AFFAIRES. Les entreprises de la région figurent parmi celles qui se sont le plus fortement transformées et adaptées au nouveau marché de la COVID-19.
C’est ce qui ressort d’une enquête sur les impacts économiques régionaux de la pandémie auprès des entreprises et des organisations, réalisée par la Fédération des chambres de commerce du Québec (FCCQ), de concert avec l’Institut de recherche sur les PME associé à l’UQTR.
Selon les résultats dévoilés aujourd’hui, en plus du Centre-du-Québec, la Mauricie et Lanaudière semblent être les régions où les transformations et les adaptations d’entreprises sont également les plus fortes.
Rappelons que dans la région de Drummondville, plusieurs entreprises ont développé et fabriqué des produits dès le début de la crise. Le Groupe DPI a créé une visière de protection, le Groupe Soucy a conçu des boîtes d’intubation et des visières, alors que Textiles Monterey a produit un tissu à sarraus pour le personnel médical, pour ne nommer que ceux-là.
«La nouvelle réalité à laquelle sont confrontées les entreprises les force à s’adapter. Les mesures concernant les règles sanitaires et la distanciation physique dans l’entreprise occupent une place importante. Nous avons d’ailleurs souligné la nécessité de prévoir des sommes pour accompagner les entreprises dans ces transformations», indique Charles Milliard, président-directeur général de la FCCQ.
L’accélération de la transformation numérique ainsi que la révision ou l’élaboration d’une stratégie de gestion du risque ont été évoquées par les répondants au sondage. L’accélération de la formation de la main-d’œuvre représente l’action la moins mise en œuvre actuellement au sein des entreprises de la province.
Impact économique
Des entreprises de chacune des régions administratives ayant été consultées, la FCCQ a constaté de grandes disparités régionales dans l’impact économique de la COVID-19 auprès de celles-ci.
Au Centre-du-Québec, 41,81 % des entreprises ont connu un fort impact de la pandémie. Les régions du Saguenay-Lac-Saint-Jean, de Lanaudière et de l’Estrie sont toutefois celles qui sont les plus touchées par la crise.
À l’autre bout du spectre, les zones métropolitaines, soit Montréal, Laval et la Capitale-Nationale, semblent moins ressentir les effets économiques de la COVID-19. Il en est de même pour les régions de la Côte-Nord, de Chaudière-Appalaches, de la Mauricie et de la Gaspésie – Îles-de-la-Madeleine.
Pour mesurer le degré d’impact, quatre variables ont été évaluées, soit le niveau d’arrêt des activités pendant la pause, la variation des revenus, le nombre de contrats et de commandes ainsi que les licenciements.
Dans l’ensemble, 54 % des entreprises ont connu des baisses de plus de la moitié de leurs activités. Une majorité d’entreprises, soit 57 %, ont vu le nombre de contrats et de commandes diminué. Par conséquent, 45 % d’entre elles ont subi une baisse de revenus de plus de 50 %.
Parmi les répondants, 33 % ont mis à pied plus de 75 % de leurs employés. Une entreprise sur 5 a licencié tout son personnel.
Mesures d’aide financière
Les mesures d’aide mises en place par le gouvernement fédéral ou provincial ont bénéficié à 70 % des entreprises répondantes. Elles sont 41 % à trouver que les mesures répondaient fortement ou très fortement à leurs besoins, contre 28 % indiquant le contraire.
«Parmi les entreprises n’ayant pas bénéficié de ces mesures gouvernementales, le principal motif (74%) est le fait de ne pas se qualifier aux différents programmes de soutien. Une autre raison évoquée pour ne pas profiter des programmes gouvernementaux est la crainte de s’endetter davantage, un enjeu que nous avons soulevé à maintes reprises dans les dernières semaines. L’importance des aides directes est primordiale pour limiter l’endettement et assurer une relance durable», soutient Charles Milliard.
Par ailleurs, une grande majorité des répondants demeurent optimistes face à la relance. «Même si nous pouvons maintenant concentrer nos énergies sur la relance économique, les mois à venir seront difficiles et comporteront de nombreux défis. Nous constatons cependant que la proportion d’entrepreneurs optimistes pour le développement de leur entreprise (45,1%) est plus élevée que celle des répondants plutôt pessimistes (31,2%)», dénote le président-directeur général de la FCCQ.
«Près de 82% des répondants ont peu ou pas de crainte de faire faillite dans les prochaines semaines, ce qui est une excellente nouvelle, et contraste avec le portrait que nous obtenions au tout début de la crise», conclut-il.
Pour réaliser cette enquête, plus de 1 200 entreprises de divers secteurs de l’économie de l’ensemble de la province ont été sondées entre le 5 et le 19 mai.