LavXel : quand le doute fait partie du succès

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Par Jean-Pierre Boisvert
LavXel : quand le doute fait partie du succès
Christian Gagné-Pageau gère la distribution de ses laveuses et sécheuses. (Photo : Ghyslain Bergeron)

MAGAZINE. En 2011, le jeune homme est parti avec son petit camion et son coffre d’outils pour aller réparer des laveuses et des sécheuses. Moins de 10 ans plus tard, Christian Gagné-Pageau est président de LavXel, une entreprise de neuf employés, installée dans une bâtisse de 6000 pieds carrés, rue André C-Hamel, qui s’agrandira bientôt, croissance oblige!

Voilà pour le côté sensationnel du parcours de l’entrepreneur de 37 ans, gagnant du concours Élan en 2015, dont l’entreprise LavXel se spécialise dans la vente, la réparation, l’entretien et l’installation d’équipements de buanderie, tant dans le secteur industriel que commercial.

Malgré un profil qui inspire le succès, sur le plan humain, Christian Gagné-Pageau a eu souvent à se parler à lui-même, à tenter de répondre à ses propres questions et à prendre des chances. J’avais un petit local dans l’incubateur industriel (SDED), ce qui a aidé à me lancer, et, un jour, l’occasion s’est présentée d’ajouter le local d’à côté. Est-ce que je suis rendu là, me suis-je demandé? Je n’étais pas du tout certain que c’était une bonne affaire, mais j’ai dit oui, malgré des doutes. Finalement j’ai bien fait, car j’aurais manqué d’espace dans les mois suivants. Des fois, il faut se montrer aventureux tout en calculant ses risques», philosophe celui qui est devenu un homme d’affaires averti.

Christian Gagné-Pageau. (Photo Ghyslain Bergeron)

Deux ans sans salaire

M. Gagné-Pageau n’a pas oublié les deux premières années où il a dû travailler sans salaire, merci à sa blonde Andrée, ne manque-t-il pas de souligner, qui lui a permis de prendre trois repas par jour!

L’anecdote la plus savoureuse de ses débuts en affaire est celle de sa toute première commande. Il est allé chez son banquier pour demander 120 000 $ afin de lui permettre de faire une commande de laveuses et de sécheuses, venant d’Espagne. «Je n’avais pas d’argent, mais ce qu’il ne savait pas, c’est que la commande était déjà passée et la marchandise s’en venait sur le bateau. J’ai heureusement eu le prêt et je lui ai dit tout ça après. Cette expérience m’a tout de même appris à être prévoyant. Maintenant, mes commandes sont faites de 50 % de marchandise déjà vendue, de 25 % que je vais vendre pendant que ça s’en vient et de 25 % qu’il faut vendre quand ça arrive…»

Les machines de LavXel sont géantes par rapport à celles que possède le commun des mortels. L’espace est donc un enjeu important à gérer dans sa bâtisse qu’il a acquise il y a seulement deux ans, voilà pourquoi un agrandissement de 2000 pieds carrés supplémentaires est prévu.

Dans la cour des grands

«Aujourd’hui, je peux dire qu’on joue dans la cour des grands, image-t-il. Mes compétiteurs me voyaient comme une menace au début et ils ont arrêté de me vendre des pièces. Ils croyaient que j’aillais déclarer faillite. Mais je me suis tourné vers les États-Unis. J’ai contribué à stabiliser les prix, c’était trop cher avant. Je crois aussi que le marché était prêt à accueillir un nouveau joueur comme moi, qui n’était de la vieille école. Dès le départ, je me suis comporté comme une multinationale, les gens ne savaient pas que mon entreprise n’était pas une multinationale, mais l’effet était professionnel. Finalement, nous sommes devenus un leader québécois dans ce créneau», clame Christian Gagné-Pageau, fier de dire que ses clients se trouvent dans les hôtels, les hôpitaux, les arénas, les salons de coiffure, les résidences pour personnes âgées et même dans les immeubles à logements où sont accessibles des laveuses et des sécheuses payantes.

Photo Ghyslain Bergeron

Tout récemment, LavXel a remporté un appel d’offres pour fournir neuf machines à l’hôtel Marriott dans le quartier Dix30.

Détenteur d’un DEP en électromécanique pour systèmes automatisés, le Drummondvillois n’a pas fini de voir grand. Son usine sera agrandie au cours de la prochaine année et un autre agrandissement est dans les cartons d’ici trois ou quatre ans. Homme positif, comme il l’a dit souvent à sa conjointe, à ses employés, à ses partenaires et souvent à lui-même : «Ça va bien aller».

 

(Note de la rédaction : cet article a été rédigé avant la crise de la COVID-19)

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