HOCKEY. Danick Martel n’est pas du genre à abandonner facilement. Après s’être approché si près du but ces dernières années, l’attaquant drummondvillois rêve toujours de s’établir pour de bon dans la Ligue nationale de hockey (LNH).
À l’âge de 25 ans, Martel en est déjà à sa cinquième saison complète dans les rangs professionnels. Après avoir passé la totalité de la saison 2018-2019 avec le Lightning de Tampa Bay, où il a toutefois été limité à neuf matchs, le rapide et fougueux ailier gauche a disputé la dernière campagne dans la Ligue américaine. En février, ses droits sont passés du Crunch de Syracuse aux Thunderbirds de Springfield, qui sert de club-école aux Panthers de la Floride.
«Ce fut une saison remplie de hauts et des bas pour moi. Quand je suis arrivé au camp à Tampa, j’étais confiant de faire l’équipe, mais on m’a descendu après seulement trois matchs hors-concours. C’était blessant et décevant, mais ça fait partie de la business du hockey», a raconté Martel dans un entretien avec L’Express.
En 52 matchs sous les ordres de Benoît Groulx, Martel a récolté 30 points, dont 16 buts. En cours de route, le jeune homme a demandé un échange par la voix de son agent, Paul Corbeil.
«Je me suis présenté à Syracuse avec l’intention d’aider l’équipe à gagner. On a connu une saison en montagnes russes. On a souvent joué de malchance, mais on restait en position de faire les séries. De mon côté, j’ai bien rempli le rôle qu’on m’a donné. Même si je me retrouvais un peu plus dans l’ombre, j’ai réussi à me faire voir auprès des autres équipes. Mon but, c’était d’avoir ma chance ailleurs», a expliqué le produit des Cantonniers de Magog et de l’Armada de Blainville-Boisbriand.
Chez les Thunderbirds, Martel est vite devenu l’un des favoris de la foule, totalisant neuf points (4-5) en huit parties. À peine trois semaines plus tard, la Ligue américaine suspendait toutefois sa saison.
«Dès mon arrivée, les coachs m’ont fait confiance. J’ai produit à mes premiers matchs et j’ai pris confiance en mes moyens. En peu de temps, je suis devenu un des leaders de l’équipe. J’étais apprécié de mes coéquipiers», a relaté le joueur humanitaire par excellence dans la LHJMQ et dans la LCH en 2014-2015.
Prêt pour un rappel
De retour au Québec depuis quelques semaines, Danick Martel n’a pas été surpris lorsque la Ligue américaine a annoncé l’annulation de sa saison au cours des derniers jours.
«On s’en attendait. Contrairement à la Ligue nationale, la Ligue américaine n’a jamais été dans les discussions pour une reprise de sa saison.»
Partageant son temps entre Drummondville et Rosemère, l’athlète de 5 pieds, 9 pouces et 184 livres ne ménage pas ses efforts à l’entraînement pendant le confinement. Le jeune homme se tient prêt au cas où les Panthers auraient besoin de ses services.
«Pour moi, c’est comme l’été. J’en profite pour me reposer et réparer mon corps, mais je reste prêt. Si le hockey recommence dans la LNH, on ne sait jamais ce qui peut arriver. Les équipes pourraient avoir droit à quelques joueurs supplémentaires dans leur alignement. Il pourrait y avoir des blessures et des rappels.»
Une fois que la saison sera officiellement terminée, Martel deviendra joueur autonome sans compensation. Des clubs européens pourraient lui faire signe, mais cette avenue ne l’intéresse pas, du moins pas pour l’instant.
«Tout dépend de l’offre, mais j’ai encore la passion d’accéder à la LNH. Qu’on passe par le chemin rugueux ou par le chemin plus facile, c’est toujours une fierté d’y jouer. Ça reste mon objectif. Je sais que je suis capable de bien performer en haut. La LNH, ça va toujours rester mon rêve. Je vais continuer d’y croire tant que je serai capable de patiner», a lancé celui qui n’a jamais repêché, ni chez les juniors ni chez les professionnels.
«Malgré tout, je reste terre-à-terre. Je sais qu’on est des pions pour les équipes professionnelles.»
À ce sujet, Danick Martel juge d’ailleurs que son expérience d’une saison à Tampa Bay, où il a côtoyé des leaders de la trempe de Steven Stamkos, Victor Hedman ou encore Ryan Callahan, lui aura permis de grandir en tant qu’athlète.
«Je devais être prêt à jouer lors de chacun des 82 matchs de la saison. Ça m’a permis d’améliorer ma force mentale et mon éthique de travail. D’un autre côté, ça a peut-être ralenti mon développement sur la glace. Je m’entraînais dur, mais une pratique, ce n’est jamais aussi intense qu’un match.»
«J’ai fait partie d’une équipe gagnante, l’une des deux seules dans l’histoire de la LNH à avoir signé 62 victoires. J’étais un membre à part entière du club. Les gars m’ont bien intégré et ils m’ont aidé à devenir un meilleur joueur. Ça a été une expérience bénéfique pour moi», a conclu celui qui a amorcé son parcours professionnel dans l’organisation des Flyers de Philadelphie.