DRUMMONDVILLE. C’est à compter d’aujourd’hui qu’il est possible de déguster un repas et de prendre une consommation alcoolisée au centre-ville. Si les commerçants semblent heureux de cette initiative lancée par la Ville de Drummondville, celle-ci refuse d’en faire la promotion.
Le 28 mai, la Ville avait convié les médias à une conférence de presse – précisément au parc Saint-Frédéric – pour présenter les nouvelles installations du centre-ville. La veille, elle avait fait parvenir un communiqué pour expliquer les tenants et aboutissements de son initiative selon le thème «déconfinement… finement».
Affirmant vouloir soutenir la reprise des activités commerciales au centre-ville, la Ville indiquait que des «animations» allaient être mises en place pour «agrémenter l’ambiance» puis que la rue Heriot, entre la rue du Pont et la rue Marchand, allait être piétonnisée du vendredi midi au dimanche soir.
Étonnamment, l’objet de la conférence de presse a été modifié vendredi matin puis remplacée par une rencontre médiatique virtuelle visant plutôt à faire le point sur la pandémie.
Questionné à savoir pourquoi la Ville a fait ce changement et ce qui explique ce volte-face alors que l’initiative de créer une terrasse à ciel ouvert semblait susciter fierté et engouement, le maire de Drummondville a indiqué, lors d’une entrevue vendredi matin, qu’il ne souhaite pas promouvoir les nouveaux aménagements.
«[Le projet] a suscité de l’intérêt. Notre intention n’est pas de susciter de l’engouement. On ne veut pas créer d’attroupements. On ne veut pas avoir des gens qui viennent voir ce qui se passe au centre-ville. Il ne se passe rien. La seule différence, c’est qu’il y a davantage de tables à la Place Saint-Frédéric pour les gens qui voudraient prendre des repas avec les commandes à apporter», soutient Yves Grondin.
Il ajoute : «Les gens qui n’avaient pas prévu commander du take out, on les invite à ne pas venir au centre-ville». En clair, la Ville ne Drummondville ne veut pas faire la promotion d’un tel projet.
Le maire Grondin a insisté sur le fait que le but est d’encourager les entrepreneurs du centre-ville. «La base était de commencer en offrant la possibilité aux commerçants d’avoir quelques ventes de plus parce que des gens vont vouloir les encourager. (…) S’il y avait de 10 à 15 clients de plus par restaurants, on aurait atteint notre objectif», indique-t-il.
La Ville de Drummondville insiste enfin sur l’idée d’offrir aux citoyens un endroit sécuritaire.
«En fermant la rue, ça permet d’élargir les trottoirs et d’éliminer des contacts trop rapprochés entre les gens. C’est la seule raison qu’on fait ça, créer un espace sécuritaire (…) Je souhaite que les citoyens puissent encourager nos restaurateurs durant cette crise, notamment en allant consommer leur nourriture, vin et bière, tout en respectant les mesures sanitaires. Il s’agit d’un projet permettant aux citoyens de vivre un bon moment à l’extérieur en encourageant les commerces locaux, sans pour autant vouloir créer un attroupement.»
Car s’il y a de multiples regroupements, la Ville pourrait devoir mettre un terme à son initiative.
«Si [l’achalandage] devient trop gros, c’est sûr que ça ne pourra pas continuer. Ce n’est pas ça qu’on veut», conclut M. Grondin.
(Avec la collaboration de Lise Tremblay)
Autre texte à lire : Terrasse à aire ouverte : la santé publique est sur place