilatère du parc Saint-Frédéric. La Bonne Vôtre doit vraiment se creuser la tête pour que le monde pense venir chercher des boîtes à lunch. On doit penser à comment aller chercher nos clients», explique-t-elle.
«Je ne me sens pas dans le réseau. Si je réussis à attirer des clients, c’est bien, mais il faut que je pense doublement à quitter mon poste pour voir ce qu’il se passe pour ne pas qu’on nous oublie.»
Mme Bouchard suggère une proposition pour pallier au problème. «On a donné l’idée à la Ville de faire une carte interactive avec les restaurateurs du centre-ville. Les clients cliquent sur les restaurants pour commander leur boîte à lunch pour qu’ils voient que la Bonne Vôtre fait partie du circuit», conclut-elle.