SANTÉ. Avant la pandémie, il y a avait 1600 chirurgies en attente à l’hôpital Sainte-Croix. On estime à 900 les requêtes supplémentaires qui auraient pu être reçues entre le 15 mars et le 15 mai. «Ça va prendre des mois pour récupérer le retard accumulé», soutient Nathalie Boisvert, présidente-directrice générale adjointe du CIUSSS de la Mauricie-et-du-Centre-du-Québec. Â
De façon générale, en Mauricie-Centre-du-Québec, le délai d’attente avant de subir une chirurgie était de six à huit semaines.
«On ne sait pas à quel moment on va revenir à ce niveau-là , car il y a trop de variables qui ne sont pas encore identifiées. Par exemple, est-ce qu’il y aura une deuxième vague? Si oui, à quel niveau? Est-ce que nos mesures de déconfinement vont bien aller? Chose certaine, on va être extrêmement conservateur dans notre capacité à rattraper le retard accumulé», explique la PDG adjointe responsable du Centre-du-Québec.
Hier, le CIUSSS de la Mauricie-et-du-Centre-du-Québec a reçu l’autorisation du ministère de la Santé et des Services sociaux pour la reprise de 40 % à 70 % des activités régulières dans les hôpitaux. Le pourcentage de reprise est ajusté en fonction des réalités territoriales. À Drummondville, considérant l’éclosion importante survenue à l’hôpital et les nombreuses mesures mises en place pour la contrôler, la reprise autorisée pour les chirurgies est autour de 55 %. «Mais ça pourra aller à 70 % dans les prochains jours si tout continue d’aller bien», assure Mme Boisvert.
En plus des chirurgies moins urgentes, l’endoscopie et les activités des cliniques médicales externe et spécialisée de l’hôpital Sainte-Croix reprendront.
Si Mme Boisvert ne connaît pas le nombre de chirurgies qui ont dû être reportées au cours des derniers mois, elle sait toutefois que les équipes en place se creusent les méninges depuis des semaines pour trouver des solutions afin que les usagers reçoivent les soins auxquels ils ont droit.
«Il n’y a rien d’insurmontable. Il y a plusieurs alternatives qui peuvent être explorées. Actuellement on va favoriser les chirurgies qui ont des effets importants sur le quotidien des usagers, les chirurgies débilitantes qu’on appelle. Aussi on va utiliser les différents plateaux techniques à notre disposition», indique-t-elle.
En ce qui a trait aux activités d’endoscopie et des cliniques externe et spécialisée, elles reprendront jusqu’à hauteur de 70 %.
Mme Boisvert explique que la limite de reprise autorisée doit tenir compte de la disponibilité du personnel et des locaux de même que de la nouvelle réalité de la distanciation physique.
«Lorsqu’on a réduit les activités, le personnel a été attitré vers d’autres tâches : certains employés contribuent aux enquêtes épidémiologiques, d’autres sont dans les cliniques de dépistage et d’évaluation, par exemple. D’autre part, il y a la question des locaux. À l’urgence de Drummondville, on a dû développer des zones complètement vertes qui nous ont obligés à emprunter les locaux de la clinique externe. De redéfaire tout ça, ça va demander une réflexion et parfois, on ne sera pas capable de le défaire immédiatement», laisse-t-elle entendre.
«Dans les salles d’attente, on ne peut respecter la distanciation physique lorsqu’elle est pleine. Donc, on va demander aux gens d’arriver seulement cinq minutes à l’avance et d’être seuls. On évalue aussi plusieurs éléments technologiques pour respecter la distanciation, par exemple utiliser les pastilles électroniques comme celles dans les restaurants. Il va falloir repenser nos établissements de santé. Est-ce qu’il y a des activités qu’on devra faire en dehors des hôpitaux? Tout est sur la table», ajoute-t-elle.
Si les équipes sont prêtes à cette reprise graduelle et bien équipées, la PDG adjointe reconnaît néanmoins que ce n’est pas demain la veille que les activités pourront être offertes à plein régime.
«Je ne sais pas comment on va arriver à passer au niveau trois, soit à 100 %. On devra faire preuve de grande ingéniosité. Et il y a l’enjeu de tout arrêter à nouveau qui nous guette. Ainsi, on demande aux gens d’être très honnêtes avant leur rendez-vous. C’est fondamental si on veut que ça continue d’aller sur cette lancée», souligne-t-elle clairement.
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