VIRUS. Le paramédic d’expérience, Carl Giroux, est confiné depuis dimanche soir au Grand Hôtel Times de Drummondville. Il a été infecté au cours des derniers jours, probablement en intervenant auprès d’une personne infectée.
C’est vendredi que les premiers symptômes sont apparus. Un mal de tête qui s’est prolongé jusqu’au lendemain lui a éveillé des soupçons. «J’ai appelé la ligne COVID-19 samedi et j’ai eu un rendez-vous dans la journée. Le verdict est tombé dimanche, vers 17 h. À partir de ce moment-là, tout est allé si vite», a expliqué M. Giroux de sa chambre d’hôtel.
Son employeur a tôt fait de le rassurer. «Dessercom est vraiment accommodant pour que la situation soit moins stressante. C’est sans hésiter qu’ils m’ont offert une chambre d’hôtel ici en plus d’assurer mon salaire. C’est un énorme poids de moins sur mes épaules», a mentionné le Germinois de 40 ans.
Le paramédic, qui œuvre dans le métier depuis 18 ans, s’en fait beaucoup plus pour ses proches que pour lui-même. «Je vais bien. Mes symptômes sont légers, mais je n’ai pas beaucoup d’appétit. Je ne suis pas à plaindre, j’ai tout ce qu’il me faut ici pour passer au travers de ma quarantaine. J’ai plus de craintes pour ma conjointe qui est à la maison avec les cinq enfants. Les prochains jours sont critiques à savoir s’ils sont touchés. Ils doivent tout de même observer une quarantaine eux aussi», a-t-il expliqué.
Pour le moment, son partenaire de travail est confiné pour une période de 14 jours. «Incroyablement, même si nous sommes en première ligne et que nous intervenons auprès des gens atteints de la COVID-19, je ne suis que le deuxième au Québec qui est touché chez Dessercom. Je ne pense pas être un délinquant. Si j’ai pu l’attraper, vous aussi le pouvez. Soyez prudent avec le déconfinement, la guerre n’est pas finie», a-t-il lancé au bout du fil.
Carl Giroux est estimé de ses pairs. Tellement que des collègues sont venus lui porter des surprises à déguster. Sur sa page Facebook, il a lancé que «si jamais ça vous passe par l’idée de me faire plaisir en m’envoyant un repas, c’est gentil. J’apprécie. Cependant, je suis seul et mon appétit est faible. À la maison, j’ai cinq enfants en pleine croissance et une femme qui ne peut sortir qui gère la maison et qui essaie de travailler malgré tout. Alors, si vous voulez contribuer à diminuer ma culpabilité de ne pas être là pour eux, apportez ça à la maison.»
Au cours des prochains jours, c’est une gymnastique familiale qui va s’instaurer. «Je faisais les commissions pour ma mère âgée et maintenant je ne peux pas. Ma blonde ne peut pas sortir non plus. Ce sont des dommages collatéraux qui vont nécessiter l’intervention des gens qui nous entourent», a conclu M. Giroux.