HÔTEL. À l’ère du coronavirus, seulement une poignée de clients s’arrêtent pour passer la nuit dans les hôtels de Drummondville. Portrait de cette industrie qui tente tant bien que mal de garder la tête hors de l’eau. Â
«Le 13 mars dernier, quand le gouvernement a mis le Québec sur pause, c’est comme s’il venait de tirer le frein à main alors qu’on roulait 120 kilomètres à l’heure sur l’autoroute, illustre Geneviève Milot, propriétaire du Quality Suites, situé sur la rue Canadien, à Drummondville. Ç’a été un coup sec pour nous».
Depuis que le coronavirus a chamboulé la vie de tous, la clientèle au Quality Suites a grandement diminué. «C’est tout à fait normal. Je serais la première étonnée si l’hôtel était plein. Présentement, on héberge beaucoup de travailleurs essentiels, comme du personnel de la santé en quarantaine, des camionneurs ou ceux qui travaillent dans le domaine des trains. Il y a aussi des gens qui retournent à la maison et qui doivent s’arrêter pour la nuit pendant leur trajet», explique-t-elle.
Geneviève Milot a tout mis en place dans son établissement afin de se plier aux exigences de la Santé publique : la salle de sport, la piscine et les aires communes sont fermées, des plexiglas ont été installés à la réception et les fréquences de nettoyage ont fortement augmenté, notamment. «On désinfecte l’ascenseur aussitôt qu’un client l’utilise, même chose pour la machine à café. On a vraiment revu nos procédures de nettoyage», fait-elle savoir.
Si le Quality Suites reste ouvert, l’hôtel Le Dauphin est quant à lui fermé temporairement. «Le Dauphin offre un service complet, avec un restaurant, des salles de réunion, etc. Bref, opérer cet hôtel demande plus d’employés et de ressources», explique Mme Milot. Selon cette dernière, la pérennité de l’hôtel Le Dauphin, qui appartient à sa sœur Caroline, n’est pas menacée malgré la fermeture temporaire. «On a la chance d’être dans le domaine depuis longtemps», souligne-t-elle.
Une saison qui tombe à plat
Geneviève Milot se désole de voir les activités touristiques à Drummondville tomber à plat. Elle pense entre autres au Festival de la poutine, à la venue du cirque Flip Fabrique ou encore au Village québécois d’antan, qui avait rehaussé son offre.
«On avait vraiment une belle offre cet été à Drummondville. Il y a plein d’activités qui s’en venaient… C’est dommage. La saison estivale, on la voit arriver avec un gros bémol cette année», confie-t-elle.
D’après ses dires, l’industrie de l’hôtellerie est «le premier domaine touché» lorsqu’il y a un ralentissement économique ainsi que «le dernier à repartir». «C’est tout à fait compréhensible. Quand on a moins de sous, on coupe dans les vacances loin de la maison».
Questionnée à savoir si le gouvernement envisage de soutenir d’une quelconque façon les hôtels, Mme Milot rapporte : «On est en pourparlers avec les différents paliers gouvernementaux, mais aucune décision n’est finale encore. Et il n’y a pas que les hôtels qu’il faut sauver, mais l’industrie touristique au complet».
Cette dernière ne sait pas ce qui attend ses collègues du milieu hôtelier. «Avant la COVID-19, il y avait déjà des établissements en difficulté. Avec un coup comme celui-ci, ça va être complexe pour certains. Comme on n’a pas de boule de cristal pour prédire l’avenir, on ne sait pas de quoi demain sera fait, mais l’été nous promet de beaux défis», termine-t-elle.